Chapitre 63: Nouvelle trahison

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Alyssa

-N'as-tu pas faim ?

La voix remplit de profondeur d'Enrique me fit revenir à la surface. Il buvait élégamment son verre de vin tandis que mes couverts étaient figés au-dessus de mon assiette. Je n'avais pas arrêté de penser à ce que j'avais vu au sous-sol. Pendant la visite, j'avais abordé subtilement le sujet mais il m'avait envoyé gentiment sur les roses en me stipulant que ce n'était rien d'important. Je savais qu'il me cachait quelque chose et que je devais absolument me méfier.

-Pas très... j'ai encore la gorge nouée à cause de. lui, mentis-je à moitié. 

Il était vrai que ce n'était pas tout à fait un mensonge car lorsque je ne pense pas à cette pseudo réunion satanique au sous-sol, je repensais à celui que j'aimais autant que je détestais. Oui, je l'aimais encore bien que je croyais que la haine avait ombragé la totalité de mon cœur. Cependant je ne pourrais jamais lui pardonner sa trahison. C'est un fait. Je ne me suis jamais senti aussi détruite.

-Olympia, un tel homme ne te mérite absolument pas. Bien que ta vie soit une durée plus ou moins égale à l'infini, tu ne devrais pas perdre ne serait-ce une seconde à penser à cet imposteur.

Je fixais ses yeux identiques à mon œil gauche. Je ne pouvais qu'admettre qu'il avait raison. Penser à lui ne faisait que comprimer mon cœur un peu plus, et ce n'est pas ce dont j'ai besoin pour l'instant.

-S'il venait à disparaître totalement, est-ce que tu te sentirais mieux ?

Je fronçais les sourcils au mot « disparaitre ». Est-ce qu'il insinuait de le tuer ?Je frissonnais de peur à l'idée qu'il irait le tuer pour moi ou pire que je tuais moi-même Éden. Il avait beau eut me faire souffrir mais je ne pourrai jamais mettre fin à ses jours par pure vengeance.

-C'était une blague, ricana mon père.

Je force un sourire en jouant de ma fourchette avec les raviolis coréens farcis à la viande et vermicelles. Mon intuition me dit qu'il était tout à fait sérieux. Soit Enrique avait été maladroit. Soit je devais me méfier un peu plus de lui. 

* * *

La nuit était désormais tombé, ça ne faisait même pas un jour que j'étais ici mais j'avais très envie de prendre l'air. Dans un pyjama ou plutôt survêtement en velours noir, je scrutais le plafond sans parvenir à m'endormir. Ce n'était pas à cause d'Éden, du sous-sol, d'Enrique ou encore mon sentiment d'insécurité. C'était à cause de la boîte de Pandore qui brillait d'une lueur dorée beaucoup trop forte à en faire perdre la vue à plus d'un. Clairement je pouvais m'endormir dans toutes les circonstances si je le voulais, même la lumière allumée. Mais cette boîte ne faisait qu'accroitre ma curiosité.
Depuis que j'avais rejoint la chambre, elle tentait d'entrer en contact avec moi. Elle me tentait aussi tout simplement. Une voix féminine que je ne connaissais pas du tout s'insinuait dans ma tête par moments. Comme maintenant.

-Ouvre-la. Tu ne seras absolument pas dessus, crois-moi.

Est-ce que cette voix résultait de mon imagination . Je voulais m'en convaincre mais je savais que c'était tout à fait réel. Je m'étais surpris à avancer ma main vers le couvercle de nombreuses fois.

-OUI !Vas-y, tu y es presque.

Je venais de recommencer... J'arrête mon ascension avant que ma main n'effleure la boîte. J'ai essayé de parler à cette voix mais elle ne m'a jamais répondu.

Décidé à prendre un peu d'air, je m'avançais vers la fenêtre. Arrivée à celle-ci, je me souvins alors qu'on m'a expressément demandé de ne jamais l'ouvrir ni aucunes autres d'ailleurs. Pourquoi ? Ce ne sont que des fenêtres après tout. Comme je ne peux pas assouvir ma curiosité en ouvrant la boîte de Pandore, je me decide à ouvrir cette ouverture faite dans le but de laisser pénétrer la lumière, l'air, les moustiques... Bref. Quand ma main touche la poignée, une petite décharge électrique se déchaîne en moi.

Insaisissable: Prendre en main sa destinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant