temporellement parlant c'est faux, et en plus je me contredis

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« Chère Orpheuse,

je suis bien placée pour savoir que tu n'as jamais été très sage. Toujours à vouloir être la plus forte, au dessus des autres. Et bien sache que tu avais raison de le vouloir. Non, je ne vais pas contre dire tes choix passés puisque j'y suis encore dans le passé haha ! Et puis, je ne veux pas que tu regrettes un jour tes actes, oui c'était pas très gentil... Mais sur le coup c'était très distrayant ! Rien qu'en y repensant, je suis sûre que tu en rigoles ! D'ailleurs, d'où c'est venu ? Je veux dire, ce n'est pas commun comme hobby. Et puis, tu n'as pas eu d'enfance si douloureuse, à part ton frère qui aimait te foutre la honte en primaire et te lancer de la terre dessus... Rien de si traumatisant. Ah, si peut-être quand il a explosé ton chaton a coup de marteau devant toi parce que tu avais perdu la carte mémoire de la Playstation 2. Il était tordu aussi, je ne sais pas ce qu'il est devenu d'ailleurs. Fugué, on ne l'a jamais retrouvé. M'enfin, je te raconte ça mais, tu le sais déjà logiquement.

Ce que je voulais te dire enfaite c'est que... Non, qu'il ne faut pas que tu tombes dans ce trou noir que l'on appelle « la repentance ». Déjà c'est nul, ensuite ça sert à rien puisque c'est trop tard et pour finir : ça ne te sortira pas de là. Et puis, je ne pense pas qu'il faut faire confiance à ce monsieur Vincent. Tout le monde à l'air de le connaître, mais pas toi. Alors évite de trop rester avec lui, enfin tous en soit ! Et puis, si ils arrivent à s'échapper, tu auras tes yeux pour pleurer dans le pire des cas ! Haha, ce que je suis drôle. Ou, tu trouveras un moyen de sortir.

Et puis, je ne sais même pas pourquoi j'écris ça, si ça se trouve, tu seras morte ou alors j'aurai jeté la lettre avant que tu ne puisses la lire à nouveau. Mais je pense que j'avais besoin de me confier. Je ne peux faire confiance qu'à toi après tout.

Je t'aime fort,

Signé — »

_ Qu'est ce que tu fais ?

Un cri de surprise lui échappa, Xiko était très concentrée. N'ayant même pas pu signer, elle plus le papier fourni de ratures et l'enfonça dans la poche de son sweat.

_ R-rien, et puis qu'est ce que ça peut te faire. T'as voulu me tuer la dernière fois qu'on s'est vu seuls.

Jimin se tenait bien là, devant elle, comme ci rien était. Enfin, à un détail prêt, il triturait un peu trop le bas de son t-shirt, signe de stresse voir de gène. Ses cheveux étaient en bataille, ses cernes plus marquées que d'habitude et semblait perdu dans ses pensées.

_ Xiko ! Euhm... Écoute... La dernière fois... Je ne voulais pas... Tu sais bien que je ne contrôle pas ma maladie... Je m'en veux vraiment beaucoup et... Et...

Balbutiant à n'en plus respirer, la demoiselle aux cheveux gris le coupa. Ses yeux roulèrent au plafond, observant quelques secondes les moulures donnant un air très français à ce manoir tout en posant deux doigts contre sa temps droite.

_ Écoute. J'ai compris. Ne t'excuse pas. Je ne t'en veux pas t'en que ça, mais ça ne veux pas te dire que je te pardonne et que nous sommes meilleurs amis d'accord ? 

« Chère Orpheuse,

tu sais... Je me suis mise à penser des choses étranges. À mon arrivée ici, je ne portais aucune importance à mon existence. Je ne voulais pas mourir, non, je me trouvais même importante dans la mémoire des gens, ce que je veux dire c'est que... Je ne voulais pas forcément m'échapper d'ici. Je voulais juste vivre comme ci de rien était. Comme ci je n'étais pas atteinte. Mais c'est un peu compliqué maintenant. 

Je suis perdue. Et, j'ai un arrière goût de larme dans la gorge, je ne sais même pas pourquoi.

Je t'aime fort,

toi. »

blood sweat and tears Où les histoires vivent. Découvrez maintenant