Le cours de pilâtes commencé, je me détendais. J'oubliais par instant que Perrin était dans la salle, même si je revenais très vite a cette pensée car elle ne cessait de jacasser en me voyant exercer les figures. Ça en devenait humiliant. Madame HOUBAIRE, la professeur de pilâtes la regardait d'un mauvais œil mais tolérait ces ricanement incessant. Au bout d'une vingtaine de minutes, je lui fis remarquer, au risque de passer pour une fragile aux yeux de tous les autres.
-madame, Perrine ne cesse de rigoler elle pourrait peut être sortir le temps de se calmer ?
-Chloé, nul besoin de faire remarquer ta camarade, son rire est surement une manière d'évacuer son stress de la journée alors cesse d'être désobligeante et concentre toi je te prie.
- oui madame.
Je fulminais de rage. Perrine au contraire devait être au comble. Je me décidais a sortir des tapis prévu pour le cours, je remettais mes chaussons, me rhabillai d'un gilet et sortai de la salle en claquant mes talons aussi fort que je le pouvais sur le parquet.
-si tu veux sortir, évite de faire l'éléphant, me chuchota Perrine tandis que je passais à coté d'elle.
Je préférais l'ignorer et continuai donc ma marche en direction de la sortie, plus bruyante qu'avant. L'avantage dans des hôpitaux psychiatriques étaient que nous étions libres de quitter n'importe quelles activités quand nous le souhaitions, car, selon eux "nous avions deja tellement de problème qu'ajouter le stress d'une quelconque activité n'arrangerai rie". Ça me servait d'excuse et en même temps, j'avais cette désagréable impression qu'il nous prenait pour des aliénés. Quand j'arrivai dans ma chambre, je sentis quelques gouttes qui me coulèrent le long des joues. Cette faiblesse je ne la montrai jamais. Pas même à des psychologues alors que l'envie me tiraillait du matin au soir. Pas même à Julia, ma meilleure amie d'enfance. Pas même à ma mère qui m'avait de toute façon, abandonnée depuis que j'étais en âge de marcher. Pas physiquement non, ç'aurait été plus simple. Mais affectivement. Elle a commencé a boire, beaucoup, beaucoup trop et à fumer, toujours dans l'excès. En pensant que c'était une manière de me montrer de l'affection, une manière de me montrer qu'il fallait tout essayer dans la vie et n'en avoir aucun complexe. Une fois elle à même ramener un lycéen (et camarade de classe) à la maison. La c'en était trop. Bien plus que ce que je pouvais supporter à cette période. Depuis, j'étais parti. D'abord parti dans le coma et ensuite parti dans un tout nouveau endroit, une nouvelle maison de laquelle je ne voulais pas, une chambre d'hôpital.
Il restait mon père, oui mon père je lui disais tout, mes angoisses, mes pleurs, mes insomnies, mes chagrins d'amour et d'amitié, mes problèmes de dépression. Tout. Seulement, il habitait à Pékin, j'étais à Londres. Le problème était la. Et malgré tout, tous les soirs pendant nos appels la discussion de finissait toujours par "papa, s'il te plait, viens me sauver".
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another world
Teen Fictionje n'avais jamais pensé a un acte suicidaire. je n'avais jamais pensé à me scarifier. je n'avais jamais pensé à fondre en larmes sans raison. je n'avais jamais pensé à mourir. mais ce n'ai pas parce que je n'y avais jamais pensé que je ne l'ai jamai...