À midi, je me prépare à manger seule comme la veille. Je me dirige vers le self, quand une main m'attrape par l'épaule. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Mathias (ou quel que soit son nom).
« Premièrement, je ne vais pas te laisser manger toute seule comme hier, et deuxiemement, j'ai de la place dans mon casier, si ça te dit.
- Oh... Ben, je veux bien, oui, merci.
- Alors suis-moi, et puis on mange ensemble... Enfin, si tu veux bien...
- Carrement ! mais, ça ne dérange pas tes amis ?
- Ha ha ha ! Lesquels ? Je ne sais pas si tu as remarqué, mais je fais pas super impression, parmis les petits bourgeois coincés du cul. Alors non, ça ne les dérange pas. »
On s'approche des casiers. Il sort un trousseau de sa poche, et en ouvre un. Pendant qu'il met son sac, je demande, incertaine :
« - Pourquoi personne ne veut de toi ?
- C'est sans doute le maquillage qu'ils n'aiment pas. Je ne sais pas trop, en fait...
- Moi, je te trouve très beau, et vraiment sympa... Ils ont tort »
Non... Dis-moi que tu n'as pas dis ça Victoria. Bah si, bien sûr qu'elle l'a dit, vu qu'elle n'a aucune retenue ! Mais quelle quiche ! J'enchaîne les conneries, aujourd'hui, moi. Ceci-dit, ça n'a pas l'air de déranger Mathias. En fait, je dirais même que c'est plutôt l'inverse. Il me regarde rougir pour la 1000eme fois de la journée. Et ou bien je me fais des idées (ce qui ne serait pas étonnant), ou bien il me dévore des yeux...
« Merci, mon Alice. Tu as beau avoir attéri au pays des horeurs, tu vois quand même des merveilles à leurs places... »
Mon Alice ? Il a vraiment dit Mon Alice ? Kyaaaaaaaaaaaaaaa !!!!! Je suis son Alice-euh !!!!!! Je suis son Alice-euh !!!!!! Je suis son Alice-euh !!!!!! J'ai beau me dire qu'il faut que je trouve un truc intelligent à lui répondre, n'importe quoi, là, tout de suite, maintenant, vraiment, n'importe quoi, peu-importe, rien ne sort. Je suis trop obnubilée par ce putain de déterminant posessif. Et je m'enfonce petit à petit, comme une souris qui essaye de négocier avec un chat... Du coup, je décide de me taire. Et je baisse une fois de plus la tête.
« Bon, donne ton sac et on va manger. Victoria ?
- Hein ? Oh pardon, j'étais ailleurs...
- J'ai cru remarquer... Au fait, ne le dis à personne, mais je m'appelle Joachym. »
Il prend mon sac, le met dans le casier et se dirige vers l'entrée du self. Moi, je le regarde marcher devant moi, surprise par ce qu'il vient de dire, et puis je le suis comme un petit chien. Mais quelle imbécile de ne pas lui avoir répondu, sérieux ! Je me sens profondément et absolument débile. Je suis vraiment la reine des gourdes ! J'aurais pu dire « tu n'es pas une horreur », ou « c'est parce que j'aime mieux la couleur » ou même « des horreurs ? Dans ce lycée ? Mais non voyons ! « Tout vallait mieux qu'un silence ! Mais qu'est-ce qui m'arrive avec ce garçon ? Je perds tous mes moyens dès qu'il me regarde, je rougis tout le remps, et je ne sais jamais quoi lui dire... Je me sens idiote, et en même temps, je suis... heureuse.
Je le rejoins dans la queue du self, quand mon portable vibre. Je le sors de ma poche, et lis le message.
« Un problème ?
- Non, t'inquiètes, c'est juste ma mère qui me demande si j'ai bien eu son message ce matin... Je suis censée remonter en bus. Sauf que je sais pas lequel je dois prendre. Tu pourras m'aider, s'il te plaît ?
- Pas de soucis. Tu habites où ?
- Rue du prince Charles.
- On prend le même bus, dans ce cas. C'est encore plus simple, du coup !
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De toutes mes forces
RomanceVictoria a toujours été seule. Est-ce à cause de ses cheveux blancs, de ses déménagements ou d'autre chose ? Elle ne sait pas et elle s'en fout. Mais quand elle rencontre Mathias, sa vie bascule. Lui, il est aussi seul qu'elle, mais il va venir la c...