Chapitre 15: Koa

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Nous sommes plantés au milieu d'une foule de personnes qui marche dans tous les sens, certaines crient des mots dont je ne connais pas la signification. Je comprends alors par les différentes tables en bois usés placés successivement où reposent des fruits, des légumes ou d'autres choses, que nous sommes dans un marché.

Notre téléportation a duré une fraction de seconde, personne n'a remarqué notre arrivée soudaine.

-Pourquoi nous sommes ici, demandais-je.

-C'est difficile de se téléporter en un lieu où je n'ai jamais mis les pieds, c'est déjà bien que nous ayons atterri à la capitale.

C'est donc un des lieux de Vientiane, la capitale du Laos. J'avoue que les marchés ce n'est pas trop mon truc. La dernière fois que j'y suis allée, on m'a volé mon Ipod. Depuis ce jour, je n'y ai pas remis les pieds.
 
-Aaron, avec tes deux valises, tu devrais faire attention, lui dis-je en esquivant quelqu'un qui marche droit devant moi.

-T'inquiète, dit-il en les cramponnant jusqu'à ce que ses jointures deviennent blanches.

Avec le décalage horaire, je dirais qu'il est au moins 9H ici. Pourtant je ne suis pas fatigué comme j'en ai l'habitude lors de voyage, tout ça grâce à Air Eden que je recommande.

-Bon, nous ferions mieux de trouver un endroit où crécher, lance Éden en commençant à marcher, Aaron sur ses pas.

Je les suis tant bien que mal à travers la foule ne lâchant pas du regard les deux grosses valises jaune fluo d'Aaron. Maintenant que nous sommes à quelques mètres ou kilomètres de l'indice, je me demande comment les choses vont se dérouler. Nous sommes en territoire inconnu et la barrière de la langue n'arrange pas nos affaires à moins qu'Eden ou Aaron sachent parler laotien. 

Nous ne devions peut-être ne pas perdre de temps, néanmoins  nous aurions dû mettre notre plan précis en place. Trouver ce temple, y pénétrer et trouver l'indice, quoi de plus simple... Sauf que le mot simple dans ma vie n'est plus envisageable, il est devenue synonyme de difficile. Nous devons être sur nos gardes sans cesses.

Tout à coup, mon ventre se met à gargouiller, c'est vrai que je n'ai même pas pensé à dîner... Je m'arrête et prends mon sac d'une main en sortant un paquet de gâteaux avant de le remettre sur mon dos. Quand je relève les yeux, je ne vois plus les valises d'Aaron, ni lui-même.

J'ai vraiment la poisse!

Je regarde dans tous les sens en mangeant un gâteau, ils ne sont nul part! Je continue à marcher avec une angoisse qui me broie le ventre et non à cause de la faim! Je tourne à certaines intersections dans ce marché immense, mais rien à faire je suis perdue.

J'ouvre mon sac pour reposer mon paquet de gâteaux et prendre mon téléphone par la même occasion. Pourquoi je n'y ai pas pensé plutôt? Je vois qu'Aaron m'a appelé une vingtaine de fois. Quand j'allais prendre l'initiative de le rappeler, une silhouette passe devant moi emportant avec elle mon sac! Après mon temps de réaction estimé à quelques secondes, je réagis.

-Hé, criais-je en courant après lui en bousculant des gens au passage.

De dos, je peux voir que c'est un petit garçon d'environs quatre-cinq ans. Il est drôlement agile dis donc! Il saute sur les tables des stands faisant tomber les marchandises des marchands. Dans les feux de l'action, je fais exactement la même chose, en prenant un minimum de temps pour m'excuser. Je ne peux pas laisser mon sac qui contient mes affaires aux mains d'un petit voleur.

Il prend le chemin d'une ruelle déserte et je ne sais comment mais je me retrouve devant lui comme je l'avais fait avec Eden auparavant. Le petit s'arrête net en tombant sur les fesses en me voyant. Je place mes poings sur mes hanches en le dominant de toute ma hauteur- pour une fois que je peux le faire avec quelqu'un- avec un air sévère.

Insaisissable: Prendre en main sa destinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant