<16>

234 16 3
                                    

Clarke

J'ouvre les yeux difficilement. La pièce semble tourner autour de moi alors que ma tête me fait atrocement souffrir. Je suis à même le sol glacial qui semble être du béton. Un picotement se fait sentir dans mon cou. Je passe une main dessus en sentant sous mes doigts la texture d'un bandage. J'essaie de me lever mais j'ai bien peur que mes forces restantes me l'en empêche. Je tourne la tête dans tous les sens quand je vois une trappe laissant apparaître un minimum de lumière à travers deux barreaux de métal. Je ne sais pas quelle est la dimension de la pièce où je me situe, où est-ce que je suis, je n'arrive pas à discerner le plafond et les murs qui m'entourent probablement. Je m'efforce d'améliorer ma vision et je réussi à comprendre que la trappe est au plafond. Je ne peux pas l'atteindre dans ma position actuelle et si je me lève j'ai bien peur que mes jambes ne supportent pas mon poids. J'essaie de chercher autre chose dans la pièce mais celle ci est plongée dans le noir laissant secret ce qu'elle contient. Je prends mon courage à deux mains et me lève péniblement. J'étouffe des cris de douleur et essaie d'avoir de bons appuis. Je parviens à peine à relever mon buste qu'une chaîne retenant prisonnière ma cheville attachée à un tuyau de je ne sais quoi me fait m'étaler sur le sol.
Je suppose que je suis dans un sous sol vu l'odeur de moisissure qui s'en émane. Je me frotte le visage exaspérée de ne rien pouvoir faire. Je m'allonge sur le sol et ferme les yeux priant pour que tout ceci soit un exercice et que je vais retrouver mes amis au camp dans quelques instants.
Aucun bruit ne se fait entendre excepté une goutte d'eau qui tombe au même rythme à chaque fois. Je m'allonge et ferme les yeux les paupières lourdes.

Ça doit faire une bonne heure que j'attends seule dans le noir presque complet. Je m'apprête à plonger dans un sommeil quand un bruit sourd de métal parvient à mes oreilles. La trappe au plafond s'ouvre difficilement et je vois une masse, sûrement un corps d'homme vu la morphologie, s'étaler lourdement sur le sol à côté de moi. Je ne m'attarde pas sur son visage et tente de me faire remarquer par la personne qui l'a jeté.

Clarke: HEY! SORTEZ MOI DE LÀ!
Inconnu: Tais toi on s'occupera de toi bien assez tôt.
Clarke: Quoi? Comment ça?

L'enclenchement du cadenas massif fut ma seule réponse. Je m'assois lourdement sur le sol et souffle bruyamment. L'homme à côté de moi commence à gémir et à se réveiller lentement. J'essaie de distinguer les traits de son visage mais l'obscurité m'en empêche. Lorsqu'il a l'air de s'être complètement réveillé il se lève brusquement et tombe en arrière après s'être pris les pieds dans je ne sais quoi. Il s'écroule dans un bruit sourd et je ne peux m'empêcher de laisser échapper un léger rire malgré la situation.

Homme: Où je suis?!

Je me fige au son de la voix. Je la reconnaîtrais entre milles. Des frissons parcourent toute la surface de ma peau et j'ai encore plus froid qu'avant.

Homme: He ho tu m'ente...

Il s'arrête net lui aussi quand il me reconnaît.

Wells: Clarke?! Je t'ai vu à la télé, tu vas bien? J'ai essayé de te joindre mais ton numéro était indisponible, quesqu'il s'est passé?
Clarke: Je ne sais pas, j'étais en mission et tout s'est passé si vite je me souviens plus.
Wells: En mission?
Clarke: Je suis dans l'armée. Mais si tu te souviens bien tu es censé être mort à mes yeux alors s'il te plaît faisons comme si on ne se connaissait pas.
Wells: Clarke.... ça fait cinq ans on peut passer à autre chose non?
Clarke: Non.

Il se lève pour venir vers moi mais je recule instinctivement.

Clarke: Ne t'approche pas!
Wells: Allez arrête ton cinéma tu sais très bien que je ne te ferais rien.
Clarke: Ah oui? Comme la dernière fois où j'ai cru que tu ne me ferais jamais de mal mais tu m'as frappé jusqu'à ce que je me retrouve à l'hôpital? C'est vrai j'ai aucune raison de t'en vouloir.
Wells: Écoute j'ai fait une erreur mais laisse moi me rattraper. J'ai changé et je veux que tu voies cette nouvelle facette de moi.
Clarke: Tu es la personne qui m'a brisée, celle qui m'a fait haïr mon corps et mon visage. Je n'ai jamais parlé à personne de toi hormis ma mère et je ne veux que personne découvre quel genre de personne j'ai pu aimer dans ma vie alors il vaut mieux que tu restes loin de moi.
Wells: Allez laisse moi me rattraper.
Clarke: Tu crois vraiment que je vais donner une chance au garçon qui m'a laissé pour morte dans cette ruelle pourrie, qui n'a même pas pris la peine de vérifier si j'étais toujours en vie et tout ça pour quoi? Parce que j'ai refusé de coucher avec toi? Tu es la pire ordure qui puisse exister.

Il se tait pendant quelques minutes en me fixant. Je me recroqueville sur moi même me concentrant pour ne pas pleureur.

Wells: Tu devrais te préparer ils vont bientôt arriver.
Clarke: Quoi? De qui tu parles?
Wells: Tu as quelques instants pour t'échapper ne gâche pas ta chance.
Clarke: Je comprends vraiment rien...
Wells: Clarke réveille toi.
Clarke: Mais de quoi tu parles?
Wells: Réveille toi...


Inconnu: Réveille toi!

Je me lève en sursaut le front perlant de sueur. Je n'ai pas le temps de reprendre mes esprits qu'un homme vient libérer ma cheville et m'attrape violemment par le bras. Il me fait avancer vers une échelle qui monte vers la trappe au plafond. Il me crie d'y monter et je m'exécute n'ayant pas la force de rester une seconde de plus dans ce trou à rat. J'escalade l'échelle encore perturbée par mon rêve qui m'a fait me rappeler des souvenirs dont je m'autorisais même pas d'y penser une seule seconde. C'est une partie de ma vie dont je n'ai parlé à personne, même pas à Octavia. Revoir son visage, entendre sa voix et sentir son regard sur moi m'a semblé si réel que je ne sais dire si je suis en ce moment en train de rêver ou si je suis dans la dure réalité.

J'avance dans un couloir sombre avec l'homme me surveillant de près. Il m'a attaché les mains et je ne peux plus l'attaquer par surprise désormais. On se dirige vers une porte massive qui n'inspire pas la confiance au premier regard. On s'en rapproche de plus en plus et l'homme frappe à la porte. Une autre personne ouvre la porte et ce que je vois à l'intérieur me glace le sang jusqu'aux os.

GoodbyeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant