Chapitre 5 : Début des hostilités

55 8 0
                                    


Une boule de feu fendit le ciel tel une griffe ardente. Elle dégringola les cieux avant de s'écraser au beau milieu d'une taïga sans neige, réduisant quelques arbres en poussière et créant un énorme cratère. Un corps inerte recouvert de boue était visible au milieu. Celui-ci se leva d'un coup avant de tousser à en perdre ses poumons. L'individu s'essuya alors le visage pour y enlever la terre. Il s'agissait de Retty. Elle resta un instant incrédule, assise à même le sol. Enfin, elle se mit sur ses pieds avant de regarder autour d'elle. « Des arbres ? L'idée du portail a donc fonctionné ! » songea-t-elle victorieuse. Elle s'étira alors, faisant craquer ses membres engourdis puis décida de sortir du cratère. Elle remarqua enfin une chose étrange. « Je suis seule ? Mais où sont les autres ? »

« Il y a quelqu'un ? hurla-t-elle. Fy ? »

Une branche craqua alors sous les feuillages de la taïga. Retty se retourna plein d'espoirs. Une peau orangée était visible entre les buissons. L'individu sortit lentement, suivi de tout un groupe composé de ses semblables. Ils commencèrent alors à poursuivre la pauvre fillette qui prit ses jambes à son cou.

« Que fait un troupeau de Kévins dans cet endroit ?! » vociféra Retty paniquée.

Sautillant comme un lapin, elle zigzagua entre les sapins, évitant aisément les flèches des mexicains. « Ils visent aussi mal que moi apparemment. » Elle continua sa course poursuite jusqu'à atteindre une petite crevasse qui se trouvait à sa gauche. Une flèche percuta alors son épaule et elle tomba dans le trou béant. Usant de ses capacités de dés à coudre, elle atterrit dans un petit trou d'eau où elle fit la morte, flottant à la surface.

Les Kévins se penchèrent sur le bord. Voyant leur proie inerte dans le fond de la crevasse, ils repartirent bredouilles, laissant traîner derrière eux leurs épées de pierre.

Retty sortit enfin sa tête de l'eau, à bout de souffle. Elle se hissa hors du petit trou et observa attentivement les parois rocheuses. Des lianes pendaient de la surface jusqu'au fond du trou. Retty s'en aida alors pour escalader le mur et remonter. Puis, comme au début d'une grande épopée, fendit l'écorce d'un arbre avec son poing pour en récolter le bois. Elle se fabriqua un petit kit de survie en pierre puis partit en exploration à la recherche des autres.

Usant de ses pouvoirs, elle chercha à capter de la vie humaine puis entreprit de partir en direction de l'Est.

Pendant tout le reste de la journée, elle marcha au milieu de l'immense forêt de sapins, rencontrant régulièrement du gibier qu'elle chassa pour se nourrir.

Au crépuscule, elle s'arrêta sur une petite colline qui surplombait la forêt de conifères. Elle alluma un feu puis installa un petit lit en laine rouge sur le côté. Elle s'y installa alors, admirant l'astre incandescent qui virait vers l'horizon. Le ciel prit alors une belle couleur bleue-violette, laissant entrevoir entre les nuages de petites étoiles lumineuses. « Ce nouveau monde est beau quand même, malgré les Kévins. » pensa-t-elle en clignant les yeux.

Un craquement dans la forêt la tira de ses pensées. Elle se leva pour faire volte-face puis attrapa son épée prête à découper quiconque la dérangerait. Une ombre se déplaçait furtivement de buisson en buisson. Retty brandit son épée vers les feuillages.

« Qui va la ? » Formula-t-elle.

Le buisson frémit puis une personne familière en sortit.

« Retty ? balbutia la nouvelle venue.

- Fy ! »

Les jumelles se serrèrent dans les bras avant de raconter leurs péripéties tranquillement.

La nuit passa à une vitesse folle. Au petit matin, elles s'occupèrent de tout ranger et de partir vers le Nord pour trouver une civilisation, du moins, si elle existait dans ce monde.

Elles marchèrent pendant une journée entière sans trouver une quelconque trace de civilisation. Elles s'arrêtèrent pour la nuit, installant des fours autour du feu pour faire cuire leur nourriture puis dinèrent dans la pénombre.

Le lendemain, le schéma se répéta, jusqu'au jour suivant. Le soleil était bien haut dans le ciel, réchauffant l'air frais du biome. Les jumelles gravirent une petite côte, toujours dans la taïga. De cet endroit, elles trouvèrent un immense campement protégé par de solides remparts en bois.

« De la civilisation ! beugla Retty, espérons au moins que ce n'est pas un campement de Kévins ! »

Elle dévala alors la colline sans aucune prudence pour se retrouver en face des fortifications. Fy la suivait lentement, regardant les alentours avec crainte.

Retty admira éberluée le mur parfait.

« Ça ne peut être le travail que d'un vrai minecraftien ça ! »

Elle se retourna alors pour guetter une réponse de sa sœur puis la trouva figée en retrait, les yeux écarquillés. Retty regarda alors dans sa direction : un groupe entier de minecraftiens armés jusqu'aux dents se tenait à côté d'elle. Elle n'eut à peine le temps de hurler qu'un lasso vint entourer son ventre, bientôt suivi d'autres cordes. Elle fut rapidement immobilisée mais tenta vainement de couper ses cordes avec son épée. Mais un lasso vint entraver son épaule blessée. Retty hurla de douleur et ses bras furent immobilisés.

« Fy ! Cours, sauves toi ! s'époumona la prisonnière

- Mais, et toi ? hésita-t-elle.

- Si nous nous faisons attraper toutes les deux, qui viendra nous sauver ? »

Fy hésitait toujours, alors Retty usa de ses derniers moyens pour lancer son épée qu'elle tenait faiblement entre les dents. L'arme se planta entre les jambes de l'autre sœur qui eut un mouvement de recul. D'un regard implorant, le visage écarlate, elle lui intima de partir. Fy comprit alors le message puis fit demi-tour en talon fesse.

Les cordes commençaient réellement à étrangler la pauvre Retty. Sa tête lui tournait terriblement et sa vision s'assombrissait à mesure que les guerriers tiraient sur les lassos.

Un opposant minecraftiens en armure bleue vint alors se planter devant elle puis, d'un léger coup d'épée, trancha le lasso qui entourait son cou :

« Ne meurs pas tout de suite, tu vas peut-être nous être utile... »

Retty reprit espoir. Toute la troupe l'entraîna alors à l'intérieur des remparts, la bombardant de coup et la tirant brusquement sous les yeux curieux des habitants. Ils gravirent lentement une colline pour enfin atteindre une énorme tente blanche qui surplombait tout le petit village.

Ils pénétrèrent alors à l'intérieur, traînant sur le sol Retty qui avait perdue conscience.

Nouveau MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant