Chapitre 72: Invitation

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Alyssa

-Quelle est cette sensation ?

Une sensation étrange persistait depuis la nuit dernière. Je n'avais pas réussi à fermer l'œil d'ailleurs. J'avais l'impression que l'on me broyait les tripes mais je n'avais pas mal. Qu'on me serrait le cœur mais ce n'était pas douloureux. Des cris de douleurs me parvenaient aux oreilles par moment.

-Tu ressens une partie de la douleur des victimes de Fatalité, répondit Hope en haussant les épaules.

Devant mon froncement de sourcils, elle m'éclaira.

-Fatalité est lancé. Doucement car nous ne sommes qu'au premier jour mais je peux t'assurer qu'il fait déjà des ravages.

Je fermai brièvement les yeux en avalant difficilement ma salive. Les voix... C'étaient celles des personnes qui mouraient. Et tout cela par ma faute. Du moins, j'en étais un acteur majeur. Tout cela était contre ma volonté mais ça ne changeait rien.

-Arrêtons ça... Il n'est pas trop tard.

Elle me coupa en balayant mes propos du revers de la main.

-Je ne veux plus t'entendre dire ce genre de choses. Mets-toi bien en tête que ce que nous devons faire est juste. Suis-je assez clair ?

Non.

-Oui.

-Faisons le rituel.

Un quart d'heure ou peut-être trente minutes plus tard, nous avions terminé le second rituel. J'étais en ce moment à la salle de bain entrain d'observer mon cou qui avait à présent deux traits noirs verticales qui s'arrêtaient à mes clavicules. Cela avait été une torture physique, et mentale car j'avais permis à Fatalité d'accroître sa vitesse. Je me demandais encore une fois comment je pouvais arrêter tout ça et une idée me vînt en tête.

Je devais mourir.

Sans moi, Hope ne pouvait pas continuer à utiliser Fatalité car je rappelle qu'il émanait de nos deux corps. Si l'une d'entre nous meurent, le sortilège est forcément rompu. Un jour, Eden m'a dit que je ne pouvais mourir que si l'on m'arrachait le cœur en un coup. Je devais donc le mettre en pratique. J'étais prête à mourir pour protéger tout ceux à qui je tiens.

Ma meilleure amie Erica, mon amie Carpediem, mon ami Aaron, ma grand-mère Calixia, mon cher Cookie... Et Eden. Je voulais qu'ils aient la vie qu'ils méritent et non qu'elle leur soit arraché.

Je soulevais les cheveux qui me tombaient sur le visage en regardant pour la dernière fois, ces yeux émeraudes minables. Une larme m'échappa. Si un jour on m'avait dit tout ce que j'allais vivre, je serais surement morte d'une overdose de rire. Seulement, il n'est plus le temps des « si », il ne l'a jamais été. L'Oracle m'avait dit que ma destinée était entre mes mains, je pense que je viens pleinement d'en prendre conscience .

Mon bras droit s'illumina d'une couleur or alors que je souriais tristement en songeant au fait que je n'avais même pas pu faire mes adieux à qui que ce soit. Je ne croyais pas en une seconde vie, et pourtant j'en viens à espérer en vivre une avec mes proches, dans la tranquillité et un bonheur auquel je ne pas pu goûté pleinement.

Je posais ma main sur ma poitrine, à l'emplacement de mon cœur. Mes doigts traversèrent mon pull puis ma chair, un gémissement étouffé m'échappa. Je ne devais pas faire le moindre bruit sous peine d'avertir Hope. Puis je comptai jusqu'à trois avant d'enfoncer toute main qui enveloppa mon cœur. J'y étais enfin et je sombrai pour ne plus me réveiller.

Aaron

-L'Ouest du monde surnaturel est pris du même phénomène. Les enquêteurs estiment que l'on a perdu déjà 5% du territoire. Du côté du monde des humains, en plus du Japon et des deux Corée, un quart du territoire chinois est avalé. Comment pouvons-nous lutter contre ça ?

Insaisissable: Prendre en main sa destinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant