L'homme au crochet

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Quand j'étais petite, ma mère me racontait des histoires de princesses et de chevaliers, et je me souviens parfaitement que, systématiquement, je trouvais que ça n'était pas logique : on ne peut pas tomber amoureux, comme ça, d'un coup, ou aussi vite. Pourtant, c'est ce qu'il m'est arrivé. En quelques jours, je suis tombée amoureuse de Joachym ...

La suite de la journée est bizarre et hors du temps... Je dors un moment. Je revomis, aussi. Le soir, maman ne rentre pas... Je suppose qu'elle travaille sur les lieux de l'attentat, en tant que medecin urgentiste. Il y a sans doute des blessés, finalement. Joachym appelle sa mère, et décide de rester dormir pour continuer à me veiller... Mais elle préfère que ça soit moi qui vienne, parce qu'elle a du travail et ne peut pas s'occuper des deux petits. Je laisse donc un message à maman, et nous partons. J'ai ainsi rencontré la famille de celui que j'aimais le jour où mon père est mort. Le genre de truc qui n'arrive qu'à moi... Au diner, je ne mange rien, malgré les conseils de la maman de mon amoureux. Je surprends un regard soucieux et attendrit sur son fils quand je l'appelle par son nom. Surpris aussi. Suis-je la première à connaître celui qui se cache sous le pseudo de Mathias ?

Joachym pose un matelas par terre dans sa chambre, pour que j'y dorme... En fait, je ne dors pas beaucoup, parce que j'ai peur du noir (mais je n'ose pas le dire), et que je ne sais pas ce qu'il va m'arriver, ni comment va ma mère. Et parce que mon père est mort... Joachym s'endort au bout de quelques heures, quand il ne peut plus lutter pour veiller sur moi. Je le regarde dormir. Je m'en veux de tomber amoureuse alors que papa est mort, mais je n'y peux rien...

Mon téléphone vibre. C'est Lilou, ma cousine, qui me dit de m'enfuir, vite. J'ai un mauvais pressentiment. Je panique soudain, je me tourne vers la fenêtre. Et je vois deux yeux qui m'observent. Je me fige, quand la vitre explose, me blessant au visage. Une silhouette entre. Je me tourne vers Joachym. Un morceau de verre a pénétré son cœur. Il est mort. Je me jette sous son lit, en espérant échapper à l'homme qui est entré. J'ai peur. Je n'arrive pas à crier tellement j'ai peur. Aucun son ne sort. Mes membres tremblent, je ne les contrôlent plus. Je vois ses mains qui fouillent, tâtonnent. L'une d'elle a été coupée. Elle est remplacée par un crochet de fer. Je ferme les yeux en le sentant m'effleurer. Il se fige, longe ma jambe, arrive sur mon ventre, remonte sur mon cou. Je ne respire plus. Pitié qu'il me prenne pour un mur, un matelas, n'importe quoi. Le crochet me saisi à la gorge, m'attire vers mon agresseur. Il me tire loin du lit, s'assied sur moi, et son crochet passe sur mon ventre. À nouveau, il glisse. Et puis l'homme sourit, retourne sa main, et la pointe s'enfonce en moi. Dans un geste lent, en riant comme un fou, il m'ouvre le ventre sur toute la diagonale, depuis mes seins jusqu'à ma taille. Alors, sous le coup de la douleur, enfin, je hurle. 

De toutes mes forcesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant