Chapitre 26

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Izuku s'étirait, au milieu de la salle, tandis que les autres étaient rapatriés au fur et à mesure via des trous noirs. Tous arboraient un grand sourire, satisfaits de la tournure de la soirée. Ils avaient transférés les cibles en moins de 10 minutes, et l'équipe a eu 20 minutes pour dévaster les lieux avant que des héros n'arrivent. Ils se sont ensuite amusés encore pendant une petite heure avant de devoir évacuer. Il devait y avoir une bonne dizaine de morts, et le quadruple de blessés. Le Chat d'Emeraude n'avait beau avoir tué personne, il s'était néanmoins battu et avait assommé un paquet de gens. Il remonta ses manches, plus rouge sang que blanches désormais, et souffla. Encore une mission menée à bien.

Tous remontèrent dans leurs chambres, sauf Izuku qui se dirigeait vers les escaliers menant au petit bureau pour accéder à l'ordinateur. Mais avant de partir, quelqu'un l'appela.

- Tu devrais te changer d'abord, je pense. L'odeur de sang risque d'attirer la gamine, et je ne pense pas que tu la veuilles dans tes pattes pour rédiger le rapport.

Haussant les épaules, Izuku enleva sa veste et sa chemise, puis les donna au vilain. Soupirant, il descendit au sous-sol.

A peine arriva-t-il devant la porte de la petite pièce qu'un frisson le parcouru. Il était torse nu dans une salle où la chaleur était rare, il était donc normal que le garçon ait un peu froid en arrivant ici. Mais le vert n'avait pas l'air de s'en soucier. Après tout, c'est une réaction normale chez toute personne, montrant dans un sens qu'on est encore sensible à l'environnement autour, que l'on est encore vivant. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il était pieds nus pendant les missions. Il portait certes des gants, afin de ne laisser aucune trace, mais marchait et courait sans chaussure pour mieux ressentir le sol, tout ce sur quoi il posait le pied, que cela lui fasse mal ou non.

Le vilain ouvrit la porte, et alla s'asseoir sur la chaise de bureau avec un soupir de fatigue. Il sentait que l'énergie générée par son alter s'amenuisait, et qu'il devrait aller dormir d'ici une heure ou deux, quand elle sera complètement partie. Une fois l'ordinateur allumé, il commença à écrire comme un automate, sans vraiment réfléchir aux touches du clavier qui claquaient doucement sous ses doigts meurtris. Ses yeux étaient fixés sur l'écran, mais son esprit était ailleurs. Il repensait au jour où il a pu se re-servir de son alter pour la première fois, un an auparavant, comme à chaque fois qu'il termine une mission.

Après avoir passé toute une année à entraîner son corps, quitte à parfois le maltraiter, les analyses de sang montraient qu'il ne restait plus aucune trace de l'antibiotique inhibant son alter. Ce fut vers midi que Lyoko, celui qui l'avait sauvé quand il avait sauté du pont, se ramena vers lui avec ces nouvelles à la fin de sa séance de sport. Le vert avait juste hoché la tête, avec un regard déterminé à prouver que cette fois-ci, il se servirait du One for All sans y laisser un bras.

Après avoir essuyé la sueur de sa nuque et de son front, Izuku suivit le vilain vers la salle d'expérimentation. Là, un homme en bouse blanche s'approcha avec une seringue et lui annonça :

- Pour le moment, on va injecter le produit par petite dose et voir comment tu réagis. Si ton corps l'accepte et le maitrise, tu passeras sous cacheton. L'expérience se renouvèlera chaque semaine, avec un dosage différent, et ne s'arrêtera que si c'est un échec ou que tu maitrise parfaitement la dose prescrite.

Le vert acquiesça, puis tendit son bras au vilain, qui enfonça l'aiguille avant de rajouter :

- Tu risque d'avoir mal, même très mal, mais tant que tu n'es pas en danger de mort on poursuivra. Compris ?

Le vert n'eut même pas le temps de répondre que déjà son bras le brûlait de l'intérieur, et la douleur se répandait au fur et à mesure dans tout son corps, jusqu'à le plonger dans un état de souffrance si intense qu'il l'aveuglait, et là, au fond de lui, il la ressentit. Cette étincelle, celle qu'il avait reçu du plus grand des héros, celle qui l'avait brûlé, consumé quand il avait tenté de l'apprivoiser, celle qui s'était au final présentée comme une malédiction. Celle qu'il allait maintenant soumettre à sa volonté.

D'où je viens et où je vaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant