❝ N'est stupide que la stupidité. ❞
-Forrest GumpJ'entrais dans l'ascenseur quelques heures après l'incident. J'avais laissé mes affaires en plan dans mon bureau pour sortir faire un tour, ce que je n'avais pas fait depuis mon arrivée en ville. Coincée dans le même tailleur que ce matin, je me laissais tomber contre le mur, me reposant.
Aujourd'hui, mon patron s'était énervé sans raisons contre moi et j'ai cassé le nez d'un collègue. Ce n'était rien à part des problèmes. C'étaient le genre de merdes qui m'arrivaient quand je ne suivais pas mon code. Je perdais le contrôle et me mettais dans des situations improbables. Une fois devant la porte du bureau du chef, je toquais plusieurs fois tout en redoutant sa réaction.
Sa voix rauque me dit d'entrer, ce que je fis. Il ne fut pas surpris de me voir ici, ce qu'il me fit entendre:
-Vous trouverez toujours un moyen de défier mon autorité.
Une lueur perverse passa dans ses prunelles tendit que je le lâchais du regard pour tomber sur Harrington assit à ses côtés. Son nez était emballé dans du tissus médical. Comme ça, il perdait toute crédibilité. J'eus envie de rire, mais je me retins, étant déjà bien dans la merde. Le patron me dit d'avancer avant de tourner son ordinateur. Une vidéo muette se mit en route, projetant les événements passés dans l'ascenseur, du moment où j'entrais à celui où je sortais.
Je serrais les dents, les poings et gardais un regard neutre. Desmond, lui, se sentait sauvé, et moi, j'hésitais entre la colère contre moi-même et une envie de rire. La vidéo s'arrêta, mon patron ferma son ordinateur dans un bruit sourd et me fixa pendant de longues secondes. Il était toujours si beau dans ce costard entièrement noir, seule sa montre en or lui donnait un air plus... détendu. Ses yeux, eux, trompaient sa posture: ils démontraient de l'amusement, tandis que sa carrure droite mais contractée essayait de prouver le contraire.
-Quelque chose à dire pour votre défense, mademoiselle Briggs ?
Cela faisait des semaines qu'il ne m'avait pas appelé par mon nom. Ça me rassura. Au moins, il ne me voyait pas comme son amie ou je ne sais quoi.
-C'était de la légitime défense.
Harrigton roula des yeux, lâcha un rire de colère et se tourna vers le manitou.
-Mademoiselle, dites moi ce qu'il s'est passé.
-Après m'être faite jeter d'ici-
Cette simple phrase le fit sourire.
-Je suis montée dans l'ascenseur, dans lequel monsieur Harrington s'est introduit. Nous avons discuté et il a mal prit une de mes remarques. Il m'a sauté dessus et-
-Putain de salope de menteuse !
Trop de compliments à la fois, woaw.
Harrigton sauta de sa chaise pour venir vers moi, mais il se calma après ces quelques mots:
-Desmond, sors d'ici.
Il le fit sans broncher, me cognant dessus au passage. La porte se claqua derrière moi. Le big boss s'assit sur son bureau, les bras croisés sur sa poitrine et ses yeux encrés dans les miens.
-Premièrement, j'ai dû le dissuader de porter plainte contre vous.
-La vidéo aurait prouvé que c'était de la légitime défense et l'histoire aurait été bouclée, répondis-je, monsieur.
Il sourit.
-Deuxièmement, comment savez-vous frapper aussi bien ?
Cette question me prit au dépourvus.
-L'instinct animal.
Il rit.
-C'est grave ce que vous avez fait, Lara-
Voilà qu'il m'appelait par mon prénom...
-Mais je vais laisser couler. Si jamais il recommence, vous venez m'en parler, immédiatement.
-Oui monsieur.
-Même si vous n'aurez pas besoin de moi pour lui botter le cul, je préfère être prévenu.
Je hochais simplement la tête, gardant une expression neutre. Pourquoi avais-je les mains moites? Pourquoi me sentais-je mal à l'aise ?
-Pour ce qui est de mon excès de violence verbale qui a précédé cette soirée, je m'excuse.
-C'est oublié, monsieur.
-Maintenant rentrez chez vous, en essayant de péter le nez de personne, mademoiselle.
Ellipse
Nous étions maintenant samedi soir. Rien n'avait changer, sauf le fait que je me retrouvais trop souvent avec mon patron. J'étais d'ailleurs en chemin pour le rejoindre. Il était chez lui et m'avait demandé, enfin, plutôt obligée à passer. Alors je me retrouvais dans l'ascenseur, à quelques secondes de lui. C'était angoissant, gênant, embarrassant, voir même énervant. Le contact humain était tout ce que je détestais le plus, et pourtant, je ne disais pas non aux propositions. J'avais envie de m'arracher les cheveux, et aussi d'aller chez lui, de passer une bonne soirée, et de le refaire encore et encore.
Je toquais. Pendant une fraction de secondes, je redoutais. Que faisais-je ici? Pourquoi avais-je accepté ? J'eus à peine le temps de cligner des yeux que la porte s'ouvrit à la volée, comme par hâte de me voir. Il était là, debout, les cheveux en pétards, seulement vêtu d'un tee-shirt et d'un jogging. Je pouvais alors voir ses bras tatoués de tout et n'importe quoi. Comme s'il ouvrait un magasine pour enfant et décidait de se faire tatouer la première chose sur laquelle il tombait. C'était bête et immature, mais ça lui donnait un côté détaché et humain que j'aimais bien.
Il sourit en me voyant sur son perron. Je pensais qu'il allait encore me sortir un: "Je savais que vous viendriez, mademoiselle Briggs", mais il se tût, se décala et me laissa entrer. J'avançais alors dans l'appartement que je connaissais maintenant. Rien que le fait de connaître l'environnement où je me trouvais m'énervait. Je ne devrais pas connaître la maison d'un autre, je ne devrais même pas savoir qu'il en a une.
Il y avait des bières vides, des bouteilles de sky ou encore de whisky, de martini, de vodka... tout y passait. Le nombre était énorme, ça faisait peur. Il se contenta de bomber le torse et de hausser les épaules. Je souris simplement et déposais mon sac entre les cadavres de bouteilles et de mégots. Il sortit un grand sac poubelle et mit tout dedans, faisant de la place. D'un coup, c'était plus clair et conviviale. Après avoir rapidement nettoyé les lieux, il me demanda:
-Que voulez-vous boire ?
-Je n'ai pas soif.
Ma voix était trop sèche ou cru, il en fut déstabilisé. Je me raclais la gorge, n'ayant pas l'habitude de me sentir gênée.
-Et si on faisait un jeu ? Demanda-t-il, un sourire aux lèvres.
La bonne idée...
-Connaissez-vous le jeu du: "bois si tu as déjà" ?
Je hochais la tête. Il sortit deux shots d'un placard et les remplit de vodka. Je haussais un sourcil alors qu'il fit glisser un shot vers moi. Je le regardais, fixant ses prunelles. Il voulait jouer, mais vu la lueur ténébreuse de ses pupilles, je n'étais pas sûre de le vouloir.
-Avez-vous déjà ressentis quelque chose ?
Je haussais un sourcil mais ne bus pas. Il ne le fit pas non plus.
-Avez-vous déjà mentis ? Demandais-je.
Nous bûmes tous les deux. Il remplit nos verres à nouveau, lançant une nouvelle tournée.
-Avez-vous déjà consommé de la drogue ?
Je ne bus pas, lui oui.
-Avez-vous déjà volé ?
Nos questions étaient plus stupides les unes que les autres, mais nous jouions quand même. Cette fois, aucun de nous deux ne bus.
-Avez-vous déjà utilisé une arme ?
Nous bûmes tous les deux. Le fait que je boives lui fit hausser les sourcils.
-Avez-vous déjà blessé quelqu'un ? Demandais-je.
Nous bûmes à nouveau. Je sentais déjà l'effet de la vodka pure, et apparemment lui aussi. Ses yeux devenaient rouge, tandis que mon monde flanchait.
-Avez-vous déjà eu une relation sérieuse ?
Nous n'avalâmes pas nos shots. Il en apprenait beaucoup trop sur moi. Même si les questions n'étaient pas poussées ni approfondies, il commençait à emmagasiner les infos, mais je jouais quand même.
-Avez-vous déjà aimé ?
Aucun de nous ne bûmes. Le fait qu'il ne boive pas m'excita quelque peu. L'alcool me rendait envieuse de sexe, je ne savais toujours pas pourquoi.
-Avez-vous déjà fait un french kiss ?
Il haussa un sourcil et s'appuya contre l'îlot. Il sourit avant de boire en même temps que moi. Qu'il était sexy...
-Avez-vous déjà embrassé le premier soir ? Demanda-t-il.
Nous bûmes tous les deux. Il se rapprocha de moi.
-Avez-vous déjà couché le premier soir ?
