Vert Émeraude

Chapitre 1

Pour commencer, voici Livaï. Livaï tout simple, sans nom de famille.

Son enfance a été difficile.

Sa mère étant une prostituée, il n'y a aucune chance pour lui de connaître l'identité de son père.

Elle fut une mère aimante mais n'a pas pu subvenir à leurs besoins réunis. La nourriture et les clients de plus en plus révulsés par sa maigreur se faisaient rare.

Elle ne tenue pas le coup et il fut récupéré par le frère de cette dernière.

Il lui a enseigné les bases. Et il lui a surtout appris à se battre. Se battre pour se défendre et survivre.

Puis l'homme fut arrêté par la police pour meurtres multiples. Il était majeur depuis quelques semaines à ce moment et du se débrouiller seul par la suite.

Il avait besoin d'argent.

Il a encore besoin d'argent aujourd'hui.

Le seul boulot qui pouvait lui rapporter avec ses maigres compétences était et est toujours celui de stripteaseur.

Il menait donc une vie dans la précarité, heureusement aidé par ses collègues au début pour le logement et autres problèmes.

Voilà 10 ans qu'il travaille ici, économisant le moindre billet que l'on peut lui coincer dans le pantalon.

Un quotidien devenu banal auquel il s'est habitué à force.

Mais un homme aux lunettes voilant en permanence ses yeux est arrivé dans sa vie et a bouleversé cette morosité...

Je marche dans la rue, portant une capuche même s'il ne pleut pas. Au contraire, il fait plutôt ensoleillé cet après-midi. Quand j'approche de mon lieu de travail, je préfère ne pas être aperçu. J'ai déjà assez de problèmes comme ça. Je relève la tête, arrivant à l'arrière du club où je travaille. Je rentre par la porte réservée aux employés, utilisant ma clé pour y accéder. Je soupire et retire ma capuche puis mon sweat prenant mon tee-shirt dans la foulé.

-Dis-donc, je sais que tu fais souvent des stripteases mais fais-les dans les vestiaires avant de rentrer !

Rebecca, ma collègue de danse, rigole en buvant son café.

-On est dans le salon, ça ne dérange personne.

-Je sais, je sais ! Je te taquine tu le sais !

-Encore heureux que je le sache ! Va te changer, on commence tôt aujourd'hui à cause de l'autre !

-Le patron ne s'appelle pas l'au-

Je claque la porte en m'enfermant dans les vestiaires. Rebecca est sympa mais trop bavarde. Et je hais parler dès le matin, même s'il est rare que l'on travaille le matin. Mes collègues sont habitués à cette attitude distante alors je n'ai pas à la changer. Je pose mes affaires sur le banc et retire rapidement le reste. J'ouvre mon casier attitré et prend la tenue du samedi. Celle la plus apprécié : le cuir et les lanières. C'est aussi le thème du jour. Une fois prêt je sors des vestiaires gardant mon air froid saluant vaguement mes coéquipiers arrivés en retard. Ils font de même partant enfin se changer. Le patron, tout comme moi, n'aime pas les retardataires. Je commence mes étirements dans notre salon privé. Je ne dois en aucun cas me blesser et encore moins à cause d'un manque de préparation. La porte menant à la salle de réception s'ouvre, laissant rentrer le patron qui souris en me voyant. Il s'approche et me regarde de haut en bas comme il le fait à chaque fois que je commence mon service.

-Livaï ! Tu as encore perdu du poids ! Je sais que tu économise mais fais-toi des repas pour vivre !

-Mais je mange beaucoup monsieur... Et à ma faim.