Liars

Chapitre 7

  Tout était totalement normal dans la ville la plus proche du chalet. Les gens ne semblaient pas encore avoir entendu parler de l'attaque ou bien l'armée et le gouvernement auraient-ils déjà géré la situation ?
Scott gara la mustang sur le parking, à côté d'une voiture familiale dans laquelle une mère se battait avec un siège auto. Elle ne semblait pas avoir peur d'être là avec ses enfants, comme si la menace de ces créatures étranges n'existait pas.

- Quelque chose cloche ... » Murmura Alice alors qu'ils rentraient dans le magasin.
- Qu'est-ce qui t'étonnes tant ? Le fait que l'armée ait gardé ça pour elle ? » Se moqua Scott à voix basse.
- Cette affaire concerne quand même la sécurité de la population ! Ils ont le droit de savoir ! » S'énerva la jeune femme en regardant les familles qui l'entourait.
- Le gouvernement a sûrement cherché à éviter une panique générale. Tu ne peux pas balancer à un pays tout entier et voir même au monde qu'une espèce inconnue est sur terre et tue chaque être humain qu'elle croise. Tout du moins pas sans avoir une solution à proposer en même temps. » Expliqua le jeune homme tout en commençant à jeter des boites de conserves dans le panier emprunté à l'entrée.
- Tu veux dire que le gouvernement va cacher cette histoire et continuer comme si de rien était ? » Demanda Alice avec étonnement.
- Pourquoi crois-tu que je t'ai interdit de prévenir qui que ce soit ? On représente un danger pour le gouvernement, on connaît son secret ou plutôt son mensonge. S'ils apprennent qu'on a assisté à l'attaque, ils vont nous traquer.
- Nous traquer ? » S'étonna la jeune femme.
- Pour nous faire taire ! Tu es vraiment naïve ! » S'agaça Scott sans lui accorder un regard.

Alice se vexa et décida de se taire. Scott était de nouveau de mauvaise humeur, pas la peine d'insister, il serait mauvais de toute façon. Elle l'aida à remplir plusieurs panier puis ils se dirigèrent vers les caisses. Le magasin était bondé. Pour s'occuper durant l'attente, Alice posa son regard sur l'écran télé au dessus des caisses. Instinctivement, elle attrapa le bras de Scott, qui baissa un regard surprit sur elle.

- Qu'est ce qui te prend ? » S'étonna-t-il pendant qu'elle serrait son bras de plus en plus fort.
- Il faut qu'on s'en aille ! Maintenant ! » S'exclama-t-elle d'un air paniqué tout en montrant du doigt l'écran.
Scott suivit son geste et découvrit son propre visage sur l'écran. La présentatrice télé parlait d'un individu dangereux et d'un enlèvement. La seconde suivante, une photo de Alice remplaça celle de Scott.
- Je ne comprend pas. » Avoua le jeune homme d'un air perdu.
- Ils disent que tu m'as enlevé Scott ! Et qu'il faut appeler la police si on nous aperçoit ! » Paniqua Alice tout en se recouvrant avec sa capuche.
- Merde ! Ils savent ! » Jura Scott.
- Quoi ? » Murmura la jeune femme pour ne pas attirer l'attention.
- Le gouvernement, l'armée ! Ils savent qu'on était présent le jour de l'attaque, ils tentent de nous retrouver à travers ce faux enlèvement ! » Expliqua-t-il avant de lui prendre instinctivement la main.

Alice se rapprocha de lui et le laissa croiser leurs doigts pendant qu'il regardait autour d'eux avec inquiétude.

- Qu'est-ce qu'on fait ? » Questionna-t-elle finalement.
- On prie pour passer sans encombre et on retourne au chalet !
- C'est si grave que ça, si l'armée nous retrouve ? Mon frère ...
- Alice, ne recommence pas avec ton frère ! J'ai pas envie de me retrouver enfermé face à l'armée ou à un mec du gouvernement ! » La coupa Scott avec énervement.

Alice voulut retirer sa main de celle du jeune homme mais il ne la laissa pas faire.

- Bonjour ! » Maugréa soudain la caissière sans joie.

Scott se reprit et lui sourit. Ils passèrent sans problème car la caissière ne leva même pas la tête une seule fois. Ils récupérèrent leurs courses et se précipitèrent jusqu'à leur voiture.

- Excusez-moi ! » S'exclama soudain une voix dans leur dos.

Alice vit Scott se raidirent et il lui prit de nouveau la main. Dès qu'ils arrivèrent à la voiture, Scott ouvrit le coffre et jeta tout dedans.

- Monte ! » Ordonna-t-il a voix basse.

Alice obéit immédiatement mais elle eut à peine le temps d'ouvrir la portière que quelqu'un lui attrapa le bras.

- C'est bien vous, la fille de la télé, Alice ... ! » Murmura un homme d'une quarantaine d'année.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez ... » Bégaya la jeune femme tout en cherchant Scott du regard.
- Venez avec moi mademoiselle, je vais vous protéger, tout va bien, je vais vous sortir de là ! » Insista-t-il d'une voix douce.
- Vous ne comprenez pas ... » Tenta Alice alors qu'elle commençait à vraiment paniquer.
- Hey ! Lâchez-la ! » Hurla soudain Scott en faisant le tour de la voiture.
- Vous n'avais pas honte ?! » Lui répondit l'homme sans se laisser impressionner.

Scott ne répondit rien. Il se contenta de serrer le poing et de frapper l'homme au visage.

- Non ! » Répondit-il finalement.
- Scott ! » Sursauta Alice alors que le jeune homme la poussait déjà dans la voiture.
- Hey ! Vous êtes malade ! » S'exclama alors une seconde voix que Scott ignora.

Il fit le tour de la voiture et alors qu'il allait grimper dedans, deux hommes le tirèrent en arrière et l'un deux le frappa au visage.

- Arrêtez ! » Hurla Alice alors que l'homme de quarante ans se relevait.

Il rouvrit la portière passagère et tira la jeune femme vers lui.

- Venez avec moi, on va appeler la police ! » Annonça-t-il, abordant un sourire rassurant.
- Pardonnez-moi ! » Grimaça Alice tout en serrant le poing.

Elle frappa à son tour l'homme, non sans lâcher un petit cri de douleur. Elle se dégagea et rejoignit Scott de l'autre côté de la voiture. Le pauvre était couché au sol et roué de coups.

- Laissez-le espèce de salaud ! » Hurla de nouveau la jeune femme avant de se jeter sur les hommes.

Surpris, ils s'arrêtèrent et Alice s'empressa d'aider à Scott à se redresser. Elle découvrit son visage en sang avec horreur.

- Viens avec moi ! » Murmura-t-elle tout en le soutenant.

Ils firent de nouveau le tour de la voiture et Alice aida Scott à s'asseoir côté passager. Il n'était pas en état de conduire.

- Mais, mademoiselle, a quoi vous jouer ? » S'exclama l'un des hommes alors qu'elle s'installait derrière le volant de la voiture.
- Il ne m'a pas enlevé ! C'est mon petit-ami ! » S'énerva-t-elle avant de claquer violemment la portière.

Elle démarra et les hommes s'écartèrent pour la laisser quitter le parking.