Le parc

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Le lendemain, je me réveille dans mon lit pour la première fois depuis ce qui me semble être une éternité. En bas, maman est déjà partie. Son habituel mot me souhaite une bonne journée. Elle me dit de prendre soin de moi, de faire attention. Elle dit qu'elle est désolée, mais qu'elle ne peut pas prendre de congé. Je prends mon petit déjeuner, et remonte prendre un bain. Ça serait limite flippant cette envie de douches et bains permanente si je n'avais pas une semaine de retard à rattraper... Je finis par sortir, enfile une jupe à motif écossais, un chemisier noir et un pull à manches courtes marron foncé. J'enfile des chaussettes hautes, je coiffe mes cheveux en deux maquarons, et maquille mes yeux d'un trait d'eye-liner. Satisfaite, j'achève le tout par deux pshits d'eau de toilette « eau » de Nina Ricci. Je descends les escaliers, enfile mes bottines, mon berêt bleu et sors de la maison. Je n'ai même pas besoin de manteau : il fait incroyablement bon pour un mois de janvier. Joachym m'a donné rendez-vous au café de sa mère. Je sautille sur la moitié du chemin, et arrive là bas cinq minutes avant l'heure prévue. J'entre. Sa mère vient me serrer dans ses bras. Je lui rends son étreinte. Elle dit qu'elle est heureuse et rassurée de me voir. Nous discutons pendant deux minutes quand j'entends une voix dans mon dos.

« Tu es en avance, mon Alice. Comment ma mère va-t-elle pouvoir me conseiller, à présent ? »

Je me retourne et vois Joachym s'approcher de moi. Il a mis un T-shirt bleu clair, et un jean Noir. Il porte son sweat bleu nuit. Quand il est à deux mètres de moi, il s'arrête, me regarde.

« Tu es... Magnifique...

- Merci, mais permets-moi de te retourner le compliment. Tu es superbe, Joachym. »

Nous restons ainsi, à nous regarder pendant quelques secondes, puis il secoue la tête, et lance un « Bon, on y va ? » décidé. Il embrasse sa mère, prend ma main, et m'entraîne à l'exterieur. Nous marchons main dans la main dans une trentaine de rues differentes, et débouchons sur un parc, tout petit, et totalement vide. Je réalise que je n'ai pas eu le temps de visiter la ville. Je comprends vite que c'est là que nous allons. Joachym m'entraîne vers un banc, et nous nous asseyons côte à côte. Nous ne disons rien. J'ai à la fois envie de rester là des heures, à ne rien dire, à avoir simplement ma main dans la sienne, nos hanches collées, nos jambes se frôlant... Mais je veux savoir ce qu'il va me dire. Alors je me tourne vers lui. Il me regarde, soupir légèrement, ferme les yeux, les rouvre, rougit.

« Je vais te dire ce qu'il faut, mais tu dois me promettre de ne pas m'interrompre. C'est important.

- Je te le promets, Joachym.»


De toutes mes forcesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant