La berceuse argentée - Gin'iro no Kumori-uta

Prologue (2/3) - L'héritage

« Bon, dit enfin Matsuda, je t'avouerai que je m'attendais à mieux. »

Dans le vaste salon de la villa de la famille Gin'iro, les deux jeunes hommes étudiaient une petite boîte en bois sculpté avec le plus grand des savoir-faire. De la taille d'une boîte à chaussures, elle arborait sur chacune de ses faces les silhouettes élégantes de divers dieux – des kamis – de la mythologie japonaise.

« On ne peut pas nier que c'est un bel objet, annonça Matsuda en passant ses doigts sur le bois verni, mais j'espère vraiment que ce qu'il y a dedans est plus intéressant.

— Pas vraiment, répondit Daisuke en secouant la tête. Juge par toi-même. »

Daisuke fit glisser son index le long d'une des arêtes et un déclic retentit. Le couvercle se souleva et un mécanisme sembla s'activer au cœur de l'objet. Après une succession de cliquetis et de grincements, une faible mélodie émergea de l'intérieur du mystérieux coffret.

« Donc... c'est une boîte à musique, conclut Matsuda. Super.

— Je t'avais prévenu que c'était décevant. Et hormis la musique, il n'y a qu'une seule chose à l'intérieur... ça. »

Daisuke brandit une petite clé métallique usée. Un morceau de papier jauni y était attaché et pendouillait au bout d'une ficelle de fortune. On pouvait y lire : « Grenier ».

« La clé du grenier ? s'étonna Matsuda.

— Dans l'idée où c'est une clé et où cette étiquette indique « Grenier », je pense que c'est une déduction logique, Matsuda-kun.

— Ça va... Et du coup, t'as été voir ? Dans le grenier, je veux dire ?

— Non, je n'ai pas eu le temps, entre les préparatifs pour les obsèques, la paperasse administrative pour l'entreprise, les examens...

— Bah, si c'est le grenier de cette maison, ça va nous prendre deux minutes d'aller vérifier s'il ne t'a pas légué un trésor caché !

— Ça m'étonnerait beaucoup. Le seul trésor qu'il avait, il me l'a déjà légué, et son action a chuté de cinq points depuis ce matin.

— Allez, mon vieux, te préoccupe pas de ça pour le moment. Je te dis qu'on trouvera une solution. En attendant, cette petite boîte a fini par attiser ma curiosité. Ramène-toi, on va explorer ce grenier ! »

***