Chapitre 62: Nouvelle révélation

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Alyssa

Vide.

Je me sentais vide. J'avais l'impression qu'on m'avait retiré tous mes organes et privé de mon sang. Mais je me sentais aussi très lourde, comme si un poids lourd trônait sur mes épaules. Je n'avais jamais ressenti ces deux sensations en même temps. D'habitude, j'étais vide quand j'avais faim et lourde quand j'avais trop mangé. Sauf que dans ce cas-là, la faim n'avait rien à voir. Ma gorge était si serré que je me demandais si j'arriverai à avaler quoi que ce soit. 

Nous etions arrivé chez Enrique depuis ce qu'il me semblait être une éternité. À défaut d'atterrir dehors face à la porte d'entrée, nous étions arrivé dans son salon où devrais-je dire un de ces salons car sa "demeure" comme il le disait si bien m'a l'air d'être immense. Il ne m'avait pas fait visité- de toute façon je n'en avais pas le coeur- mais m'avait emmené dans ce que je pouvais considérer comme ma chambre. Le mobilier était assez ancien. Les commodes, le lit, le bureau, l'armoire... tout était dans un bois marron verni. Un tapis avec une tête d'ours était placé à proximité du lit. Je m'en serais plain si j'en avais la force. Au lieu de cela, je suis assise dessus depuis quelques minutes à fixer la porte. En réalité, je ne voyais pas la porte mais le couloir grâce à mon oeil gauche. Et je devais me concentrer un minimum pour ne pas voir encore plus loin...

Une domestique entra après avoir frappé- j'étais tellement dans la lune que je n'en étais pas sûre, de plus je ne l'avais pas vu marcher jusqu'à la porte. Elle poussa un chariot qui contenait tout un tas de choses jusqu'à moi.

-Mademoiselle, sous ordre de votre père, je vous ai apporté des affaires de toilette, des vêtements propres et de la nourriture. 

Je hochais la tête sans grande conviction.

-N'hésitez pas à m'appeler si vous avez besoin de quoi que ce soit. Vous avez juste à dire mon nom qui est Darcy. En outre, vous ne devez pas ouvrir les fenêtres, sous aucun cas.

Je hochais à nouveau la tête sans lui demander pourquoi je ne devais pas ouvrir les fenêtres. Elle partit et je me cermonais mentalement pour ne pas l'avoir remercié. Peut-être va-t-elle croire que je la snobais? La seconde qui suivait, j'en avais déjà plus rien à faire. 

Merdouille! Je ne peux définitivement pas me laisser tomber en dépression à cause d'un mec. C'est contre mes principes! Surtout que je me sens hypocrite à présent. Je ne comprenais pas pourquoi les filles pleuraient quand leurs mecs les trompaient et ça me faisait bien rire, je me disais qu'il était facile de tourner la page, de ne plus en avoir à faire quelque chose. Maintenant que j'ai aimé cet imposteur, je comprends tout à fait. 

On a cette sensation que votre coeur se transforme en cendres petit à petit et quand vous croyez qu'il retrouve sa forme initiale c'est juste pour enfoncer un pieu et tout brûlé après. Vos pensées ne sont dirigées que vers cette personne qui vous a détruite. Vous vous demandez comment vous avez pu en arriver là. Vous en venez à vous dire que c'est votre faute alors que c'est tout le contraire.

Je me relevais mollement avant d'attraper les affaires que j'aurais besoin d'utiliser pour ma toilette. Je ressortais quelques instants plus tard de la salle de bain, vêtu d'une robe-pull noire assez épaisse m'arrivant à mi-cuisse. Il est évident que j'aurais préféré porter un vieux jogging pour me morfondre. Je ne voulais pas appeler la servante pour le lui demander, de crainte qu'elle pense que je prends un peu trop mes aises. Je m'installais sur le lit pour mettre les cuissardes noires en cuir sans talons qui m'avaient été apportés. Je passais une main dans mes cheveux mouillés en me demandant quoi faire. Je n'avais pas envie de manger les lasagnes sur les charriots. Je pris la boîte de Pandore sous mon bras (on n'est jamais trop prudent) et sorti de la chambre en quête de visiter la "demeure".

Insaisissable: Prendre en main sa destinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant