40. On s'aimera autant que l'on se déteste...

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Assia

20h07, Paris...

Ça y est, j'étais de retour dans mon ancien quartier. Le soir tombait, je sentais le vent frais souffler dans mes cheveux. Le quartier fourmillait encore à cette heure-là. Les gars était rassemblé en groupe devant le café, d'autres devant  les blocs, d'autres encore passaient et repassaient chevauchant leurs scooters, les enfants disputaient une partie de football au city stade...Cette ambiance dans laquelle j'avait vécu durant toute mon enfance, ce quartier qui m'avait vu grandir me manquait tout de même.

Je secouais la tête, chassant la nostalgie du passé, rabattus ma capuche sur ma tête et entrait dans le bloc où habitait Youssef. L'ascenseur était en panne, je montais les marche quatre à quatre et frappais à la porte de son appartement. Mes mains étaient moites et mon estomac noué. J'appréhendais énormément la réaction de Youssef. Le connaissant, je n'étais pas sûre qu'il m'accueille à bras ouverts. 

Le bruit des clefs qui tournaient dans la serrure me sortit de mes pensées et la porte s'ouvrit. Elle ne s'ouvrit pas sur Youssef comme je l'avais imaginé, mais sur son père.

Père de Youssef: oui?

Moi: euh...salam...Nessrin est là?

Père de Youssef: non, elle chez sa copine.

Moi: ah, d'accord

Père de Youssef: elle ne va pas tarder.

Moi: d'accord chokran, khali

Père de Youssef: de rien benti, haniya

La porte se referma, je tournai les talons et retournai dans les escaliers. Je m'assis lourdement sur une marche en soupirant.Je n'avais pas prévu de tomber sur son père... Que faire maintenant? Ma logique me souffla que si il était chez lui, il finira par sortir. Et si il était dehors, il finira par rentrer. Je résolus donc d'attendre de le croiser, même toute la nuit si il le fallait.

J'allumais mon téléphone en attendant que le temps passe. Par malchance, je n'avais plus de connexion Internet alors, je me mis à faire défiler les photos que mon téléphone contenait. Je regardais chaque photos les unes après les autres en me remémorant le souvenir auquel chacune était rattaché. Une en particulier attira mon attention: nous grimacions moi et Youssef, c'était à qui fera la pire grimace. 


Retour en arrière...

Ce jour là, nous nous étions donné rendez-vous dans un C.C aux alentours du quartier. J'étais enrhumé et de ce fait, d'humeur irritable. Je me suis sentis tâche à côté de lui, en l'apercevant bien soigné, jean gris et chemise à manche courte, et moi, en survet. Nous échangions des banalités jusqu'à ce qu'il me dise:

Youssef: bslama, je te laisse.

Moi: quoi?!

Je le regardais d'un air incompréhensif. Je venais à peine d'arriver et il voulait partir.

Youssef: je le sais...

Il avait fumé quelque chose de corsé ou bien? Je ne voyais pas d'autres explications.

Moi: tu sais quoi?

« Noirceur de nos cœurs »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant