Alice ouvrit les yeux avec difficulté. Elle se sentait encore un peu comateuse. Lentement elle se redressa dans un lit qui lui était inconnu pour découvrir une pièce aux murs blancs. Que s'était-il passé ? Alice n'arrivait pas à se souvenir de quand ni comment elle s'était endormie. Elle avait quitté le chalet et Scott et ensuite ? La voiture l'avait lâché et elle avait marché durant des heures ... et puis son frère était venu la chercher et ...
- Tu es enfin réveillée ! » S'exclama soudain ce dernier en entrant dans la pièce.
Lorsqu'il referma la porte, Alice entendit un déclic. Était-elle enfermée dans cette chambre ??
- Ilan ? Qu'est-ce que ... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où est-ce que je suis ? » Questionna-t-elle d'une voix faible.
- Dans des locaux qui appartiennent à l'armée ... à Washington. » Répondit son frère.Il avait l'air extrêmement mal à l'aise et Alice commençait à comprendre que la situation était loin d'être normale et que Ilan l'avait trahi. Elle savait maintenant pourquoi elle s'était endormie si soudainement.
- Qu'est-ce que je fais ici Ilan ? Merde ... Scott avait raison ... Il avait raison de refuser que je te contacte ...
- Non, il avait tord ! Qu'est-ce qui t'a pris de suivre un inconnu après un tel événement ?! Pourquoi tu ne m'as pas appelé immédiatement ?! » S'énerva Ilan tout en faisant les cents pas dans la pièce.
- Visiblement j'ai eu raison ! » Répliqua la jeune femme avec colère.
- Non, tu as eu tord ! Tout aurait été beaucoup plus facile, tout se serait bien passé ! J'aurai pu t'aider !
- Vraiment ? Parce que je ne t'ai jamais vu m'aider ! Après la mort des parents, tu t'es contenté de fuir et de m'abandonner ! » Lui cracha Alice avec colère.
- Peut-être oui, mais là, dans ce genre de situation, tu aurais dû penser à moi ! » Tempéra tant bien que mal le grand frère.
- Quel genre de situation ? Hein ? Scott qui tut tout le monde à la station service puis m'enlève ou est-ce que tu parles de ces foutus créatures que le gouvernement tente de cacher au monde entier ?! » Lâcha la jeune femme tout en le défiant du regard.
- Alice, à partir de maintenant, il va falloir faire très attention à ce que tu dis. » La prévint Ilan pendant que son teint blanchissait.
- La faute à qui ?! » Répliqua immédiatement cette dernière.
- Alice, tu vas seulement rencontrer le ministre des armées d'accord ? Il va te faire signer un contrat avec une clause de confidentialité et se sera tout. » Expliqua Ilan d'une voix relativement calme.
- Bien sûr ! Tu veux que je te dise, tu me dégoûte Ilan !
- J'ai fais ça pour ton bien ! Pour que tout se finisse bien pour toi, avant qu'ils ne décident de vous éliminer, ton copain et toi ! Et c'est d'ailleurs pour ça que tu vas nous dire où il se trouve ! » S'emporta de nouveau le grand frère, piqué au vif.
- Nous éliminer ? Whaou ! Je suis tellement fière de toi Ilan ! Tu as choisi le bon camp !
- Il n'y a pas de camp Alice ! » Soupira-t-il tout en se massant les tempes.
- Bien sûr que si, il y en a un ! Et pour Scott, vous pouvez aller vous faire foutre ! » Lança-t-il, les dents et les poings serrés par la colère.
- Ils trouveront un autre moyen Alice ... » Murmura le jeune homme.
- Qu'ils fassent ! » Termina Alice avant de tourner le dos à son frère.Ilan comprit qu'il était temps pour lui de quitter la pièce. Sa sœur lui en voulait et c'était légitime. Mais le jeune homme savait qu'il avait fait ce qu'il fallait. Sans lui, le gouvernement aurait demandé à cette équipe spéciale de l'armée d'éliminer Alice et Scott et il ne voulait pas perdre sa sœur. Elle pouvait lui en vouloir autant qu'elle le voudrait, lui ne s'en voulait pas. Maintenant, il allait retrouver Scott et lui faire porter le chapeau de cette attaque, comme il l'avait convenu avec le ministre des armées. Il était près à tout pour sortir sa petite sœur de cette histoire, quitte à la perdre de vue après.
* * * * *
Alice entendit le déclic de la porte de sa « chambre ». Elle se retourna vivement, prête à attaquer de nouveau son frère, mais elle se retrouva nez à nez avec un soldat qu'elle ne connaissait pas. Ce dernier l'informa qu'il allait l'accompagner jusqu'au ministre. Alice se savait piéger. Elle n'avait pas d'autre choix que de suivre ce soldat et d'aller signer ce foutu contrat. Elle aurait voulu crier au monde entier le danger qui planait sur eux, mais elle avait fait l'erreur de faire confiance au gouvernement et à l'armée pour gérer cette situation alors que visiblement, ils pensaient plus à la cacher qu'autre chose. Maintenant, elle allait devoir se taire à tout jamais ... Elle n'avait pas envie de le faire, mais elle savait que si elle trahissait le contrat qu'elle s'apprêtait à signer, elle aurait de plus gros ennuis encore. Elle était piégée, coincée ...
- Bonjour Mademoiselle, asseyez-vous, je vous en prie. » S'exclama un homme d'une cinquantaine d'année lorsque le soldat la fit entrer dans une pièce grise qui avait pour seul mobilier une table en acier et deux chaises.
- Vous êtes trop aimable ! » Lui cracha Alice au visage pendant que le soldat quittait la pièce.
- La situation vous dépasse Alice. De notre côté, elle est sous contrôle. Nous voulons seulement éviter que la population ne panique pour rien. » Lui répondit le ministre d'une voix calme et posée.
- Vous rigolez ? Ces créatures là, je ne sais pas d'où elles viennent mais elles sont dangereuses ! Comment pouvez-vous faire ça ?! Mettre sciemment la population en danger en lui cachant la vérité ?! » S'énerva de nouveau la jeune femme.
- Comme je vous l'ai dis mademoiselle, la situation est sous contrôle, la population n'est plus en danger, nous aimerions simplement en rester là. Il est inutile que la population s'inquiète pour rien, vous en croyez pas ?
- Ce que je crois, c'est que vous n'êtes pas autant altruiste ! Vous ne faites pas ça pour la population ! Vous le faites pour vous ! Des gens sont morts monsieur le ministre, leur famille mériterait de savoir comment !
- Et ils vont le savoir. Ce ne sera seulement pas exactement la vérité.
- Comment faites-vous pour vous regarder dans le miroir ?!
- Je ne le fais pas mademoiselle. Maintenant, si vous voulez bien signer ces papiers ! » Déclara-t-il en poussant un paquet de feuilles reliées jusqu'à elle.Alice regarda le contrat, hésitante. Elle ne voulait pas faire cela. Elle ne voulait pas signer ce contrat et laisser le gouvernement mentir à la population et aux familles des défunts alors qu'elle savait ce qu'il s'était vraiment passé ! Mais il était trop tard pour qu'elle le cri au monde entier, elle était coincée et si elle refusait de signer ces papiers, elle savait qu'elle ne reverrait jamais le jour. Alors, lentement, elle attrapa le stylo que le ministre lui tendait et signa une à une les feuilles du contrat. Lorsqu'elle eut terminé, l'homme lui offrit son plus beau sourire.
- Bien ! Maintenant, nous aimerions savoir où se trouve votre ami Scott ?! » Reprit-il, toujours aussi faussement aimable.
- Allez vous faire foutre ! J'ai signé votre foutu contrat ! Je voudrais rentrer chez moi maintenant, je n'ai plus rien à faire à Washington et je n'ai jamais aimé cette ville ! » Termina Alice en se levant.
Elle se dirigea vers la porte mais celle-ci ne s'ouvrit pas. Elle frappa, appela le soldat mais elle était bloquée dans cette pièce avec le ministre.
- Si vous refusez de nous donner cette information, j'ai bien peur que nous devions vous garder ici quelques temps de plus mademoiselle ! ».
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Liars
Science FictionPROLOGUE Alice, a vingt-et-un ans, vit seule dans la ferme familiale, située à Dallas, dans le Texas . Après la mort de ses parents, deux ans plus tôt, dans un accident de voiture, Alice et son grand frère Ilan avaient vendu les champs de la famill...