Liars

Chapitre 5

 Scott ne pouvait s'empêcher de fixer Alice pendant qu'elle nettoyait et soignait sa plaie à l'arcade. Les gestes de la jeune fille étaient doux et précis. Elle semblait savoir parfaitement comment s'y prendre pour soigner sa blessure. Encore une fois, Scott se demanda qu'elle était son histoire mais n'osa pas la questionner. Malgré ses gestes tendres, il voyait bien qu'elle était encore énervée contre lui. Il ne voulait pas que les choses se passe comme ça. La cohabitation allait devenir vraiment difficile s'ils continuaient à s'engueuler pour un rien.

Malheureusement, Alice semblait être une fille têtue qui ne le laisserait pas tranquille avec cette histoire de frère militaire. Il avait beau chercher, il ne comprenait pas pourquoi elle voulait autant prévenir les autorités. Le gouvernement et l'armée devaient être au courant de l'attaque depuis le temps, pas la peine de les appeler et de leur faire comprendre qu'ils avaient assisté à toute la scène et qu'ils pourraient potentiellement parler et raconter ce qu'ils avaient vu. Le gouvernement n'aimerait pas ça, à coup sûr, et Alice et lui se retrouveraient enfermés jusqu'à ce qu'ils signent une clause de confidentialité ou quelque chose dans le genre. Pourquoi la jeune femme était-elle incapable de comprendre cela ? Et pourquoi parlait-elle d'héroïsme ? Tout le s'en fout d'être un héro dans ce genre de situation ! Tout ce qui compte c'est de survivre ! Mais non, elle, elle voulait « faire quelque chose », « agir », comme si ça allait changer quelque chose à la situation !

- J'ai terminé. » Annonça finalement Alice en s'écartant de lui.
- Merci. » Ajouta simplement Scott tout en se levant.

Alice rangea le matériel de soin puis regarda Scott se laisser tomber dans le canapé, près du feu. Que faisait-elle ici ? Pourquoi l'avait-elle suivi ? Après tout, elle ne le connaissait même pas, ils ne faisaient que s'engueuler et ce chalet était sale et terrifiant !

- Change-toi et viens près du feu, tu vas vraiment finir par tomber malade ! » S'exclama Scott sans même la regarder.

Alice soupira, assez fort pour qu'il puisse parfaitement l'entendre. Mais elle obéit tout de même car il est vrai qu'elle était gelée ! Elle retira son short et enfila le jean qu'ils avaient acheté le matin même. Puis elle passa un gros pull en mail blanc par dessus son petit haut et rejoignit Scott sur le canapé miteux et repoussant.

- Je suis désolée ... » Finit-elle par murmurer tout en fixant le feu.
Scott tourna la tête vers elle, surprit.
- De quoi ? » S'étonna-t-il.
- Je n'aurais pas du dire que tu ne faisais rien. Au restaurent, tu as été le premier à t'attaquer à cette fichue créature ... Tu m'as protégé ... » Précisa-t-elle avec timidité.
- C'est rien, oublions ça ! » S'exclama-t-il rapidement tout en se concentrant de nouveau sur le feu qui crépitait dans la cheminée.
- Tu semblais savoir ce que tu faisais ... Je veux dire ... Tu semblais savoir te battre. » Dit-elle avec hésitation.
Scott tourna de nouveau la tête vers elle et cette fois-ci elle plongea son regard dans celui du jeune homme.
- C'est une question ? » Demanda-t-il en lui souriant.
- Je me demandais où tu avais appris à te battre comme ça ? C'est juste que ... On ne se connaît pas vraiment et ... j'aimerai en savoir plus sur toi. »
Alice vit Scott se tendre. Il détourna le regard pendant que sa mâchoire se crispait.
- J'étais dans la police. » Avoua-t-il après plusieurs minutes de silence.
- Tu étais ? » Retint seulement Alice sans cesser de le fixer.
Scott la regarda et lui sourit avec amusement.
- Je m'en suis lasser ! » Menti-t-il.
- Je vois. Du coup, tu as arrêté, comme ça ? Pour aller boire des cafés dans le restaurent d'une station service ! » Déduisit Alice d'une voix gentiment moqueuse.
- J'en avais marre de New-York aussi, trop de gens, trop de bruit. J'avais besoin de changer de vie alors oui, j'ai arrêté, j'ai démissionné, j'ai vendu mon appartement et je suis partis en voiture, à l'aventure. Mais assez parlé de moi, à toi de me dire comment une fille comme toi à pu se retrouver à travailler comme serveuse dans ce fameux restaurent de station service ?
- C'est compliqué ... » Se contenta-t-elle de répondre en détournant le regard.

Mais Scott ne comptait pas abandonner si facilement. Il était trop curieux de connaître la vie de la jeune femme pour la laisser se défiler et puis, il avait parler de lui alors qu'il détestait cela ! Bon, certes, il avait légèrement menti, mais il avait parlé tout de même ! Alors, il quitta le canapé pour faire face à Alice, un sourire charmeur sur le visage.

- Tu crois que tu vas pouvoir te défiler aussi facilement que ça ? J'ai parlé, à toi de parler ! » S'exclama-t-il tout en s'asseyant aux pieds de la jeune femme.
- Je n'ai pas envie de plomber l'ambiance ! » Se défendit Alice.
- Ce n'est pas une excuse ! » Répliqua Scott sans se départir de son sourire.
Et ce sourire faisait vraiment craquer Alice !
- Mon histoire est beaucoup moins sympa que la mienne ...
- Je devrais pouvoir faire avec ! » Insista le jeune homme d'une voix plus douce pour l'inciter à se confier.
- Très bien, maugréa-t-elle à contre cœur, je suis devenue serveuse parce que je n'avais pas vraiment d'autre choix. Je n'arrivais plus à suivre mes études en psychologie et mon frère s'est engagé dans l'armée. Il fallait bien que je gagne ma vie.
- Je sens que je vais un peu regretter cette question mais, tes parents ? Tu n'en a pas parlé. » Remarqua Scott tout en revenant s'asseoir à côté d'elle sur le canapé.
- Ils ... Ils sont morts dans un accident de voiture ... C'est pour ça que j'ai arrêté mes études. Et quand mon frère est parti je me suis retrouvée toute seule alors j'ai ... Je suis allée travailler pour payer les factures.
- Je suis désolé ...
- Tu n'as pas à l'être, c'est comme ça, c'est tout. Enfin, c'était ! Tout à changé maintenant ...
- Oui ... Bon, est-ce que tu as faim ? Il se trouve que je ne suis pas si mauvais cuisinier que ça ! » S'exclama Scott pour faire diversion.
- Je demande à voir ! » Répliqua immédiatement Alice en lui lançant son plus beau sourire.
- Tu me met au défi ? » Questionna le jeune homme d'un air fier.
- J'en ai bien l'impression ! » Ria-t-elle tout en le suivant jusqu'à la cuisine.