****
Nous ne bûmes même pas et répondis par les lèvres. Il planta les siennes contre les miennes, me laissant perplexe. Je ne savais pas quoi en penser, je n'y arrivais plus. Il me tira vers lui, ses lèvres toutes douces et pulpeuses sur les miennes. J'avais les yeux ouverts, mais sous ce sentiment de plaisir, ils se fermèrent. Ses bras s'enroulèrent autour de mes hanches dans un son rauque vibrant. Sa langue ne tarda pas à entrer dans ma bouche et ses mains firent leur chemin sur mes fesses rebondies. Mes mains attrapèrent les pans de son t-shirt, le collant plus à moi. C'était le genre de choses qui se passaient quand je n'écoutais pas ma conscience.
Sa langue tournait autour de la mienne, ses dents mordaient ma lèvre, les siennes suçaient ma langue. Nos souffles saccadés se mêlaient entre eux, ses mains agrippaient fermement mon postérieur, ses râles de plaisir me faisaient vibrer de l'intérieur. C'était bon, c'était sauvage, incontrôlé. Incontrôlable.
Dans un gémissement de bien être, il me porta pour me déposer brutalement sur l'îlot. Il fit glisser ma jupe cintrée jusque mes hanches, le laissant se positionner entre mes cuisses à l'air. Il les griffa, les claqua, les découvrit de ses longs doigts. Dans d'autres circonstances, mon cœur aurait lâché à cause de tous ces touchers, mais cette fois, je les avais provoqués, et j'aimais ça. Alors soit.
J'enroulais mes bras autour de sa nuque, ma langue jouant toujours avec la sienne. Mes doigts se perdirent dans ses cheveux châtains et mes ongles griffèrent son crâne, y laissant sûrement des marques rouges. Sa bouche lâcha la mienne et il descendit, commençant par déposer des baisers mouillés sur mon menton, sur la structure de ma mâchoire, derrière mes oreilles, dans mon cou, dans mon décolleté. Quant à moi, je passais mes mains sous son t-shirt, griffant son dos à plusieurs reprises. Il s'énerva et commença à sucer ma peau, y laissant des marques violettes. Je souris. Mais mes yeux tournèrent, mon cœur manqua de lâcher, et ce fut le trou noir.
Ellipse
Je me réveillais le lendemain. Enfin, je crois. J'étais perdue, pas dans mon environnement. Une migraine m'empêchait de réfléchir correctement. J'ouvrais difficilement les yeux, me faisant aveugler par le soleil levant. Je me retrouvais sur un très grand lit que j'avais déjà vu auparavant. J'ouvris les yeux si gros que j'en eus mal.
J'étais donc chez mon patron, seule dans son lit, vêtue seulement de ma chemise. Je sautais du lit et le regrettais une fois avoir touché le sol: ça avait fait résonné mon cerveau contre les parois de mon crâne. J'eus l'impression de me prendre un K.O par Mike Tyson. Ma tête me faisait si mal que j'eus envie de sauter par la fenêtre pour abréger mes souffrances.
J'entendis la douche s'arrêter et pris panique. Sautant dans ma jupe posée sur le fauteuil, je manquais de me casser la figure. Je me chaussais, attrapais mon sac et courais vers la sortie. Je ne voulais pas le voir, encore moins si il c'était passé quelque chose. Parce que, devinez quoi: je ne me souvenais de rien.
J'ouvrais la porte à la volée et tentais de m'éclipser rapidement, mais une voix rauque amusée me parvint:
-Parce qu'en plus d'être casse couilles, vous êtes lâche ?
Je respirais un bon coup, fermais les yeux et reculais d'un pas. Je laissais mon sac tomber par terre et fermais la porte, ne me retournant toujours pas vers mon interlocuteur.
-Nous n'avons rien fait, si c'est ce qui vous fait fuir.
D'un coup, tout le malheur du monde quitta mes épaules.
-Enfin, nous ne sommes pas allés jusqu'au bout.
Mon cœur s'arrêta. Je me tournais vers lui, les yeux grands ouverts, les mains moites et le sentiment d'être perdue.
-Quoi ?! Demandais-je, assez fort pour lui laisser entendre que ça m'atteignait.
-Nous allions baiser, mais vous vous êtes endormie.
Je le regardais pendant quelques secondes, cherchant toujours un sens à tout ça. La seule chose que je sus faire fut de rire, fort, à m'en casser la voix. C'était un rire nerveux qui laissait sous entendre plein de choses. Quand je me calmais, je pus voir son regard tout aussi blasé qu'amusé.
-Ça vous fait rire ? Demanda-t-il.
-Putain que oui !
Je perdais tout sang froid. Il fallait que je m'en aille.
-À lundi.
-Attendez, fit-il, personne ne doit rien savoir de... tout ça.
-Je ne fais pas partie des filles qui se vantent de faire des choses avec leur patron.
Le fait que nous ne mettions pas de mot sur ces événements me laissait perplexe. J'allais partir à nouveau, mais il me dit:
-Que faites-vous cette après-midi ?
-On ne va pas faire ami-ami, monsieur, vous êtes mon patron, ça s'arrête là.
Il roula des yeux.
-Votre patron vous ordonne de vous pointer en bas de cet immeuble dans quatre heures.
Putain.
Ellipse
Je me trouvais alors devant son immeuble, vêtue d'un jean, de Louboutins et d'un long manteau camel. Je ne voulais pas être ici, et pourtant, rien ne m'y avait obligé. Ma conscience me disait de prendre mes distances et vite, mais j'avais envie d'être avec lui. Enfin, "avec lui" veut dire beaucoup trop de choses. Alors je vais seulement dire que j'aimais bien sa compagnie.
Je le vis descendre puis me chercher du regard. Les femmes qui passaient dans la rue le remarquaient de loin, à tel point que celles du trottoir d'en face le regardaient. Il était beau, attirant, sexy et inaccessible. Pendant une seconde, je fus heureuse que ce soit moi qu'il cherche.
Il me vit, haussa un sourcil, sourit, puis me fit un signe de tête. Je le suivis jusque dans sa voiture. C'était la sienne, car l'une des plus chers et des plus belles au monde. Elle ne pouvait être qu'à lui. Alors nous montâmes dans sa Ferrari F80, mon souffle se coupant. Moi qui avait toujours été une grande fan d'automobile, j'étais servie. Elle était magnifique de l'intérieur et de l'extérieur. Une fois assise à ses côtés dans ce bijoux, je me mise à regarder autour de moi, observant chaque détails de la voiture. J'avais honte de m'asseoir sur une beauté pareil. Le rire de mon patron me sortit de ma contemplation. Je me tournais vers lui, le trouvant tout sourire, les mains sur le volant. Il avait des cernes et une gueule de bois apparente. Il se tuait.
Il fit gronder le moteur et partit en trombe. Il zigzagua entre les voitures pendant une bonne dizaine de minutes, puis nous nous trouvâmes devant un hôpital. Mon cœur lâcha, je m'arrêtais de respirer, je prenais peur. Il coupa le moteur une fois garé, laissa ses mains tomber sur ses cuisses puis me regarda. Moi, je fixais le tableau de bord en essayant de rester en vie.
-C'est étrange, je sais. Mais vous... j'ai besoin de votre présence, souffla-t-il.
Ces quelques mots étaient un calvaire à prononcer pour lui. Je me tournais vers lui, sûrement rouge par manque d'oxygène. J'avais l'impression que mes yeux allaient exploser. Il se sentit mal et mordit sa lèvre inférieur.
-S'il vous plaît.
Je me mordis l'intérieur des joues et sortait la première. Par respect, je ne pouvais pas partir. Je me surpris à ressentir de l'empathie, quelque chose dont on m'avait parlé mais que je n'avais jamais ressentis. Je me mise à sa place, ma mère dans un lit d'hôpital, seule pour l'affronter. Je pris une grande inspiration. Mes paumes étaient moites, j'avais chaud et je tremblais. Allais-je mourir ?
Il avança, alors je le suivis. Une fois dans l'hôpital, l'odeur me frappa. Je déteste cette odeur de maladie. L'endroit était bondé, les médecins et infirmières étaient débordés, à tel point que personne ne fit attention à nous. Nous montâmes alors dans un ascenseur. Dans cette boite étroite, ma respiration s'accéléra. J'avais l'impression de mourir sur place, sans pouvoir faire quoi que ce soit. En plus, je sentais son regard pesant sur moi. Il devait sûrement se demander pourquoi j'étais comme ça. La réponse était sûrement: "je déteste connaître la famille des gens, parce qu'après je m'inquiète pour eux et ça me crée des problèmes." Ce qui se traduisait par: "je ne veux pas d'entourage."
Une fois en dehors de l'ascenseur, nous fîmes notre chemin vers une de ces chambres ternes et tristes. Il toqua et mon cœur s'arrêta. Il me regarda une dernière fois et me dit:
-Merci infiniment.
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Confident
FanfictionELEGANCE-FORCE-STRATEGE Parce que tout homme a une faiblesse et que chaque secret en est une. JUSTIN BIEBER 〤 LARA BRIGGS Cette fiction n'est...