Chapitre 28 - La vérité vraie

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[DIAN]

« Peut-être, mais moi je veux Flynn. » Je campais fermement sur ma position. C'était non négociable. Oui, je faisais encore un caprice mais celui-ci était totalement justifié. Je voulais mon mec et il était absolument hors de question que je parte sans lui.

— Non mais tu plaisantes ? T'es en train de me dire que si il ne vient pas avec toi, tu prendras ta place à la tête de l'entreprise ? T'es sérieux ? Sa queue est si bonne que ça peut-être ? pesta Lian en écartant les bras.

Je le toisai du regard puis me détournai de lui. Je n'allais pas m'abaisser à entrer dans ce jeu-là. Je savais que je perdrais si j'allais sur ce terrain-là. La tactique était de faire l'enfant gâté jusqu'à ce que j'obtienne ce que je voulais. Flynn March.

— Il va en cours Dian. A New York. Et même si j'arrivais à lui mettre la main dessus, qui te dit qu'il te suivrai, mmh ? Il ne répond à aucun de tes messages ! Si il tenait vraiment à toi, il se serait battu et aurait expliqué ce qu'il s'était passé...

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Lucrezia, sortie de nulle part, la main encore posée sur son ventre.

Je savais ce qu'elle faisait. Elle essayait de me prendre par les sentiments, pour que je fasse attention à elle, que je ne la brusque pas car elle arrivait à terme. Ces deux-là formait vraiment une bonne équipe. J'étais clairement désavantagé dans cette bataille.

— Bah... Flynn a frappé Di...

— Ah ! Ne commence pas Lian ! C'est pas vrai. Enfin, pas exactement vrai ! Il faudrait que tu commences par expliquer pourquoi il m'a frappé. Mais comme ça ne t'arrange pas, c'est clair que tu n'en parlera jamais. Après tout, Lucie, elle a juste vu qu'on nous avait cogné mais elle ne s'est pas demandée pourquoi t'étais plus cogné que moi et surtout, pourquoi il t'avait cogné. Je te l'avais dit que ce n'était pas une bonne idée, mais tu m'as complètement ignoré, et maintenant, on en est là. Tout ça parce que tu es jaloux.

— JE NE SUIS PAS JALOUX !

— Bien sûr que si ! T'as peur que Flynn te pique ta nana, ce qui est, d'après moi, la chose la plus stupide du monde. Qui voudrait de ton démon ?

La télécommande de la télévision siffla à mon oreille lorsqu'elle fusa à travers la pièce. Extrêmement satisfait que Lucrezia justifie ma tirade, je tendis la main en la désignant. Voilà. C'était exactement ce dont je parlais. Cette famille avait une propension inégalable pour envoyer des objets sur les gens.

— Bien fait. Et je te le répète, je ne suis pas jaloux. C'est juste que...

— C'est juste que rien, Lian. Tu me fatigues. Et, laisse-moi te devancer dans tes propos. Peut-être que je fais une erreur, mais avec toutes celles que toi tu as commises dans ta si courte vie, tu pourrais au moins m'accorder celle-là. Au final, il t'a cogné et il avait bien raison.

Je le défiai du regard, il me défiait du regard, Lucrezia levait les yeux au ciel d'exaspération. Il était clair que nous étions dans une impasse. Ni mon frère, ni moi ne souhaitions lâcher l'affaire.

— Dian, mon chéri, qu'est-ce qui s'est passé, me demanda Lucrezia la démone d'une voix mielleuse. Peut-être qu'on peut encore arranger les choses.

— Toi, arranger les choses ? Il a frappé ton mari ! Tout ce que t'auras envie de lui faire, c'est de l'écorcher vif !

— Oui et bien ce n'est pas faute aussi ! Bon, tu me dis ce qu'il s'est passé sinon je ne t'aides pas !

Lian paraissait outré. Bien, finalement, je voulais bien coopérer. Si elle pouvait le forcer à me dire où Flynn était, je voulais lui raconter.

Je m'appuyai contre le mur et croisai les bras. Je n'avais pas spécialement besoin de le faire, mais je me disais que ça rajouterai une petite note désinvolte à la situation.

« Il était une fois, un idiot nommé Lian Harlow. Cet idiot, pour " aider " le mec de son frère, décida de jouer le même jeu que les journalistes qui avaient décidé de détruire la vie de la personne fabuleuse que je suis. Donc, Lian s'est donc rendu à Cypress Creek, chez les parents de Flynn March. C'est le nom du mec que j'aime. Donc, Lian me raconte qu'il est allé là-bas et qu'il a appris plein de choses. Soit, je savais déjà que c'était un sujet à ne pas aborder. Le lendemain, toi, ô belle Lucrezia, tu descends dans le hall où ton mari a arrangé une conférence de presse pour expliquer le bordel. Je te remercie d'ailleurs de n'avoir pas nié ma relation avec Flynn. Cependant, pendant que toi, tu es en bas, tu as laissé ton mari sans laisse avec Flynn et moi. Moi, j'avais déjà prévu de tenor ma langue et de ne jamais parlé de ce qu'avait fait Lian, parce que je dois bien l'avouer, moi, j'avais envie de continuer à me faire baiser. Parce que oui, Lian, la D est excellente. Bref ! Lian, qui n'avait pas encore digéré le fait que la belle Lucrezia soit charmé par l'apollon que représentait Flynn, a voulu se le taquiner, tandis que celui-ci faisait de la pâtisserie en masse. Ce qu'il faisait lorsqu'il ne voulait pas qu'on lui adresse la parole, qu'on l'emmerde ou quand il essaie de réfléchir sur la tournure qu'a pris sa vie à cause de moi. Donc Lian a pénétré le saint des saints ! Et il lui a dit qu'il n'aurait pas pu faire ça dans la cuisine de sa mère qui était deux fois plus petite que celle de mon appartement. Moi, je passai juste à ce moment-là lorsque le regard de Flynn a accroché le mien. Lian, sentant qu'il arrivait à le faire réagir, a donc continué. Il lui a dit qu'il aurait adoré vivre à Cypress Creek et ça ressemblait un peu à DeForest avec le lac, les bois et tous les atouts pittoresques de la campagne. Il lui a parlé de ses frères. Il lui dit qu'il était le plus beau de la portée car les autres ressemblaient à des ours et que ceux-ci ressemblaient à leur père, alors que lui et sa soeur ressemblaient à leur mère. Ensuite, ta voix nous est parvenue, parce qu'on avait mis le haut-parleur pour entendre quand même. Et c'est à ce moment-là que nous avons entendu le deal que Lian avait conclu avec la famille March. Et c'est aussi à ce moment là que Flynn a perdu les pédales.

Il s'est mis à hurler et Lian aussi a hurlé. Flynn a dit qu'il n'avait pas le droit d'interférer dans les affaires des gens comme ça, que c'était mal. Lian lui a répondu que si c'était un moyen pour le faire quitter ma vie, alors il le referait. Et là, Flynn a commencé à le frapper. Fort. Et honnêtement, j'ai eu peur pour lui, alors je me suis interposé entre les deux. Lian m'a fait une clé de bras tandis que le poing de Flynn s'écrasait sur ma joue. Et laisse-moi te dire que ça fait un mal de chien. Flynn s'est arrêté net, comme si il avait été frappé par la foudre. Lian, s'est jeté sur moi en insultant Flynn de tous les noms. Moi, j'étais sonné. Lian, était en sang. Lian m'a ensuite emmené dans le salon et il est allé cherché une serviette pour éponger tous le sang qui quittait sa tête. Dommage qu'il n'en ai pas perdu plus... si j'en avais été capable, l'aurait aussi fait saigné. Mais je me suis mis à pleurer parce que je savais que Flynn allait s'en vouloir alors que ce n'était même pas de sa faute. Pas vrai, Lian ?

Pendant que je pleurais et que Lian essuyait son stupide fluide vital, tu es arrivée. Il t'a dit que vous aviez été voir sa famille et bla bla bla. Ensuite, tu l'as mis à la porte de mon appartement. Voilà. Est-ce qu'on peut frapper Lian maintenant ? Ah non, attends, il faut qu'il me dise ou je peux trouver mon mec avant. »

J'aurais dû faire président. Je savais parler, faire naître des émotions. Je voyais l'effarement sur le visage de Lucrezia car elle se rendait compte qu'elle s'était rangée du mauvais côté. Je tirai la langue à Lian, qui je l'espérais, passerait un sale quart d'heure.

Mais, malgré la petite joie que m'avait procuré mon petit discours, je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiet. Flynn ne me répondait pas, je ne savais pas où il était et il était tout seul, sans avoir personne à qui parler. Je savais qu'il avait besoin de quelqu'un à ses côtés pour le soutenir. Je savais bien qu'il ne ferait pas de bêtises, ce n'était pas son genre, mais il était seul à se ronger les sangs et certainement en se répétant qu'il m'avait frappé. Je voulais le prendre dans mes bras et lui dire que ce n'était pas bien grave... mais si je ne savais pas où il était, comment je pouvais faire pour l'aider.

Lucrezia se mis soudainement à hurler et je levai les yeux au ciel à mon tour. Était-ce vraiment le moment de perdre les eaux ? 

Rental BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant