De toutes mes forces

Vivre

«- Bon... Voilà... Depuis que tu es entrée dans ma vie, quelque chose à changer. D'abord, je n'ai pas compris ce qu'il m'arrivait. Tu me troublais, je pensais à toi sans arrêt... Tu as acquis ma confiance plus vite que n'importe qui. Et puis il y a eu cette journée passée tous les deux. Tu étais là, toute faible, et j'ai eu envie de veiller sur toi à jamais. Je ne sais pas si tu te souviens, mais ce jour-là, tu as dansé. Tu étais si belle... Je crois que tu m'as envoûté, à ce moment. Et puis nous avons dansé ensemble... Et là, je ne sais pas pourquoi, tout m'a semblé possible tant que je t'aurais à mes côtés... Après, tu es venue chez moi, et tu as fais ta crise. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, Victoria. J'ai cru que j'allais te perdre à jamais. Et puis j'ai appris ton histoire. Ça m'a détruit de savoir que tu avais vécu ça. Je ne savais plus quoi faire : tu étais là, entre la vie et la mort, avec tes bandages... Tu étais comme endormie. Tu étais belle, paisible, mais tellement loin. Et moi, j'étais là, inutile. Et puis tu t'es réveillée, et la vie s'est éclairée à nouveau. J'avais envie de te serrer, de te garder à jamais dans mes bras... Je ne voulais plus jamais être séparé de toi... Parce que je t'aime, Victoria. Je t'aime bien plus qu'une amie. Je t'aime comme un homme peut aimer une femme, je t'aime comme un fou. Et je ne pourrais plus me passer de toi. Parce que tu es celle avec qui je veux passer ma vie. Parce que tu es celle que j'aime. »

Joachym me regarde. Je ne sais pas quoi dire. Je n'avais pas imaginé ça. Je m'en étais empêcher malgré moi. Je n'avais pas imaginé les choses comme ça. Et je n'ai aucune idée de ce que je suis censée faire ou dire. Un simple « je t'aime aussi » me paraît si peu. Alors j'approche mon visage du sien. Je ferme les yeux, et nos lèvres s'effleurent. Et puis, comme si c'était une évidence, nos corps s'attirent, ses bras m'entourent, et nous nous embrassons. Enfin. Je suis bien. Je ne voudrais être nul par ailleurs.

Nous restons là, enlacés, pendant toute la matinée. Parfois, il murmure des mots à mon oreille, dans mon cou. Des mots qu'il est le premier à prononcer de cette façon. Des mots qu'il sera le dernier à me dire. Parce que je veux vivre pour et avec lui. Vivre de toutes mes forces.