Quand nos lèvres se désunirent, j'avais compris qu'il était sincère. J'avais compris qu'il ne me laisserai jamais tomber parce que dès qu'il m'avait vu, ses yeux s'étaient rallumer pour veiller sur moi jusqu'à la fin de ses jours.
- ne pars pas.
-ne parles pas. Ce moment est trop magique pour être brisé par des mots inutiles, lui dis-je.
-tu as raison.
-j'ai toujours raison.
-laissons ce moment s'écouler sans un bruit. La vie se chargera de nous faire parvenir un message pour qu'on comprenne que ce moment prend fin. Alors apprécions.
Je ne comprenais pas un quart de ses mots, mais de le savoir collé à moi, m'enveloppant dans ses bras était tout ce dont j'avais besoin. C'était tout ce que je pouvais attendre de plus précieux.
-je t'aime, papa.
J'avais dit ça en chuchotant, pourtant j'avais l'impression de mettre mise à nue devant toute une population.
-pardon Pablo, c'était .. inattendu. Ce n'est pas ce que je pense.
-tu m'as dit quelque chose, Chlo' ?
-euh ..., nan, rien.
Il n'avait pas entendu. Il n'avait pas entendu. Il n'avait pas entendu. Tout allait bien, rien n'avait bougé. Pourtant, j'eus le ressenti que des milliers de portes s'étaient ouverte en moi. J'avais enfin touché la vraie raison pour laquelle Pablo m'attirait parce que c'était comme mon père.
C'était malsain, telle était ma conclusion. Il fallait que je lui explique, que je lui dise qu'au final, si notre relation était comme une montgolfière, il allait tomber en chute libre et que sa chute ne pourrait qu'être douloureuse (nda : omggg, métaphore de ouf).
-Pablo ...
-Chlo', qu'est ce qu'on a dit ? il avait un sourire au coin des lèvres.
-c'est vrai. Alors ça peut attendre.
J'avais dit ça de manière penaude, comme si il avait raison et que je devais me taire. Comme si je devais lui obéir. Comme mon père. Je ne supportais plus qu'on me donne des ordres. Alors avec toute ma délicatesse, j'entrai dans le vif du sujet.
-non, Pablo, c'est vraiment important.
Il se retira alors de mon étreinte, non sans pousser un léger soupir.
-quoi ?
-si je t'aime, c'est parce que tu images mon père.
Ça y est. Je n'avais plus peur de rien. J'avais dit l'impensable sans me soucier une demie seconde de ce qu'il pouvait penser de ça. J'étais libre.
-Chlo' ça va ?
-hm, oui pourquoi ?
-nan, comme ça.
Il se replongea dans ses pensées, sa tête coincé dans mes épaules. Il n'avait pas entendu. J'étais muette ou il était sourd, mais quelque chose n'allait pas.
*******
-Mademoiselle ?
-oui ?
J'émergeai d'un sommeil sans fond.
-ça faisait quatre jours que vous ne bougiez plus.
-où suis-je ?
-dans la salle 304.
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another world
Teen Fictionje n'avais jamais pensé a un acte suicidaire. je n'avais jamais pensé à me scarifier. je n'avais jamais pensé à fondre en larmes sans raison. je n'avais jamais pensé à mourir. mais ce n'ai pas parce que je n'y avais jamais pensé que je ne l'ai jamai...