Chapitre 15 - Vérités (Partie 2)

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[Flynn]

Je tentais de calmer. Seigneur, son rire était contagieux. En fait, il avait une certaine répartie lorsqu'il n'était pas aussi coincé du cul. Ca devait lui faire du bien de se lâcher un peu. Sans vouloir me vanter, j'avais une excellente influence sur lui. Je le savais, j'étais la perle rare. Tout le monde rêvait d'avoir un Flynn, c'était évident. Malheureusement, celui-ci était déjà réservé pour les six mois à venir. Veuillez vous inscrire sur la liste d'attente.

Il était grand-temps de reprendre notre jeu. Au final, ça l'amenait à parler de lui. Question thérapie, c'était bien. Ca signifiait que sa pétasse ne serait plus la seule à connaître des choses sur lui. Première étape avant de l'évincer... pour le bon plaisir de Lian son jumeau. Au fond de moi, quelque chose me disait qu'il n'était pas bon de décevoir cet homme. Il avait ce truc que les puissants ont et ce n'était pas uniquement de l'argent. Question pressentiment, j'étais très doué. Et mon instinct me disait qu'il ne fallait pas me le mettre à dos et que cette histoire avec Dian allait mal finir.

Je rangeai ces pensées dans un coin de ma tête. Mieux valait laisser aller les choses dans leur sens. Je fis mine de réfléchir quelques instants avant d'énoncer ma vérité.

— Les gens ne sont généralement pas ce qu'ils disent être. Je te laisse deviner ce à quoi je fais référence... lui dis-je en évitant de le regarder.

Je le sentis s'éloigner de moi ce qui me tira un léger sourire. Au moins, il était conscient à défaut d'être faible. Sauf que je ne pouvais pas rentrer dans son jeu. Dian avait des sentiments que je ne partageais pas. Même si il me rendait dingue et que j'aimais passer du temps avec lui, coucher avec lui, cela ne signifiait pas que je partageais les mêmes sentiments, ceux qu'il avait pour moi. Bien sûr, entendre dire qu'on est amoureux de vous, ça faisait toujours plaisir. Mais moi je n'avais pas ce genre de sentiments. Et quand bien même j'en aurais, le règlement du Rental Boy m'interdisait de dévoiler de quelconques sentiments à mon client.

— T'es un con Flynn, tu le sais ça ? cracha-t-il sans même prendre la peine de me regarder. En ce me concerne, je suis ce que je dis être. Je suis amoureux de toi Flynn March, que tu le veuille ou non, c'est comme ça. Et au cas où tu voudrais rajouter quelque chose, sache que ça se passe comme ça l'amour. En général, ça nous tombe dessus même si ça ne nous plait pas. J'aurais pu me taire, me refuser à t'aimer. Et je l'aurais volontiers fait, mais j'ai juste décidé que pour une fois dans ma vie, de laisser couler et de voir comme ça se passe.

Je prenais bonne note de sa tirade. Ma réponse intérieure: tant mieux pour lui. Il me payait pour ça de toute façon. Je n'avais surtout pas envie d'entrer en conflit avec lui ce soir. Je voulais juste rentrer le plus rapidement possible à New York et me coucher. Tout le monde n'avait pas la chance de faire acte de présence en cours.

— Bon, c'est à moi, non ? Et puisque t'as décidé d'être con, j'ai décidé d'être borné. Ma vérité est la suivante: Si tu aime quelqu'un, il faut que tu le lui dise. Personne n'est doué pour les devinette. Donc, la mathématique est simple. Je suis tombé amoureux de Flynn March, j'ai donc dit à Flynn March que je l'aimais. Flynn March s'en moque mais mes sentiments pour Flynn March seront toujours là, même si ça ne lui fait pas plaisir. A toi, Flynn March.

Une chose était certaine, c'était que je n'avais jamais entendu autant de fois mon nom dans si peu de phrases. Une chance qu'il ne connaisse pas mon nom en entier car il aurait été capable de le répéter autant de fois. Je n'étais pas sûr de vouloir répondre à ça mais comme j'étais l'initiateur de ce jeu, je ne pouvais pas me défiler. Ce serait lâche non ?

— J'ai été amoureux une fois et j'avoue que je n'ai rien dit. En fait, comme tu ne cesse de me le répéter, je suis con. J'ai préféré coucher avec elle. Tu veux savoir pourquoi ? demandai-je à Dian en tendant le bras pour lui caresser la joue. Je vais te le dire. Le sexe c'est facile. On ne se prend pas la tête lorsqu'on s'envoie en l'air.

— Peut-être mais je suis certain que tu as souffert de cette situation, continua-t-il en écartant ma main.

— Pas du tout mentis-je. Bon à mon tour...

— J'ai plus envie de jouer.

Evidemment. Je soupirais et accélérai un peu plus. Je n'avais pas envie que s'éternise le trajet. Côtoyer un Dian agacé n'était pas bon pour mon moral.

Je n'avais pas eu envie de le blesser mais il avait besoin de retourner sur terre. Les gens ne sont pas gentils. Les gens comme moi étaient des salopards. Si il n'avait pas payé pour mon cul, j'étais certains que je l'aurais déjà laissé tomber. Je n'avais pas les nanas collantes, alors imaginez un mec collant comme lui.

Bon sang, je jouais à quoi ? D'où venait cette bipolarité. Il y a quelques heures, tout ce que je voulais, c'était être dans ses bras et maintenant... j'avais juste envie de l'éloigner de moi. J'allais le faire souffrir, c'était évident. Je voulais juste éviter ça. Si je l'entraînais, peut-être qu'il ne souffrirait pas quand je partirais ?

Je lui jetais un regard en biais. Ouais non. Définitivement non. Il allait souffrir comme si je lui enlevais les boyaux. Ca m'agaçait. Ca me faisait carrément chier en fait. Dian avait un bon fond, qui étais-je pour lui faire du mal comme je le faisais ? Il avait raison, j'étais qu'un con. J'étais un lâche et je lui brisais le coeur. 

Rental BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant