Chapitre 28

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Le ciel était gris et sombre, la pluie battait contre la fenêtre ouverte, inondant le sol et le visage du jeune homme posté sur le balcon. Izuku prit une grande inspiration, puis ferma les yeux en expirant. Il aimait ressentir les gouttes marteler son visage, le trempant de la tête aux pieds, avoir cette sensation mouillée sur sa peau, le frisson dû à la différence de température entre l'eau tombante, glacée, et son corps qui brulait de l'intérieur. Il aimait aussi l'obscurité qui accompagnait ces averses hivernales, masquant le soleil et faisant croire à une nuit plus longue. Les gouttes d'eau délavaient les murs et les visages, camouflant les émotions sous une grisaille contagieuse par ce temps d'hiver.

Il se mit debout sur la rambarde, et regarda la ville sous ses yeux, les rues qui brillaient d'une triste lumière, les bâtiments qui s'élevait face à la pluie, comme éteints, les parapluies qui dansaient dans les rues commerçantes, et l'eau qui bombardait l'ensemble sans répit. Il inspira à nouveau, avant de souffler d'un coup et de sourire.

« J'ai besoin de bouger un peu. »

Il s'accroupit, et s'assurant de ne pas glisser sur le métal trempé, activa son alter et sauta dans le vide. L'air humide fouettait ses joues à toute vitesse, ses cheveux partirent en arrière dans tout les sens, et son sourire s'agrandit avant qu'il n'arrive sur le toit de l'immeuble à côté, bien plus petit. Il atterrit sans bruit, et se tourna pour voir sa fenêtre, toujours ouverte, loin au dessus de lui. Un petit rire lui échappa, et il se mit à courir et à sauter de toit en toit, remontant au fur et à mesure vers le ciel de plus en plus sombre. Plus il montait, plus il accélérait, et plus l'eau brouillait son visage, plus il riait. A chaque saut, son rire s'élevait parmi la tristesse de la ville, comme un brin de lumière perdu, se rapprochant des nuages gris. Il riait comme un enfant, s'amusant à bondir sous la pluie et la nuit qui tombaient.

Après avoir parcouru une assez grande distance, il s'arrêta. Il était sur un immeuble grand avec une longue antenne radio d'où on pouvait voir la limite de la ville, ainsi qu'une partie du bois accolé. L'orage avait commencé à gronder, les éclairs lancés vers la mer brillaient de milles feux dans ses iris émeraude. Izuku s'assit sur le bord du toit, admirant émerveillé le spectacle de ces lignes lumineuses éphémères. Le tonnerre sonnait de plus en plus tôt, le vent soufflait de plus en plus et la pluie ne faiblissait pas. Le vilain était bien, là, assit sous l'orage qui illuminait les ténèbres du ciel. Ça lui permettait de faire le vide dans sa tête, de souffler, loin du monde, de son quotidien, de mettre au clair ses pensées, qui sont en ce moment assez chaotiques.

Son sourire redescendit quand son esprit se dirigea vers la conversation qu'il avait eue avec le prisonnier quelques jours plus tôt.

« Si tu étais vraiment une cause perdue, tu crois vraiment qu'elle t'aurait encouragé à devenir un héros comme elle l'a fait ? »

Izuku soupira, se souvenant ne pas avoir pu répondre à cette question à cause de l'arrivée de Toga.

« C'est vrai qu'elle était toujours de mon côté au quotidien ... mais il y avait un tel désespoir dans ses yeux à ce moment là, chez le médecin ... mais quand j'ai reçu mon alter, elle était avec moi pour s'assurer que j'y allais pas trop fort ... même si j'ai fini sous cacheton pour stopper les dégâts ... Pff je sais plus quoi penser maintenant ... il m'a dit qu'elle me pleurait encore, alors que ça fait deux ans que je suis parti ... mais est-ce qu'au moins c'est vrai ? Il pourrait me raconter n'importe quoi ... quoique, il a quand même plein d'info sur moi, et c'est pas bon ça ... je me demande où il les a pêché ses infos, et surtout qui c'est, ce type ?! A me ressembler autant, et pourtant à être comme lui ... »

Il fut coupé dans ses pensées par de légers bruits ne correspondant pas au tonnerre. Fronçant les sourcils, il posa ses yeux sur une zone des bois éclairée par de petites sautes de lumière, comme des étincelles. Curieux, il se leva et reprit son escapade à travers les toits, se rapprochant de la source du bruit. Il s'arrêta sur un toit pentu, point d'où il pouvait le mieux voir la scène. Ce qui causait ces lueurs se trouvait dans une petite zone avec peu d'arbre, donc le vilain pu voir nettement ce qui se passait à moins de 10 mètres de lui. Et ce qui était sous ses yeux l'étonna.

D'où je viens et où je vaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant