Chapitre 23

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Allongé au fond de sa cellule, Sanjikan s'amusait à compter les défauts dans la peinture du plafond. Il avait totalement perdu la notion du temps passé ici, dans ce bâtiment, et cette sensation lui était assez désagréable. Lui qui devait tout planifier en fonction des jours, se retrouvait un peu le bec dans l'eau pour accomplir sa mission. Pourtant, il n'était pas inquiet.

« Pour le moment, tout se déroule comme prévu. Si je me souviens bien, j'ai à parler encore quelques fois à Izuku avant de pouvoir partir. En attendant, je dois subir ces tests à la con et ces interrogatoires. Haaa ... Ils m'ont pas menti avant que je parte, en disant que j'allais en baver. Enfin bon, maintenant que j'en suis là, j'ai passé plus de la moitié du temps imparti. Seulement le plus dur reste à faire. Allez San, on y croit ! C'est pas quelques jours dans une cellule miteuse qui vont t'empêcher d'y arriver ! Oh ! Un autre trou dans la peinture ... »

Il était tranquille, sur le sol auparavant gelé, à s'occuper l'esprit en attendant la suite des évènements. Le silence régnait autour de lui quand soudain il entendit plusieurs personnes marcher dans le couloir. Il tourna la tête vers la grille, toujours allongé, et vit passer trois personnes dont les deux qui avaient débarquées dans le dortoir et Izuku. Le vert avait de nouveau la tenue qu'il portait quand il l'a enlevé, et les deux autres semblaient être équipés. Ils traversèrent le couloir, sans un regard vers leur prisonnier, et allèrent dans la pièce annexe. Izuku farfouillait sur le bureau où se trouvait l'ordi, tandis que les deux autres sortaient du champ de vision de San.

- Grouillez-vous, on part dans 20 minutes, fit l'un des deux vilain dont le blond ne connaissait pas le nom.

- J'arrive de suite, juste le temps de trouver ... ah ! Voilà, je m'occupe de ça et je vous rejoins, fit Izuku.

Les pas des autres s'éloignèrent, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que le vert dans la pièce. San le voyait balayer la salle du regard, s'assurant d'être seul, avant de se tourner de nouveau vers le bureau, de ramener une petite boîte vers lui et de l'ouvrir. Il sortit un petit tube, qu'il ouvrit aussi et en sortit quelque chose (une gélule ? un cachet ? autre chose ? San ne pouvait pas le voir) sur la paume de sa main avant de l'avaler. Puis le vert remit le tube dans la boîte, et en ressortit une petite chaîne, qu'il amena entre son nez et sa lèvre, en fermant les yeux. Il semblait murmurer quelque chose, mais rapidement Izuku rangea la chaîne dans la boîte et la remit à sa place initiale, hors de vue du blond, avant de s'éloigner à son tour.

Quand plus aucun son ne parvenait aux oreilles du jeune homme, il se leva et alla jusqu'à la grille. Il zieuta le plafond, tentant de repérer une quelconque caméra. N'en voyant aucune, il chercha un coin dans la salle où il avait le plus grand angle de vue sur le bureau. Puis il s'assit, et forma une petite boule de feu qu'il façonna en lui donnant des bras et des jambes. Puis il anima la flammèche, qu'il fit sautiller en dehors de la grille et jusqu'au bureau. La petite flamme monta sur le clavier de l'ordi, puis se dirigea hors de vue du prisonnier. Il laissa donc la flamme chercher la boîte toute seule, se concentrant tout de même pour réguler la température du petit être de feu. Quand il sentit qu'elle tenait quelque chose de la même taille, il la fit revenir en vue pour s'assurer de la prise.

« Bingo ! »

La flammèche avait put prendre la boîte que tenait Izuku quelques minutes plus tôt, et la ramenait vers San. Le sourire aux lèvres, il la récupéra et dispersa la petite flamme. Il se cala au fond de sa cellule, et ouvrit le couvercle de la boîte. Elle ne contenait que le tube et la chaîne, bien qu'il y ait de la place pour y mettre d'autres choses. Il regarda le tube, et vit par transparence qu'il contenait une dizaine de petit cachets blancs, et sur le haut on pouvait y voir une étiquette avec marqué « Alt : 1fA-Cb531 ». Ne comprenant pas, il reposa le tube et prit la chaîne, qui s'avérait être une gourmette. Elle était assez jolie, mais petite, comme une gourmette de naissance. Il regarda alors le nom gravé dessus, avant d'écarquillé les yeux puis de sourire.

Il prit la gourmette, et la mit dans sa poche, enroulée autour d'une couture mal faite pour ne pas la perdre. Puis il fit réapparaître la petite flamme qui alla reposer la boîte exactement au même endroit que là où elle l'avait prise. Quand se fut fait, la flamme disparut, et San s'allongea de nouveau. Il avait un point de pression supplémentaire sur le vert maintenant, et il allait garder cette carte bien précieusement dans sa manche.

Car cette carte était de taille : il avait dans sa poche la gourmette de naissance de Katsuki.

D'où je viens et où je vaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant