Confident

Chapitre 2

❝ La confiance en soi est la première clef du succès. ❞

-Ralph Waldo Emerson

Pour un premier jour de travail, monsieur Bieber n'y était pas allé doucement. J'avais une pile de dossiers sur mon bureau et le postérieur en bouillit à force d'être assise ici. Mon cher patron s'amusait à me faire aller à la cafétéria toutes les deux heures pour lui prendre un café, un donut, des yaourts... S'il les mangeait, ça ne me dérangerait pas, mais il se contente de les poser sur son bureau et d'en faire une tour branlante.

Il avait toujours cette même expression au visage, même s'il lui arrivait de sourire parfois. Je l'avais vu sourire une seule fois en une après midi, et encore, c'était le sourire le plus faux que je n'avais jamais vu. Et moi qui ne souriait jamais pour de vrai, j'étais meilleure actrice que lui. Il était maintenant vingt et une heure, et je n'étais toujours pas partie. J'avais géré une bonne quinzaine de dossiers de paperasse sur les comptes du boss. La chose est qu'il dépensait environ huit mille dollars par moi et qu'il gagnait le double. Imaginez son salaire en un an.

-Lara, fit le manitou en entrant dans mon bureau, des sushis ont été livrés à l'accueil, allez voir Marie pour prendre les vôtres et prenez une pause.

Sa voix n'avait pas changé: toujours aussi grave et vide de sentiments. Je hochais la tête, me levais puis fermais mon ordinateur. Je sortis en laissant tout en plan. Je me retenais de faire des bons à tel point j'étais heureuse de pouvoir me dégourdir. Je quittais son bureau avec la sensation de ses yeux oppressants dans mon dos. Fermant la porte derrière moi, je pris une grande bouffée d'air avant de m'aventurer dans les couloirs. Je retrouvais Marie au guichet. Quand elle entendit mes talons claquer contre le sol, elle sourit et pencha la tête sur le côté. J'arrivais à sa hauteur, posais mes coudes sur le meuble puis mis ma tête dans mes paumes.

-Fatiguée ? Demanda-t-elle.
-Étrangement, non. J'ai l'habitude de faire de longues journées.
-Tant mieux ma jolie, me répondit-elle en souriant, tiens, tes sushis.

Elle me tendit une boite remplit de ces petites merveilles que j'adorais. Je pris la boite en mains, la remerciais puis courais dans l'ascenseur. J'eus le temps de me glisser entre les deux portes avant qu'elles ne se ferment. J'expirais avant de me retourner.

-Salut.

Deux mecs, un brun et l'autre blond, tous les deux grands et baraqués avec une dentition parfaite.

-T'es la nouvelle ?
-Et vous ?
-Moi c'est Dan, fit le brun, et lui c'est Bloom.
-Lara.

Il me sourit. Bloom ne parlait pas et se contentait de me détailler de long en large.

-Tu travailles déjà ?
-Oui.

Je ne voulais pas perdre mon temps à faire connaissance, je voulais manger.

-Le patron est strique, mais tu t'y habitueras.

Dan était sympathique.

-T'es plus canon que ce qu'ils disent.

Je haussais un sourcil à l'entente des premiers mots de Bloom.

-Ils ?
-Des rumeurs courent sur toi, répondit Dan.
-Tant mieux.

Je souris avant de sortir de l'ascenseur sans me retourner. Les rumeurs, bonnes ou mauvaises, étaient de la publicité. Je sortis à l'arrière du bâtiment. J'avais envie d'une cigarette. Je fumais trop, c'était sûrement l'une de mes seules faiblesses. Tout le monde a des faiblesses, même l'autre dictateur qui est mon patron. On m'a toujours dit que chaque secret en est une, et j'ai hâte de connaitre celles du grand Justin Bieber.