Introduction

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Le soleil commençait à descendre derrière les immeubles du quartier, bloquant la vue sur la mer. Elle devait être calme, comme la veille, preuve que rien ne se profilait à l'horizon. L'automne avançait, malgré la douceur estivale encore présente, et rien ne venait perturber cette routine ennuyante. Le jour se couchait, une fois de plus, indifférent à l'agitation quotidienne qui anime les rues aux heures de pointes. Les couleurs roses orangées du ciel tiraient vers le gris, le tout donnant un tableau d'une triste beauté.

La première brise du soir fit frissonner le jeune homme, debout au balcon de l'appartement. Il n'avait pas pu sentir l'air frais souvent, et c'était une sensation qui lui rappelait ce que c'était d'être vivant. C'était long, fastidieux, et d'un ennui ... mais il était là, debout face à une ville monotone, qui n'avait pas encore conscience de la menace qui planait au-dessus d'elle. Il sourit à cette idée. Il allait pouvoir sortir, marcher sur ces rues pavées, passer à côté de gens qu'il ne connaissait pas et ne connaîtra jamais, et enfin agir. Après tout ce temps tapis dans l'ombre, il allait pouvoir s'amuser, faire le grand saut. C'était une mauvaise chose, il le savait, mais il avait renoncé depuis un bon moment déjà à cette morale du gentil petit citoyen qui tend la main vers les autres. Il n'avait que trop tendu la sienne, et avait fini à terre, battu jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des remords et de la haine. Et les cicatrices sur ses mains et son visage ne faisaient que le lui rappeler chaque jour.

Penchant la tête vers la droite, il vit une ruelle familière. C'était par là que tout les matins, le petit lycéen qu'il était autrefois passait pour rejoindre son école. Le souvenir de celui qu'il était refit surface, comme pour lui crier qu'il allait faire une connerie, qu'après ça, rien ne sera plus comme avant, qu'il ne pourra plus faire marche arrière.

- Tu viens, c'est bientôt l'heure.

Il secoua la tête, effaçant les bribes de souvenirs, et se tourna vers la personne derrière lui.

- J'arrive.

De toute façon, ça n'a plus d'importance.

D'où je viens et où je vaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant