25. De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas...

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Des mois plus tard...

Si je devais résumer ces derniers mois passé depuis l'incarcération de Youssef, j'utiliserais le mot désastreux. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même, l'amour m'avait détruit. J'étais devenu totalement anormal, et j'adoptais des comportements que je ne m'expliquais pas. Mes parents s'inquiétaient sérieusement mais comment leur expliquer mon mal être. Azzdin, lui savait tout, il avait tout fait pour me faire entendre raison mais je n'arrivais pas à remonter la pente. Ils en avaient tous tellement marre de me voir ainsi qu'ils m'ont traîné chez un psychologue. Lors des premier rendez-vous, j'étais accompagné de force par Azzdin ou ma mère. Ensuite, ils me faisaient assez confiance pour me laisser y aller seule, rendez-vous auquel je ne me rendais plus. De toutes façons, ils n'avaient pas d'autres choix, Azzdin avait repris son travail après sa rééducation et ma mère en avait marre d'y aller toutes les semaines. Je n'étais pas folle, j'était juste malade de tristesse. Que pouvait il prétendre comprendre ce psy? L'avait il déjà vécu pour savoir? En tout cas, je n'avais aucunement besoin de son aide. Je ne voulais pas aller mieux...

Aujourd'hui, ça aurait du faire pile trois ans que Youssef et moi étions ensemble. Je ne savais plus rien de lui à part qu'il était entre quatre murs en ce moment même De mon point de vu, je ne pouvais plus nous qualifier de couple. J'avais la rage contre Youssef, ils nous avait détruits. J'avais la rage mais je l'aimais...Pourquoi nous as t'il fait ça? Pourquoi m'a t'il laissé l'aimer pour m'abandonner ensuite? Pourquoi n'a t'il pas pensé à moi? Pourquoi?? Car après tout, tout cela était de sa faute. Si il s'était contrôlé, il serait toujours à mes côtés. Si l'état ne l'aurait pas renvoyer en Algérie, il n'aurait pas dérivé, j'aurais été là pour l'en empêcher. Pour tout dire, je ne savais pas si il m'avait réellement aimé. Avant son emprisonnement, il me donnait rarement des nouvelles. Il disparaissait parfois pendant des jours voir des semaines. Il ne me parlait pas le soir juste pour aller fumer, ses joints passaient avant moi. Pour moi, il n'en avait tout simplement rien à foutre de moi, pauvre fille que j'étais, tandis que moi je mourrais pour lui. Je lui aurais tout donné, ma vie, mon âme. J'aurais crevé pour sa belle gueule...


[...]

J'étais accoudé au rebord de ma fenêtre quand j'ai entendu la sonnerie de la porte d'entré. J'ai reconnu la voix de Sarah.

Sarah: je viens chercher Assia, on va faire quelques achats avant mon hlel.

Mama: ah oui, mebrouk benti ! Vas-y prends Assia, fais la sortir un peu. A part pour ses rendez-vous chez son psychologue, elle ne met plus le nez dehors.

La porte de ma chambre s'ouvrit sur Assia.

Sarah: salut hbiba, ça va?

Moi: au calme, et toi?

Sarah: ouai hamdoulleh. Tu t'habilles, je t'emmène, on va faire les boutiques.

Moi: j'ai pas envie

Sarah: mais si, ça va te changer les idées. En plus j'ai vraiment besoin de ton avis pour les robes du hlel hefeek !

Elle me faisait ses petits yeux de chien battu, c'était tellement attendrissant que j'ai cédé.

Sarah: hella ! Vas-y tu t'habilles je t'attend.

« Noirceur de nos cœurs »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant