Trois jours qu'elle était là à se morfondre, trois jours qu'on lui servait ses repas dans sa chambre, trois jours sans aucune visite, trois qu'elle était prisonnière. Elle n'espérait même pas que quelqu'un vienne la délivrer car elle ne savait où on la retenait ni qui la retenait. Elle n'avait sur elle aucun objet n'ayant appartenu à son ancienne vie (seulement deux ou trois vêtements) et la chambre était vierge. Elle donc occupait ses journées d'hypothèses qui devenait de plus en plus folles et à somnolait en espérant que le temps passe. Et quand on frappa à sa porte elle en fut tellement surprise qu'elle sauta en dehors de son lit.
« Oui ?
- Mademoiselle ?
- Oui ?
- Je ne vous dérange pas ? Demanda le vieil homme tout habillé de bleu qui venait de franchir le pas de sa porte de chambre.
- Non, aucunement, répondit-elle dans un sourire.
- Si vous voulez bien me suivre alors. »
Elle fronça les sourcils, jeta un coup d'œil à sa robe, passa sa main dessus et suivit l'homme à travers le dédale de couloirs que contenait ce château. Il la conduisit jusqu'à une large porte à deux battants.
« Je vous laisse là. Quelqu'un viendra vous chercher. »
Elle répondit d'un signe de tête et se concentra sur la porte, espérant surtout ne pas avoir à attendre trop longtemps. Mais, bien évidemment, ses prières ne furent pas exaucée et elle entendit trois fois un carillon sonnait. Bizarrement de sa chambre elle ne l'avait jamais perçu malgré le bruit résonnant qu'il faisait à chaque sonnerie. Et, au moment même de ce troisième bruit, la porte s'ouvrit en grand sur une immense salle où trônait un horloge immense. Voilà d'où venait se tintamarre. La pièce s'étendait sur la longueur entourait par de larges fenêtres. Au fond, juste devant l'horloge, se dressait une table. Une dizaine de personnes étaient assises autour d'elle et seule une chaise n'était pas occupée.
«Éléonore de Mindre, annonça un garde posté à l'entrée. »
Et toutes les têtes se tournèrent vers elle.
«Nous n'attendions que vous très chère. »
Elle déglutit. Le garde désigna la place vide. Et referma la porte. Éléonore s'avança d'une démarche assurée qu'en apparence et se laissa délicatement tomber sur la chaise. Le seul visage qu'elle appréhendait. Aymeric de Benimi. Un visage d'ange mais un danger, un démon. Ton seul danger d'ailleurs. Car sa mère est trop obnubilée par le pouvoir et son frère par sa fierté. Elle ne l'avait jamais vu mais sa grand-mère lui en avait tellement parlé qu'elle aurait pu faire son portrait les yeux bandés. La salle était silencieuse et Éléonore n'allait pas leur faire plaisir en commençant. Laisse toujours les autres commencer pour toi ; ils pourront croire qu'ils sont supérieurs à toi.
« Je me permets de faire les présentations, à ma droite Aurélien, mon frère. Il me semble que vous avez fait connaissance dès votre arrivée. »
Il lui lança un sourire ironique.
« Ensuite ma mère, Sabrina. Maîtres Detra, Souf et Noves, des policiers comme on dit chez vous. »
Éléonore ne prit pas la peine de le corriger car ces 'maîtres' avaient les fonctions, oui de policiers, mais aussi d'avocats et de juges. Ils détenaient la justice. Mais après tout, était-elle sûre que les informations de sa grand-mère et des livres d'histoire étaient juste ?
« Docteur Roy, monsieur Lucas, conseiller financier, monsieur Revento, conseiller dans l'international, monsieur Kaz, conseiller de la culture, de l'éducation et du sport et Florentin Sist mon conseiller personnel. Et moi...
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Rester silencieuse
Fiksi UmumElle part avec un secret et un mariage. Mais ne connaît ni l'un ni l'autre.