Chapitre 7 - Conséquences (Partie 1)

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[DIAN]

Faisons un point sur la situation. Je me trouvais dans ma cuisine, en compagnie d'un homme que j'avais loué pour la semaine et pour la modique somme de seize mille huit cents dollars.

Moi, Dian Harlow, j'avais loué un mec, pas une nana, mais un mec, pour une semaine, chez moi. Devais-je préciser que jamais de ma vie je n'avais eu à louer quelqu'un... un homme en tout cas.

Bref. Là n'était pas le sujet. Le problème dans tout ça, c'était que j'étais assis calmement dans ma cuisine à penser et repenser à Jenny et Flynn, ensemble. Et ça me faisait chier. Pourtant, ça ne devrait pas. Je devrais limite l'encourager, comme ça, moi, je m'en débarrasserai. Pourquoi je n'arrivais pas à penser comme ça ?

Ca me mettait réellement en colère de penser qu'elle pouvait se permettre de le toucher. J'avais des mots sur le bout de la langue que je me refusai de prononcer, ni même de penser.

Non mais Jenny avait un toupet monstre quand même. D'abord elle le provoquait, donc forcément, lui il répond à la provocation parce qu'il n'est pas très fute-fute comme garçon. Il se barre pour une raison encore inconnue. Donc forcément, elle, ça la fait craquer ! Pourquoi fallait-il toujours qu'elle s'intéresse aux mecs qui ne voulaient pas d'elle ?

Je fusillai Flynn du regard. Tout ça, c'était de sa faute. Si il n'était pas entré dans ma vie jamais tout ça ce serait passé !

Non. Le pire... le pire était que je le laissai prendre le dessus sur la situation ! Je le laissai faire ! Je l'avais laissé m'embrasser moi !

Je me pris la tête entre les mains et commençai à me lamenter à voix haute. Je n'avais qu'une seule phrase à la bouche: « C'est pas vrai ».

Non mais concrètement, ce n'était pas possible de devenir gay après juste une pipe. Ca ne se passait pas comme ça. Ce n'était pas possible. Il devait y avoir un cheminement non ? ...Non ?

Je grognai avec force. On ne pouvait pas devenir gay de force. J'étais actuellement en état de faiblesse. C'était évident. J'avais à faire avec un maître chanteur. Il m'avait déjà volé seize mille dollars, putain !

Passant en revue tous mes états d'âmes, je me rendis compte que mon « incrusté » ne se préoccupait absolument pas de moi. Très bien. Au moins je savais qu'il n'en avait rien à foutre. Mais peut-être que si c'était Jenny, peut-être que là, il se poserait des questions...

Il travaillait de manière mécanique. Il pesait, mélangeait, fouettait avec méthode. On aurait vraiment dit qu'il avait fait ça toute sa vie. Il était tellement concentré qu'il ne remarquait même pas que je le fixais. Il avait vraiment l'air d'aimer ce qu'il faisait.

Je me penchai en avant et mis le doigt dans sa préparation, ce qui eut pour effet de l'arrêter net. Ses yeux bleu de glace se fixèrent sur moi, m'indiquant clairement que je ne devais sûrement pas recommencer ça. Tiens donc.

Avec un affront non dissimulé, je me léchai lentement le doigt, découvrant ainsi la saveur de la pâtisserie. Praline. Je me penchais à nouveau et refis le même geste. Mh. Il y avait un petit goût de fruit de la passion aussi.

Alors que je m'apprêtai à replonger le doigt dans la pâte, je reçus un coup de spatule sur la main. Il se décala, se mettant hors de ma porté et pointa le manche de son arme de torture vers moi.

— Je t'interdis de faire ça, sinon la prochaine fois, je te casse les doigts.

J'en eu le souffle coupé. Bah tiens.

— Ouais, ben si c'était Jenny, je suis certain que tu l'aurais laissé faire, elle, lui crachai-je au visage avant de quitter la pièce.

Tss. Ca me mettait hors de moi tout ça. J'étais clairement énervé. Depuis quelque jours, je n'arrivais pas à me calmer, j'étais toujours sur les nerfs. Et je savais pertinemment pourquoi.

Je dormais mal. A chaque fois que je fermai les yeux, je revoyais Flynn et je ne voulais pas revoir Flynn. Mais mon subconscient en avait décidé autrement. Je revoyais chaque bribe de ma soirée post-Oktober fest. Chaque minute, chaque seconde et surtout, je ressentais chaque pression de la main de Flynn sur ma cuisse, chaque parcelle où il avait fait glissé sa langue et c'était insupportable. Insupportable parce que je ne voulais pas ressentir tout ça. Je voulais que ça s'arrête. Je n'étais pas consentant. Ca n'aurait pas dû arriver et j'aurais dû lui en vouloir, jusqu'à maintenant.

Mais au lieu de cela, je préférais lui faire une fleur pour son examen et le louer pour la semaine. Au lieu de cela, j'avais l'impression que de l'avoir aussi près... me calmait au lieu de m'énerver encore plus. Au lieu de cela, je lui en voulait d'avoir tapé dans l'oeil de ma meilleure amie, l'amour de ma vie. Et donc, j'en voulait à Jenny de vouloir me le prendre alors qu'il ne m'appartenait pas.

Tout ce passait beaucoup trop vite à mon goût ! Même dans les livres la nana ne devenait pas accro comme ça. Sauf dans Fifty Shades... Mais Christian lui, il avait tronché Anastasia. D'accord ?

Je me frottai la tête vigoureusement en poussant un long gémissement plaintif. Oh... et en plus il embrassait comme un dieu. « Bon sang... pourquoi ça m'arrive à moi ? »

Force était pour de constater que j'avais envie que Flynn me touche à nouveau. C'était la merde. Vraiment.

J'étais du genre réaliste. Je faisais toujours face à mes problèmes. Je ne pouvais faire autre chose que d'admettre ce que je ne voulais pas admettre. Enfin, je me l'admettais à moi même, ce qui était largement suffisant. Ce n'était pas la peine de le mettre au courant, ce serait pire. J'étais réaliste, pas masochiste. C'était une autre forme "-iste".

J'allai m'allonger sur le canapé, soupirant de toute mon âme. Quitte à rêver, autant le faire seul. Je fermai les yeux et je vis à nouveau Flynn. Je ressentais les sensations du baiser que nous avions échangé plus tôt. La force de ses mains sur mon visage et mon coup, la dureté de son corps contre le mien, la douceur de ses lèvres contre les miennes... Seigneur, j'étais perdu...

Rental BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant