VIII. Des mots sur les maux

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Mon autre moi s'est échappé, il prend l'air et s'enfuit loin de cet endroit qui deviendra pendant des mois, ma cellule.
Épuisé, je m'écroule encore habillé sur ce qui constitue mon « lit », je mets ma tête dans l'oreiller et je me mets à penser.

Je n'étais pas moi-même, je voyais double, ou du moins je percevais doublement les choses. Comme si une part de moi, mon esprit refusait de s'abandonner à cette voix, à la maladie dont l'idée m'était impossible d'accepter ; et que mon corps, cet esclave était contraint, forcé, d'exécuter tout ce que lui ordonnait ma tête.
Cette personne que je devenais n'était pas moi, ce n'était pas la personne que je voyais auparavant chaque matin dans le miroir, en me rasant. Je ne me reconnaissais pas moi-même, alors comment, de quelle manière les autres pouvaient-ils le faire?
Je n'étais plus maître de moi-même à présent, mais j'étais seulement spectateur d'une scène horrible que j'aurais préférée ne pas voir, et devant laquelle j'aurais voulu me cacher les yeux, comme on le fait devant une scène sanglante à la télévision, lorsque l'on est petit.

Cette réflexion me trotta dans la tête jusqu'au moment où je tombai de sommeil...

                                         

Double JeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant