chapitre 10 : mon corps est désormais hors service

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-je veux me lever

-Chloé, il va falloir attendre que tes muscles reprennent de la force.

-combien de temps ?

-euh ... 8 à 14 heures selon les personnes.

-je vous déteste.

-Chloé ...

-taisez vous, vous êtes trop horrible.

Je ne pouvais pas patienter. Pour moi, ma vie était devenue une question de temps. Je ne pouvais pas rester 14 heures dans ce laboratoire qui pour moi signifiait la mort. Car pour moi j'étais morte. On m'avait enlevé la vie pour en remettre une autre à la place. On m'avait enlevé la vie pour qu'une nouvelle envie de vivre s'installe en moi. On m'avait enlevé la vie pour que je souffre moins. Mais je n'en souffrais que plus. Je n'en pouvais plus de ces salles où je restais pour un temps indéterminé. J'étais prête. Prête à vivre ma vie, peut être merdique ou peut être fulgurante mais une chose était sûre : ils me l'avaient enlevé une fois, ils ne me l'enlèverait pas une deuxième. Je vivrai ma vie coûte que coûte, peut être des fois à en souffrir d'une manière inimaginable. Mais je préférerais vivre ma vie dans la souffrance que vivre ma vie dans l'attente qu'on la vive pour moi.

-ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, CETTE VIE N'EST PAS POUR MOI, JE NE ME PLIERAI JAMAIS A VOUS, A VOTRE MANIÈRE DE VOIR LA VIE, ET SI J'AI A MOURIR DEMAIN, JE VEUX MOURIR AVEC MA LIBERTÉ.

 Je m'étais levé. Mes jambes me hurlaient de me rassoir mais ç'aurait été de leur donner raison que de me rassoir. Je ne pouvais pas marcher, je voyais ça comme impossible. Alors je commençais à accumuler toute la rage que je pouvais dans mon esprit. Je voulais qu'il explose et qu'une force nouvelle en sorte. Je pensais à toutes ces fois où ma mère m'a abandonné, lâché, battu, et où je ne disais rien, de peur de la blesser ou d'avoir encore plus mal. Je repensais à tous mes voisins de classe qui me lançaient des boulettes de papier sur la tête quand le prof était tourné. Je repensais à ces médecins qui n'avaient aucune pitié avec moi, depuis que j'étais rentrée ici. Et la, je hurle. Je hurle comme jamais je n'ai hurlé. Je hurle au point que mes poumons me brulent et ma bouche ne supporte pas un tel son. Je hurle au point que le chirurgien se bouche les oreilles et n'essaye même pas de me sauver, car je suis certaine que tous, verront ça comme une mission impossible. Ma jambe avance, la deuxième aussi et je marche, avec une douleur immense dans ma tête, mon cœur, mon corps et mon univers. Je ne supporterais plus jamais leurs soins de merde, leur repas encore recongelés, leur prise de tension interminable et peu confortable, leur faux sourire, leur fausse compassion, leur capacité à faire semblant de s'intéresser à nous alors qu'ils comptent leurs heures.

-JE VOUS HAIS, JE SOUHAITE QUE TOUS, AUTANT QUE VOUS ÊTES VOUS VOUS RETROUVIEZ DANS UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE UN JOUR POUR COMPRENDRE A QUELLE POINT ON NOUS PREND POUR DES GROS CONS. ALORS JE N'AI PLUS RIEN A VOUS DIRE SI CE N'EST ENCORE UNE FOIS QUE JE VOUS DÉTESTE. Au revoir.

Je le poussais, le plus violemment que je pouvais et n'attendais pas une seule seconde de voir les conséquences de mon acte. Je courrais dans le couloir, il me paraissait interminable et sombre, plus sombre que de la pierre. Je courrais à en perdre mon souffle. J'arrivais alors sur l'ascenseur. J'appuyais sur le bouton qui le faisait monter à mon niveau et attendais une poignée de secondes. Cette poignée de secondes permit au chirurgien de me attraper. Je me voyais deja enfermée, immobile et souffrante dans une cellules de l'hôpital. Au lieu de ça, il me prit le bras et me dit simplement en chuchotant.

-Une patiente n'a jamais eu autant de courage que toi. On voit que tu es déterminée. On voit que tu y croit. Alors fonce. Fonce et ne te retourne jamais. Ne te retourne jamais. Ne te retournes ...

-jamais, j'ai compris. Merci infiniment.

L'ascenseur arriva à notre étage. Je montai dedans et remerciai le chirurgien une dernière fois. Les portes se ferment et j'indique l'étage de ma chambre. Je veux d'abord y repasser une dernière fois avant de partir. Car oui, je ne vais pas me voiler la face, je compte partir de ce lieu merdique d'ici quelques heures, si ce n'est une demi heure. Je descend et vais à ma porte. Elle est fermée. Je me rappelle l'avoir fermée mais je ne sais plus ou est la clé. Je fouille ma poche de pantalon, la gauche, la droite, l'arrière, rien. Je la trouve coincée dans la chaussure. ???. J'ouvris la porte et la refermai d'un coup sec de peur qu'un docteur ne s'y engouffre pour je ne sais quel contrôle médical soudain.

Je m'allonge quelques secondes sur mon lit, je reprends mon souffle puis me relève. Je prends un petit sac à dos dans lequel je mets quelques paquets de gâteaux, des sous vêtements de rechange, un boite de doliprane, une bouteille d'eau, des cigarettes (qui étaient cachée sous un tas de papiers, dans une armoire), des allumettes, et un duvet méga rétractable. A vrai dire, le tout n'est pas trop volumineux. Je me prépare, met mes chaussures, un sweat over size pour pouvoir passer mon sac à dos en dessous, une écharpe et des lunettes de soleil pour cacher mon regard. Je m'entraine à parler un peu plus aigu que ma voix normale. Puis une vingtaine de minutes plus tard, je sors de ma chambre, ferme la porte à clé, et me dirige vers les escaliers.

Je sors.

J'arrive au rez de chaussée et commence à avoir les jambes qui tremblent. Partout ou je marche j'ai l'impression qu'on me dévisage comme si j'avais écrit sur mon front que je comptais partir d'ici, de ma maison en quelques sorte. Je réfléchis à ça une dizaine de secondes, ralentissant ma marche. Je n'avais nul part où aller, je sortais pour devenir une mendiante. Le jeu valait il la chandelle ? Oui, sans aucun doute. Ne pas s'assoir, ne pas monter de signe de faiblesse et surtout ne pas montrer qui tu es. Je suis à quelques mètres de la porte d'entrée quand une voix m'accroche.

-mademoiselle ...

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OUAISSSS JE L'AI FAIT !! 1000 MOTS, UN PEU PLUS MÊME JE SUIS TROP CONTENTE !! BON ALORS EN PLUS J'AI RELEVÉ LE DÉFI DE FAIRE UN CHAPITRE QUI DURE NORMALEMENT PILE LE TEMPS DU CHAPITRE ET QUE LES PASSAGES EN GRAS CORRESPONDENT AU REFRAIN DONC VOILAAAA, JE SUIS GRAVE FIÈRE DE MOI

Après sur la concordance des temps dites moi si ça vous va que les temps ne soient pas toujours en concordance parce que pour moi ça donne un  style mais je sais pas si vous aimez, donc dites moi !!

Voilaaa, merci d'avoir lu n'hésitez pas à commenter votre avis !

Queen.



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