Chapitre 29

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Sanjikan était allongé par terre, les jambes relevées contre le mur, et s'amusait avec une petite flamme entre ses doigts. Le temps était long, même avec des interrogatoires et des « tests » comme ils disent, mais il avait pu s'apercevoir d'un truc dans sa cellule. Izuku descendait assez régulièrement, et à chaque fois il restait pour à peu près une heure, avant de remonter. D'autres vilains aussi se baladaient dans le couloir et dans la salle annexe, mais le vert était toujours le premier à arriver, et le dernier à partir était un homme assez grand avec un masque couvrant son visage et une partie de son épaule. Une fois qu'il était parti, San restait seul pendant plusieurs heures d'affilées.

Il avait aussi remarqué que quand il s'enflammait en dormant, ses ravisseurs ne réagissaient plus. Ils le laissaient tranquille, même si son corps entier était recouvert de flamme. Ce qui, du point de vue du blond, est un très grand atout : il pourrait si nécessaire s'éclipser en laissant derrière lui une boule de feu similaire à la forme de son corps et revenir sans qu'ils ne s'aperçoivent de rien. Tant que son alter est activé, la boule brûlerait sans cesse, même avec une grande distance. Et ça rendrait les choses beaucoup plus simples pour son évasion plus tard.

En attendant, il devait attendre que le vert descende, en espérant qu'il serait seul pour un moment avant que d'autre n'arrivent.

Il fut cependant surpris de voir que celui qu'il attendait arrivait par le couloir, et non pas directement dans la salle par un chemin qu'il ne voyait pas de sa cellule. Levant la tête, il vit qu'il était trempé, torse nu avec un jogging tout aussi trempé, et qu'il n'avait pas son sourire signature sur le visage. D'habitude, quand il arrivait, il souriait et fredonnait avant de se mettre sur l'ordinateur, et il ne jetait parfois pas même un regard vers le prisonnier. Il était aussi vêtu d'un t-shirt blanc et d'un short gris les trois quarts du temps, et parfois de la même tenue qu'il avait quand il s'était fait enlevé. Mais là, il était comme un zombie, avec les yeux ouverts en grands, le regard vide comme s'il était perdu dans ses pensées.

San ne bougeait pas, le regardant avancer devant la grille de sa cellule, jusqu'à ce qu'il s'arrête et tourne la tête vers lui. Les yeux bicolores plongèrent dans ceux émeraudes, et pendant un bon moment ils restèrent comme ça, immobiles, à se fixer. L'expression de San était neutre, tandis que celle d'Izuku montrait de l'incompréhension.

- Pourquoi ...

- Hmm ?

Le blond, toujours sur le dos, se retourna pour regarder le vilain à l'endroit. Le vert fronça les sourcils, et secoua doucement la tête en commençant à marmonner, repartant vers la salle. Le prisonnier se leva, et s'avança vers la grille de sa cellule.

Il vit Izuku avancer au milieu de la salle, la tête basse, et rester figé comme ça pendant une bonne minute. Puis il sursauta, comme s'il venait de se réveiller, et se précipita vers le bureau. San ne vit plus ses mains, mais devina qu'elles cherchaient la boîte avec le tube de cachet et la gourmette. Elles la trouvèrent, à en juger par la tête du vert toute pâle et presque horrifiée, sans doute par l'absence du bracelet. San réprima un sourire, puis retrouva son sérieux quand il vit Izuku se mettre à trembler en reculant un peu, puis se mettre à chercher frénétiquement autour de lui, la panique s'emparant de lui.

Puis, d'un coup, il se stoppa. Comme s'il était mis sur pause, il était debout, droit, le regard dans le vide.

Un léger sourire apparut sur son visage, et il secoua doucement la tête, avant de la tourner brusquement vers le blond. San eut un mouvement de recul. Le garçon devant lui avait les yeux ronds comme des soucoupes, toujours le léger sourire, et une lueur dans le regard qui faisait froid dans le dos.

En une seconde, le vilain était devant la cellule et il l'agrippa violemment par le col afin de le tirer contre la grille.

- Pourquoi ...

D'où je viens et où je vaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant