Chapitre 2 - Première sortie (Partie 1)

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[FLYNN]

Je me regardai une dernière fois dans le miroir. J'étais plus que satisfaisant. Mes cheveux blonds étaient parfaitement peignés, mon visage ressemblait toujours à celui d'Adonis et j'étais rasé de très près, tant et si bien qu'on me donnerait à peine la vingtaine. J'étais vêtu de manière décontractée mais néanmoins avec style.

Une bonne chose pour moi. Le patron disait que les clients nous préféraient jeunes et j'imaginais très bien pourquoi. J'espérais juste que je n'allais pas tomber sur un porc qui me demanderai de faire des choses innommables.

Je sortis de la chambre qui m'avait été allouée. Tous les hommes qui travaillait au Rental Boy pouvait disposer d'une pièce dans l'immeuble de l'entreprise. De l'extérieur, personne n'aurait deviné qu'il s'agissait d'un lieu où vivait de jeunes prostitués. Je ne me plaignais pas, je n'avais plus les moyens de me loger alors j'avais bien évidemment sauté sur la proposition de patron.

Je descendis jusqu'à l'accueil et me présenta face à l'homme présent à l'accueil. Notre manager, James. Il m'examina de la tête aux pieds avant de me faire un sourire. S'il était satisfait, je l'étais aussi. Je voulais qu'il croit en moi car je venais avec un sérieux handicap dans cette entreprise.

Le Rental Boy était ce que l'on pourrait comme étant une société d'escorts. Il n'y avait que des hommes. Des hommes pour des femmes et des hommes pour des hommes. Les employés, comme moi même, pouvions décider à quel genre de clientèle nous souhaitions être "loué". Il allait de soit que ceux qui choisissaient d'être loué aux deux genres gagnaient beaucoup plus que ceux qui choisissait d'être loué avec le genre qu'ils aimaient.

Je faisais partie de cette première catégorie. Je faisais des études de pâtisserie qui coûtait la peau du cul qui ne m'appartenait plus.

Ma famille ne m'avait pas soutenu dans mon projet et donc j'avais quitté le Texas pour l'état de New York avec la modique somme de cinq cents deux dollars et soixante dix-sept cents en poche ! Audacieux !

Je n'avais donc pas eu la chance d'avoir ma scolarité payée par papa et maman. J'avais dû travailler comme un forcené pour gagner de quoi me loger. j'avais réussi les tests d'entrée haut la main mais les frais de scolarité et les fournitures coûtaient tellement chers que pendant un moment, je cumulais trois boulots par jour. Il ne me restait que peu de temps pour dormir.

Il y a a peine une semaine, j'étais près à tout abandonner. On m'avait fichu dehors parce que j'avais trois mois de loyer en retard. L'agence comptable ne cessait de me rappeler que je devais payer mon année sous peine d'être exclu de l'école et bordel, je mourrais de faim.

C'est alors que mon saint sauveur Jonah était venu me sauver. J'étais dans un état pitoyable, assis par terre avec mon sac et le peu d'affaires que je possédais en train de pleurer sur mon sort.

J'étais d'un naturel combattant, mais tous mes problèmes, mis à la suite m'avait foutu un coup incroyable.

Jonah c'était assis en face de moi, malgré son costume de créateur, sur le sol sale de Brooklyn et m'avait demandé si j'avais besoin d'aide.

Je ne sais toujours pas pourquoi je lui avait balancé mes problèmes mais je l'avais fait et d'une certaine manière, ça m'avait soulagé.

Il ne m'avait pas présenté le RB comme étant la solution à tous mes problèmes, le job de rêve. Il avait été des plus honnêtes, je cite: « Si tu ça ne te dérange pas de te faire faire le cul par des mecs obèses et probablement dégoulinant de sueur ou de baiser des nanas qui pourraient avoir l'âge de ta grand-mère, je peux t'aider à te faire du fric. Je te donnerais même un logement ».

J'étais désespéré alors j'avais accepté sans hésiter. Par la suite, j'ai dû suivre une batterie de tests sanguins, d'endurance. J'ai été formé aux règles de l'entreprise et surtout on m'a présenté un tableau recensant les objectifs que je devrais atteindre. Je pouvais gagner plus de mille dollars à la semaine selon le type de clients que j'aurais. Jonah m'avait fait comprendre que je n'aurais pas de client pauvre car j'avais la chance d'avoir une belle gueule, d'être bien taillé et d'être plus instruit que certains. Tant mieux. Amen.

Mon contrat signé, le RB avait avancé mes frais de scolarité et donné de quoi m'acheter des vêtements. Je devais être nickel en tout point, ce qui ne me dérangeait absolument pas.

C'était ma première sortie ce soir. Un mec, passablement ivre, avait demandé quelqu'un. Juste avec l'adresse, le manager avait su qu'il s'agissait d'un Crésus. C'est comme ça qu'ils les appelaient, les gens friqués. Normalement, j'aurais dû subir une « initiation » aux relations homosexuelles mais manifestement, je sauterais cette étape.

— Parfait Flynn. Ce client-là, je veux que tu le fidélise. Il vit sur la Cinquième et ce n'est pas n'importe qui. N'oublie pas les règles et surtout, n'oublie pas de te faire payer. Tu auras cinquante pour-cents de ce qu'il te paiera alors n'hésite pas à sortir tous tes tours.

— C'est comme si c'était fait, chef, lui répondis-je avec un clin d'oeil.

Très bien, je commençais ma tournée avec un gros bonnet. Je n'étais pas franchement emballé mais cinquante pour-cents... ça ne prêtait pas à réflexion. Il fallait que je rembourse au plus vite le RB si un jour je voulais me faire la malle.

Le téléphone sonna et je sus que mon taxi était arrivé. Je ne lui laissai pas le temps de le dire pour sortir de la belle bâtisse et entrai directement dans le taxi qui avait déjà reçu ses directives. 

Rental BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant