D'où je viens et où je vais

Chapitre 6

Katsuki, choqué, regarda l'autre blond dans les yeux. Il avait une expression sérieuse, preuve qu'il ne blaguait pas.

- C'est pas possible.

- Et pourquoi ?

- Parce qu'il n'est pas là, tu t'es planté d'endroit.

- Non non, il est ici, dans cette ville. J'en suis sûr et certain.

L'explosif fronça les sourcils et détourna le regard.

- T'as pas entendu les autres ? il s'est barré à l'étranger.

- Je sais très bien que c'est faux, et que tu sais où il est.

Katsuki se retourna vers lui.

- Je sais que tu sais où il est. Sinon t'aurais pas pété les plombs en me voyant le premier jour, et tu ne m'aurais pas donné ce surnom ce matin.

- Quel surnom ?

- Tu m'as appelé « maudit nerd », et quand j'ai entendu les autres tout à l'heure ils ont dit que tu t'étais pas énervé comme ça depuis la seconde. Or, c'est aussi en seconde où ce Midoriya est parti. Je suppose donc que c'est cette même personne que tu surnommais ainsi.

Le blond n'en revenait pas. D'où il le sait ?!

Il essaya de changer de sujet.

- Pourquoi tu le cherches ?

- N'essaye pas de changer de sujet.

« Grillé. »

- Pourquoi tu le cherches ? insista-t-il.

- Où il est ?

- Pourquoi tu le cherches ?

- Où est ce qu'il est ?

- Pourquoi tu ...

- POURQUOI TU NE VEUX PAS ME DIRE ??

Katsuki eut un mouvement de recul. Devant lui San avait activé son alter, et ses cheveux émettaient de petites flammes dont la lueur se reflétait dans toute la chambre, jusque dans ses yeux qui avaient perdu leur couleur verte.

Encore une fois, il eut une impression de déjà vu. C'était trop familier, ce regard rouge bouillonnant, ce visage énervé, cette expression menaçante due à la perte de patience, on dirait ...

Lui-même.

Le silence s'installa entre les deux. Katsuki le regarda en penchant légèrement la tête sur le côté et fronça les sourcils, tentant de comprendre. En face, Sanjikan se rendit compte que ses cheveux s'étaient enflammés, et passa la main dedans pour les éteindre d'un geste sec. La pénombre retomba sur les deux garçons. Seule la lumière du radio réveil était visible, éclairant leurs yeux rouges qui se fixaient. Aucun des deux ne baissa le regard. Le silence pesait de plus en plus lourd à mesure que le temps passait, et au bout d'une dizaine de minutes San le brisa.

- A demain.

C'était sec, froid, ce qui déstabilisa Katsuki. Il ne l'aurait jamais cru capable de parler comme ça, lui qui était tout sourire à longueur de journée. Il le vit fermer les yeux, et se tourner dos à lui en fermant son sac de couchage.