Exaltation du sentiment de la souffrance

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Je m'éveillais lentement et les rayons lunaires éclairaient mon visage d'une douce lueur. J'avais simulé ma fin au pied d'un chêne attendant d'être rejointe par l'être aimé.

Je tournais la tête sur la gauche afin d'admirer la beauté de Mère Nature, étendu là, à quelques pas de moi, un corps gisait inanimé. Je me levais en hâte, voulant venir en aide et m'approchai du corps.

Celui-ci était sans vie, le teint pâle et blafard. Les yeux ouverts laissant échapper des larmes qui semblaient lancer un dernier appel désespéré à notre mère la lune.

La lueur nocturne vint éclairer le gisant et je ne puis plus respirer. Des larmes s'échappaient de mes pupilles pour venir s'écraser sur le doux visage de Roméo.

Je sentais l'odeur de l'hémoglobine emplir mes narines. Oh, ce sang si précieux, celui même qui courait dans ton corps lorsque tu prononçais mon nom "Juliette, Juliette..."
J'embrassai tes lèvres, tentant, dans un geste éperdu, de me souvenir au travers de ta bouche morte, le goût de notre amour interdit.

Je sentais mon cerveau bouillonner et mon cœur transpercé d'un milliard d'aiguilles, hurler ma souffrance au monde entier.
Tu n'étais plus. Ton corps était dépourvu d'âme. Ton visage livide ne renfermait plus aucune expression.

Je portais mes bras au ciel implorant une aide divine. Le menton haut, mes yeux pleureurs clos. Je criais ton nom aux cieux, que la nature et celui-ci même soit témoin de mon chagrin.
Je me consumais. Tous s'étaient opposer à notre amour et te voilà qui capitulais à ton tour. Me laissant seule face à ces vautours. Je sanglotais dans l'obscurité. Le seul spectateur de mon désespoir était notre chêne, celui qui fut témoin de nos premiers émois, de nos premières larmes.

Je saisi l'arme qui reposait là, j'avais pris mon choix. J'enfonçais la lame dans mon abdomen laissant s'échapper le liquide rougeâtre si prisé. Je vins m'agenouiller auprès de ton cadavre à présent froid. Glacé, dénué de tout. Ton humeur n'est plus, ton caractère avais disparu, tu es mort Roméo.

Je saisi ton visage entre mes mains tremblantes sous l'effet du sang quittant mon corps. De toute manière, à quoi bon vivre, pleurer ou s'émouvoir des aléas de la vie, quand tu n'étais plus à mes côtés pour partager tout cela avec moi ?

A l'aide de mes pouces, je refermais tes paupières que l'espoir avait quittées. Mes yeux larmoyaient sans cesse et humidifiaient ton visage éteint. Je scellai nos lèvres dans un ultime baiser, fermant mes paupières, poussant un dernier soupir, avant de mourir à tes côtés.

Unless...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant