Renoncer par peur d'échouer

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23h46 : Une ruelle à Galway

Dans un coin peu fréquenté d'une petite ville irlandaise, une jeune femme, avançait d'un pas pressé. Son attitude dénonçait son envie de passer inaperçue. Elle s'engageait dans une ruelle malfamée où un homme à l'apparence négligée tuait le temps à même le sol. Elle entamait une conversation avec lui. Dans la pénombre d'une rue adjacente, une silhouette munie d'un polaroid, la guettait d'un œil mauvais...

7h00 - Le lendemain...

En ce matin de mars, Ludmila Seaborn avançait dans les rues de Galway. Elle se dirigeait vers son lieu de travail comme la majorité des gens dans la rue. Une brise printanière agitait sa chevelure rousse et la monture bleue de ses lunettes bas de gamme faisait ressortir ses pupilles vertes. La jeune femme s'arrêta devant un immense bâtiment en verre et hésita un court instant avant de faire coulisser la porte tournante de l'entrée.
A cette heure de la matinée, peu d'employés étaient présents et l'entreprise renfermait le silence de la dizaine de salariés qui s'affairaient dans le hall.

L'entreprise qui employait Ludmila était une firme internationale qui louait des salles de luxe pour de grands évènements. La société se devait d'être irréprochable sur tous les tableaux, ses employés ne dérogeaient pas à la règle, tant et si bien, que chaque nouveau fonctionnaire devait, pour intégrer la boîte, signer un contrat de confidentialité très restreignant. Celui-ci interdisait bon nombre de choses, notamment  le fait d'avoir des activités caritatives ou de salir l'image de l'entreprise sous peine de sanctions. Les postes de travaux de chacun étaient, de ce fait, extrêmement surveillés de sortes qu'aucun écart n'était possible.

La jeune femme avait signé ce contrat de directrice adjointe trois ou quatre semaines auparavant. Elle avait faillit perdre son appartement et malgré la complexité du contrat, cet emploi était la dernière chance pour Ludmila. Sa mère venait de mourir et la rousse ne pouvait plus subvenir aux différentes factures qu'elle avait sur le dos. Son père l'avait abandonné à sa naissance et à présent, elle était seule.
A cette heure si matinale, peu de ses collègues étaient arrivés et la jeune femme disposait d'une heure pour vaquer à ses occupations personnelles. En toute connaissance des dangers que pourraient engendrer une simple incartade, la rousse consultait des sites qui lui vaudrait une destitution en bonne et dû forme.

L'heure tourna rapidement et quand ses collègues entrèrent dans son bureau sans un bruit, la directrice adjointe mit un certain temps à s'en rendre compte.

- "Se donner corps et âme pour le bien des Hommes." Ludmila que fais-tu exactement ?

La jeune femme ferma rapidement  ses pages et fit volte face vers ses collègues, tête baissée.

- Je... enfin, ce n'est pas ce que vous croyez !

Ils lui lancèrent des regards suspicieux, pleins de jugements. Ludmila les implorait du regard, les intimant silencieusement de ne pas poser de questions.
Après l'avoir toisé, ceux-ci tournèrent les talons murmurant des bribes de phrases que la rousse ne pouvaient pas entendre.

Quand ses collègues s'étaient assez éloignés, la directrice adjointe se remit à respirer. Sans s'en rendre compte, la peur d'être découverte l'avait maintenue en apnée. Si jamais, ses activités étaient découvertes, elles lui couteraient son emploi à coup sûr.
Ludmila se méfiait des gens et resta sur le qui-vive toute la matinée, craignant de voir son  patron débarquer à tout moment.

La matinée se passa sans encombre. La jeune femme traitait ses dossiers et s'attelait aux différentes tâches exigées.
Quand l'horloge sonna les coups d'onze heures, la rousse ferma son bureau à clé et quitta le bâtiment d'un pas rapide.Elle ne déjeunait jamais à midi comme ses homologues et jamais à la cantine de l'entreprise. Chacun disposait de deux heures et demi de pause méridienne et Ludmila avait une tâche très prenante à effectuer durant ce court laps de temps.

Unless...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant