Chapitre 4 - After party

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[FLYNN]

« Alors, comment s'est passée ta première sortie ? me demanda Jonah en allumant sa cigarette. » Je le regardai faire, captivé par prestance et le charisme qu'il dégageait. On comprenait aisément pourquoi c'était lui commandait ici. Il avait la tête pour. Il n'avait pas cette beauté frappante commune aux hommes qu'il embauchait mais il avait le charisme que même les hauts dirigeants de ce monde n'avaient pas.

Jonah Holloway respirait lui aussi le fric et l'arrogance et pourtant, c'était sans doute l'homme le plus sympa de la planète. Lors de mon installation dans les locaux du Rental, il m'avait raconté toute sa vie. Comment il avait rencontré sa femme, combien il était heureux et surtout il m'avait décrit à quel point sa petite fille était belle et intelligente. C'était le genre de mec qui savait détendre l'atmosphère mais qui restait sérieux dans son travail.

Les jours suivants, j'avais eu un peu de mal avec sa personnalité, mais après avoir discuté avec les autres, je me surpris à l'observer de plus en plus. Jonah s'assurait simplement que je me sente à l'aise pour faire mon travail correctement. Il avait tout intérêt à ce que je reste le plus longtemps possible. Je me doutais bien qu'il s'agissait de business, mais je pouvais m'empêcher de penser que ce mec aimait juste parler.

Je sortis la note que m'avait remis le manager et la lui tendit. J'étais fier de moi sur ce coup. J'avais quand même fait payer une simple pipe mille cinq cents dollars. C'était ce qu'on pouvait littéralement appeler une pipe en or.

— Comme sur des roulettes patron. Je pense qu'on se reverra très rapidement. Il a eu l'air d'apprécier mes services, lui répondis-je simplement.

Je ne pouvais pas me permettre de trop m'émanciper sur la question. Je ne pouvais clairement pas lui avouer que je n'avais fait que sucer mon client, que celui-ci n'était pas gay et qu'il ne se souvenait pas de ce qui s'était passé la nuit dernière.

— Eckert m'a dit que tu n'avais pas fait ton initiation. Comment ça se fait que tu l'aies fidélisé ? Mmh ?

Il tapota sa cigarette, faisant tomber la cendre avec une délicatesse étonnante dans le cendrier en forme de fleur. Il se doutait de quelque chose. Il n'était pas dupe. Les mecs dans mon genre, ça ne se retrouvait pas gay en une nuit. Je lui sourit d'un air entendu et écartait nonchalamment les bras.

— Je suis payé pour baiser. Plus je baise, plus je gagne. Initiation ou pas, l'important c'est de baiser. J'ai pas besoin d'initiation pour ça. Et en plus, il est vraiment pas mal le client. J'ai eu de la chance d'être tombé sur lui.

— Vraiment, comment est-il ?

Je lui décrivis avec précision comment était Dian Harlow. Grand, châtain clair avec de beaux yeux verts tombant. Un nez droit surplombant une bouche aux lèvres gourmandes. Je lui décrivis même les petites fossettes qu'il avait lorsqu'il souriait, les discrètes tâches de rousseur qu'il avait au dessus du nez et ses canines inférieures qui lui donnait un air de loup-garou. En fait, toute la personne de Dian était attirante. Il n'était pas bien gras mais son corps était tout en muscle, ce qui témoignait d'une activité physique régulière.

Puis, je commençai à lui décrire les réactions qu'il avait eu lorsque j'avais commencer à le caresser et lorsque je le suçai. J'étais près à inventer la suite de nos ébats mais Jonah m'arrêta de la main et me sourit d'un air satisfait. Il murmura « mille cinq cents dollars » et se mis à rigoler. Parfait.

Il me congédia et je filai sans demander mon reste. Le manager m'avait donné un ordre et il fallait que je le suive. Il fallait que Dian Harlow soit mon client régulier. Et j'avais tout prévu.

Oui. Je n'étais aussi bête que je le paraissait, merci. J'avais des arguments que même Dian Harlow ne pourrait pas réfuter, ça, j'en était certain.

En sortant du bureau du patron, le manager, Eckert, me fit signe d'approcher. Contrairement à Jonah, lui n'aimait pas parler. Il allait toujours droit au but et ne cherchait pas du tout à copine avec le personnel. Il était en quelque sorte le maître de l'autorité au RB. Rien ne lui échappait et il prévoyait toujours en avance ce dont nous aurions besoin pour notre confort dans les locaux et chez nos clients.

Il me remis un étui en cuir blanc qui contenait une carte bancaire argentée avec mes initiales en relief et le logo du Rental. Une carte d'accès avec le même logo et une clé de voiture.

— Voici ce dont tu te servira pour aller chez tes clients dorénavant. La carte sert à payer les cadeaux que tu offriras et pour tes frais de bouches. Concernant la voiture, si tu ne peux pas conduire, prend un taxi et j'enverra quelqu'un la chercher le lendemain. Si il lui arrive quoi que ce soit, les frais de réparations seront déduits de ton salaire. La carte d'accès te permets d'entrer dans le notre Club. Eckert t'y conduira bientôt. Nous avons un évènement prochainement. Ton client sera lui aussi invité.

Je butai sur sa dernière phrase. Le regardant fixement. C'était quoi ce club et pourquoi je devais y emmener mon client pas client ? Merde ! Bientôt c'était quand ? J'allais devoir mettre mon plan en marche beaucoup plus vite que prévu. Pourtant, j'avais prévu de ne pas trop forcer. Les personnes riches étaient en général très lâches. Il ne fallait pas qu'il appelle la police pour viol et harcèlement. J'allais devoir la jouer finaud pour le rendre accro et ne pas passer par la case prison.

Eckert continua de débiter son laïus, remarquant à peine mon inactivité. Il se fichait clairement de ce que pouvais penser. Tant mieux.

— Je te conseille de te reposer. Tu as une nouvelle cliente. Elle aime bien tester les nouveaux que nous avons. Il s'agit de madame Steevensson, quarante-cinq ans, adepte du SM. Tu prendras ta voiture, j'ai déjà fait mettre ton matériel dans le coffre. Porte un costume.

Je fus congédié d'un geste de la main comme si je n'étais qu'un misérable groom. Son geste me tira un petit rire. Cet homme n'avait clairement pas le temps du commun des mortel.

Je remontai à mon appartement et me débarrassai de mes fringues et les mis dans le panier pour que la femme de ménage puisse les descendre au pressing. Je filai prendre une douche rapide avant de m'affaler lourdement sur mon lit.

Les choses s'annonçait plutôt bien. Eckert m'avait envoyé deux nouvelles affectations, deux autres femmes, pendant que je prenais ma douche. Si j'arrivais à fidéliser tous les clients qu'ils me donnait, j'allais rembourser plus vite ce qui m'avait été prêté.

Cependant, j'avais un problème qui se profilait à l'horizon. Jonah s'attendrait sûrement à ce que j'amène Dian au Club. Sauf que je ne savais pas du tout ce que c'était, ni ce qu'on y faisait. Et surtout, Dian Harlow n'aurait aucune envie de me voir. Non, non.

Je décidai de prendre un problème à la fois. La fidélisation de mon client. Pas seulement pour lui mais aussi pour moi.

Je n'avais pas oublié les "titillements" qu'avait provoqué ce mec en moi. Sa peau frissonnante lorsque que je le caressais, ses gémissements qui m'avaient excités plus que de raison. La vérité s'imposa à moi comme une évidence: j'avais envie de Dian Harlow. J'avais envie de le faire gémir, de le sentir sous moi, autour de moi. J'avais envie de le posséder, lui et son fric (parce que n'oubliait pas mon objectif premier, fallait pas déconner), j'avais envie de découvrir ce monde là avec lui (parce qu'il n'était clairement pas dégueulasse).

Je touchai l'icone « Photos » de mon téléphone et défilai les photos que j'avais prise la nuit passée.

« Laquelle vais-je lui envoyer la première ? »






  Désolée pour les petites fautes, je corrigerai plus tard ;)  

Rental BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant