Al Furay'a bint Mâlik

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Al Furay'a bint Mâlik

Médinoise de la tribu des Khazraj, elle était issue d'une noble famille qui compta beaucoup de pieux Compagnons. En effet, son père n'est autre que Mâlik ibn Sinân ibn Ubayd Al-Ansarî, au sujet duquel le Prophète  dit lors de la bataille de Uhud : « Celui qui veut voir un élu du Paradis, qu'il regarde celui-là », en le désignant. En effet, il tomba martyr ce jour-là.

Elle est la soeur de Sa'd ibn Malîk ibn Sinân, plus connu sous le nom de Abu Sa'îd Al-Khudrî, Compagnon réputé pour avoir rapporté près de mille hadiths. Sa mère, Anisa bint Abu Hâritha, fut issue de la tribu des oncles maternels de l'Envoyé de Dieu, les Banî Najâr. Son demi-frère, par sa mère, Qutâdâ ibn An-Nu'mân Al-Ansarî, se distingua dans les batailles de Badr et Uhud.

Lors de cette dernière expédition, Qutâdâ faillit perdre un oeil, sorti de son orbite, mais le Prophète  le remit à sa place et il put retourner ainsi combattre ! Enfin, sa demi-soeur par sa mère, Um Sahl bint An-Nu'mân Al-Ansariya, fut connue pour avoir prêté serment d'allégeance au Prophète. Voici toute une famille qui fut au service de Dieu et de Son Envoyé. En effet, leur père, Mâlik ibn Sinân, entendit les juifs de Médine évoquer la venue imminente d'un nouveau prophète pour restaurer la religion d'Abraham, et en parla aux membres de sa famille.

Ils n'eurent pas l'ombre d'un doute que Muhammad était le Prophète annoncé. Au moment de l'Hégire, ils furent présents pour l'accueillir à son arrivée à Médine avec son Compagnon de route, Abu Bakr, dans la joie et l'allégresse que nous savons. Ils resteront dans sa proximité et feront preuve d'un grand dévouement à la cause de l'Islam.

Au retour de la bataille de Uhud, Al-Furay'a se porta audevant des combattants et commença à s'enquérir de la santé du Prophète . Elle fut rassurée de le savoir vivant et loua Dieu à cette occasion. Puis, apprenant la mort de son père, elle loua encore Dieu de lui avoir accordé le martyre ! La mort de Mâlik ibn Sinân laissa toute sa famille dans un grand dénuement, mais Al Furay'a fit preuve de patience et de résignation devant les décrets divins.

Son frère, Abu Sa'îd Al-Khudrî a rapporté ce qui suit : « Un jour, alors que nous étions tenaillés par la faim plus que les autres jours, elle me suggéra de me rendre auprès de l'Envoyé de Dieu car, me dit-elle : " Il ne refuse jamais à quiconque lui demande quelque chose. Soit il aura quelque chose à sa disposition et t'en donnera, soit il n'aura rien et il demandera à ses proches parmi les Compagnons de te venir en aide."

Je me rendis donc auprès du Prophète , mais j'entendis sa voix et je pensai alors qu'il était occupé à faire un prêche. En me rapprochant, je distinguai ses paroles : "Celui qui arrive à ne pas solliciter autrui, Dieu l'enrichira. Celui qui cherche l'abstinence, Dieu lui donnera la force de se suffire de ce qu'il a, et celui qui veut faire preuve de persévérance, Dieu lui donnera la force de le faire."

Après avoir entendu ces paroles, je décidai que désormais je ne demanderais plus rien à personne. Je m'assis donc et j'écoutai le prêche, puis je retournai chez moi. Je trouvai Al Furay'a marchant de long en large, tenaillée par la faim, et lui racontai ce qui s'était passé. Elle m'interrogea : "Lui as-tu demandé quelque chose après cela ?" - "Non, répondis-je." Elle conclut : "Tu as bien fait." »

Ils s'en tinrent aux enseignements du Prophète , supportant avec foi et patience les privations. Selon certains historiens, leur famille devint plus tard l'une des plus aisées de Médine. Al-Furay'a suivait régulièrement les enseignements du Prophète . On croit savoir qu'elle a transmis huit hadiths, dont l'un est devenu une règle de jurisprudence en matière de veuvage.

En effet, Al-Furay'a fut mariée à Sahl ibn Râfa ibn Ashîr, assassiné par ses esclaves. Affligée par sa mort, elle souhaita se rendre chez ses parents, auprès de son frère, son mari ne lui ayant rien laissé pour subvenir à ses besoins. Elle alla consulter le Prophète  qui lui conseilla de demeurer dans la maison de son mari pendant le délai de viduité. Elle appliqua donc ses directives et observa une période d'attente de quatre mois et dix jours.

Plus tard, un cas semblable se présenta à 'Uthmân ibn Affân qui la consulta à ce sujet. Par la suite, tous les juristes mettront ce hadith en application pour les cas similaires. Elle fut avec ceux qui prêtèrent serment d'allégeance au Prophète à Hudaybiya en l'an 6 de l'Hégire. Rappelons que tout ceux qui y participèrent - environ mille quatre-cents Compagnons, hommes et femmes - reçurent la bonne nouvelle du Paradis, annoncée par le Prophète .

En effet, l'Envoyé de Dieu a dit : « Aucun de ceux qui ont fait le serment d'allégeance sous l'arbre ne sera touché par le feu par la volonté de Dieu. »

Que Dieu soit satisfait de Al Furay'a.

 

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