Rental Boy

Chapitre 3 - Un réveil mouvementé

[DIAN]

J'ouvris un oeil, plus l'autre. Je fixai le plafond pendant un long moment, essayant de me remémorer où j'étais. Ma vue était encore embuée et j'avais sacrément mal à la tête. Je fermai les yeux, la lumière du jour ne faisait qu'aggraver mon état.

Je savais au moins que j'étais chez moi et encore une fois, j'avais oublié de fermer les rideaux avant d'aller me coucher. Jusque là, tout était parfaitement normal.

Le problème était que je ne savais pas du tout comment j'étais arrivé là. Je me souvenais juste que Jenny m'avait forcé à enfiler un stupide costume de Leprechaun et que toute la fac m'avait vu dans cet accoutrement ridicule. Aucune chance que ce ne soit pas dans le journal du lycée.

Je me souvenais des premiers bars et des verres qui nous avaient été offerts. Je mettais ça sur le compte du gouffre, pardon, du décolleté de ma chère amie rousse. Il était clair que moi, dans mon pantalon bouffant, j'avais fait plus rire qu'autre chose.

Malgré tous mes efforts pour me souvenir, je n'arrivais à rien. Le blackout total. Manifestement, j'avais beaucoup trop bu.

Ca ne m'arrivait pas souvent. Généralement, j'étais celui qui raccompagnait les gens chez eux. Je faisais en sorte d'avoir toujours un oeil su tous les amis avec qui j'étais venu même si ça me faisait passer pour un gars coincé. Mais au moins, tout le monde était en sécurité quand moi, j'étais dans les parages.

Pris d'un haut le coeur, je sortis précipitamment du lit et couru dans la salle de bain. A peine arrivé devant les toilettes que je vomis tous les litres d'alcool que j'avais ingurgité.

J'étais épuisé... et nu. Ca, c'était étonnant. Je ne me couchai jamais nu. Je détestais ça. J'avais encore les mots de ma mère en tête. "Mettez des vêtements jeune homme, sinon vous allez attraper froid !".

Je me glissai sous la douche et tournai uniquement le robinet d'eau chaude. J'avais besoin de la chaleur pour détendre mes muscles courbaturés. C'était incroyable tout ce que l'alcool pouvait vous faire endurer. Mais comme nous étions bête, nous refaisions toujours les mêmes bêtises. En fait, l'alcool c'était une relation que nous aimions mais nous pourrissait la vie dès qu'on y mettait un terme. Alors, nous recommencions encore et encore le même circuit.

M'étirant une dernière fois, je quittai la douche et attrapai une serviette pour me sécher. Puis, je l'attachai à mes hanches et retraversai le dressing en attrapant des vêtements au hasard. Je resterai à la maison aujourd'hui, qu'importe ce que je portai donc.

Retournant dans la chambre, je m'arrêtai net.

La tête commença à me tourner d'une manière effarante. C'était qui ça ?

Je tentai d'analyser la situation. Un mec, couché sur le ventre, dans mon lit. Mes yeux avisèrent des vêtements qui n'était pas les miens non loin du lit.

Je m'appuyai contre le chambranle de la porte et me laissai glisser lentement sur le sol. Il fallait que je me souvienne de ce qui s'était passé cette nuit-là. Je ne pouvais pas avoir passé la nuit avec un homme. Ce n'était pas à cause de l'alcool que je m'étais découvert une passion gay. Il fallait que je me souvienne !

Je restai interdit face à la situation. Pourtant, je n'avais pas mal à... cet endroit-là. Je me sentais bien malgré ma gueule de bois. Je me sentais même trop bien pour un mec qui venait de passer la soirée à boire. J'étais comme rafraîchit.

Mon visage s'affaissa. Il n'y avait pas d'autres explications pour justifier mon état actuel. Mais il était hors de question que je l'admette, car soyons honnêtes, c'était absolument impossible !