Chapitre 7

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Une nouvelle journée commença pour Judy. Elle avait encore du mal à croire qu'il y a seulement trois jours, elle avait assisté et participer à une fête dans le village indien avec ses amis, ri avec Cœur de Feu, parlé à Aigle Vaillant qui l'avait raccompagnée...William avait dû être vert de jalousie, cette pensée la réjouissait comme une gamine, surtout qu'il l'avait laissée tranquille depuis. Alors elle profitait de cette courte accalmie.

D'ailleurs, elle pouvait en profiter pour laisser ses pensées vagabondaient vers le chef indien, vers son fier Aigle Vaillant. Elle avait été heureuse de passer du temps avec lui, mais ça n'avait pas duré assez longtemps à son goût, elle espérait avoir d'autres occasions à l'avenir. Pour le moment, une promenade avec Tempête l'attendait et elle avait bien l'intention d'en profiter pour retourner voir ses amis.

Tempête piaffait d'impatience dans son box, ne facilitant pas la tâche de Judy pour le seller et le harnacher. Tout comme elle, la patience n'était pas sa principale qualité, leurs caractères avaient déteints l'un sur l'autre. Mais d'un coup, l'étalon noir cessa de piaffer pour renâcler avec insistance, ce qui interpella Judy qui comprit.

-Je peux savoir ce que vous voulez, colonel ? lança-t-elle froidement à ce dernier en se tournant vers lui. Vous avez brillé par votre absence ces deux derniers jours, et je ne m'en plaindrai pas.

-Il va vraiment falloir surveiller votre langage, Judy, cingla-t-il en réponse.

-Je fais ce que je veux et vous me perdez à utiliser à la fois le tutoiement et le vouvoiement avec moi. Vous doutez aussi de ces fiançailles alors ? Quoique, ça serait trop beau pour être vrai.

-C'est sûr que tu ne dois pas avoir ce genre de problèmes avec ce chef indien, déclara durement William en lui saisissant violemment le bras. Tu ne dirais pas non à ce peau rouge, hein ? Tu lui ouvrirais bien tes cuisses à ce sauvage !

Choquée, Judy ne put qu'ouvrir la bouche sans qu'un seul son en sorte avant de la refermer, incapable de formuler ne serait-ce qu'un mot. Elle se doutait de la jalousie du colonel, mais elle n'aurait jamais pensé qu'il irait jusqu'à l'accuser d'être une fille facile qui n'attendait que ça de s'envoyer en l'air.

Le choc laissa vite la place à la colère dans ses yeux, et elle l'exprima en flanquant une claque retentissante sur la joue de l'homme, laissant nettement la trace rouge de sa main. Elle s'attendait à une réaction violente de sa part, alors elle enchaîna sans attendre par un coup de genou bien placé entre les jambes du colonel. Ce dernier s'effondra au sol en tenant son entrejambe, jurant intérieurement.

Satisfaite, Judy grimpa en selle d'un mouvement souple et agile, raillant l'homme en face d'elle avec un immense sourire.

-Sachez, colonel, que je n'apprécie guère vos insinuations sur ma personne. Il y a des choses que j'arrivais à tolérer de votre part, dont vos avances un peu trop directes, mais pas le fait d'être traitée de prostituée de votre part. Vous venez d'ajouter une raison de plus à mon refus de vous épouser, et me confirmez ainsi mon choix. Allons-y Tempête.

Tempête s'ébroua un bon coup et percuta le colonel de son flanc en quittant l'écurie, félicité chaudement par sa cavalière qui lui flatta l'encolure. Tout heureux, il fonça au galop avant même qu'elle lui en donne l'ordre, lui arrachant un rire clair qui résonna à ses oreilles comme une musique.

Confiante en son cheval et ami, Judy le laissa décider pour leur promenade, se contentant de tenir les rênes sans tirer dessus. Elle aimait la liberté autant que lui, elle n'avait jamais eu à douter de son cheval, comme s'il possédait un sixième sens ou comprenait tout ce qu'elle disait. Il lui semblait même apercevoir une lueur d'intelligence dans les yeux noirs de l'étalon quand elle plongeait son regard dans le sien.

Âmes sœurs en AmériqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant