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Alors que mes poignets me brûlaient, je me perdais dans les longs couloirs de la villa ou manoir... Mes pas étaient lents et surtout peu bruyants, mes soupirs incessants permettaient de me remarquer.

— Je ne sais pas qui tu es, mais si tu tiens à la vie, arrête de me suivre. Soufflais-je à la personne qui, peu discrètement, semblait m'observer.

— Woah... T'as un 6ème sens ou quoi ?

— Non, je suis juste pas conne.

Un grognement se fit entendre de la part de l'homme qui me suivait.

— J'ai entendu parler de toi au information. Confia-t-il en s'approchant de ma personne.

— Vous avez la télé ici ?

— Hier... Des hommes sont venu nous montrer exceptionnellement les nouvelles, justement parce que ça parlait de toi.

— Woah, m'exclamais-je faussement intéressée, mais quelle prison de luxe.

—... Mais je te connaissais déjà.

— Qui ne me connais pas. J'ai fais tellement d'exploit sérieux !

Je me retournai rapidement, faisant face au garçon. Il avait une bouille d'enfant, cachant malheureusement un taré fini.

Je me souvenais de lui, son entrée dans la villa avait été filmé en direct et j'y avais assisté quand j'étais en Australie, rien que ça témoignait que cette affaires était mondiale. Devant moi se trouvait un cannibale et trafiquant d'organes. Qui s'en aurait douté ? Derrière son visage d'angelot fragile et innocent se cachait un monstre, une bête, un animal.

— Et bien... Tu n'as pas l'air si touché que ça... De devoir arrêter tes " exploits ", à jamais.

— Qui a dit que j'allais arrêter ? La loi ? L'état ? Je suis au dessus de tout ça.

Il haussa un sourcil, assez étonné par mes paroles. Je me retournai ensuite, l'ignorant pour repartir explorer la Psycho House. Mais, malheureusement, j'entendais encore le bruit de ses pas derrière. Je m'arrêtai brusquement une seconde fois, serrant le poing droit. J'étouffai un cri de colère dans mon autre main, plaquée contre mes lèvres.

— Je promets de t'arracher un membre et te le faire manger si tu continues de m'importuner !

— On n'est jamais mieux servi que par soi-même, j'ai envie de dire.

— Écœurant.

— Pas tant que ça, il faut goûter avant de tirer des conclusions hâtives comme ça.

— Je préfère voir l'humain mourir plutôt que de le manger.

— Saches que tu loupes quelque chose ! Mais, les goûts ne se discutent pas j'imagine.

Je roulais des yeux, ce que ses paroles pouvaient être stupide. C'est en ce moment précis que je me rendais compte d'une chose, enfin, que maintenant j'étais certaine, ma vie allait passer lentement : dans l'ennuie totale, avec des gens tarrés... Autant que moi. Je ne pouvais supporter ce fait. Pourquoi des personnes aussi folles que moi existent ? Je veux être la seule. Appelle-t-on ça la jalousie ? La haine ? Quoi que... La haine, je suis assez familiarisée avec elle. 

J'eus à peine le temps d'entamer une petite réflexion intérieur que JungKook, si je me souviens bien de son prénom, avait disparu. Volatilisé. Pour mon plus grand plaisir, bien entendu. J'aurais pu me poser pas mal de question sur sa disparition soudaine mais, tant qu'il ne me dérangeait plus, je n'allais pas plus loin. Je continuais mon escapade, après plusieurs tentatives j'arrivais enfin au bout du couloir que j'avais entamé avant que l'autre fou ne me dérange. Halleluja.

J'observai chaques portes, chaques vases, chaques murs,c chaques insectes écrasés sur ceux-ci, chaques fissures, chaques gouttes de « peinture » écarlates. J'aurai voulu tout noté, ou laisser des gommettes de couleur un peu partout mais je n'avais aucune de ces choses sur moi à présent. Puis, petit à petit je commençai à les ouvrir ses portes, si une était fermé, je cassai la poignée. Si je ne peux y rentrer, elle ne sert à rien et ne mérite pas d'exister. La Psycho House est tellement immense.

Chambres, salle de bain, toilettes... Ce genre de pièce basique et obligatoire, il y en avait à foison. Toutes étaient équipées. Et, quand on fouillait bien, on tombait sur des endroits plus « spéciaux ».

Une galerie.

J'étais réellement étonnée en entrant dans cette pièce totalement blanche, à en faire perdre la raison, avec des tableaux plus étrange les uns que les autres accrochés aux murs, au plafond et au sol. Aucunes fenêtres ne venaient casser cette ambiance très pesante que créer la pièce.

Femme pendu, enfant calciné, poupon brisé, fillette réglée, boyaux sortant du ventre d'un chat, jambes coupées marchant d'elles mêmes, gorge tranchée dégoulinante de sang pailleté, et j'en passe... L'art décalé me plaisait, mais je me demandais quand même qui avait peint ses tableaux plus distrayant les uns que les autres.

Je me baladais donc dans la galerie, plus petite qu'une vraie mais immense quand on se dit qu'elle est quand même dans un manoir. Plus je m'y aventurais plus mes pas résonnaient, mais malheureusement, elle semblait avoir une fin.

— Un cul de sac ?

J'en arrivai enfin au bout, un autre mur blanc en témoignait. Une plus petite que les autres avait été placée au milieu de celui-ci. Mais seulement un petit point rouge y avait été peint.

— C'est pas possible.. Il doit bien y avoir autre chose ?

Chercher un autre ending, oui, je dois l'admettre : c'est très étrange. Mais, et si il y en avait une ? Une Good ending par exemple ? Ça me paraît bien... Je m'approchai donc du mur, le longeant de ma main droite. Rien, rien et rien... J'aurai aimé y trouver quelque chose d'autre mais... Mais ?

— Oh ?

Mes doigts touchants la paroi blanche entrèrent en collision avec une espèce de bosse. Avec la curiosité et la satisfaction d'avoir trouvé quelque chose, j'appuyai sur ce qui semblait être un bouton sans en être un pour autant. Des cliquetis se firent entendre, ce qui me tira un hoquet de surprise je l'avoue. Puis, un grand bruit vint couvrir tous autres.

Un trappe venait de découvrir à seulement quelques millimètres de mes pieds. Un soupir de soulagement m'échappait alors. Puis, je me penchai doucement au dessus de ce trou. On ne voyait absolument rien de ce qu'il y avait en dessous, juste de la pénombre. Qui sait où menait ce « passage secret».

Un sourire étira mes lèvres, je pris une grande inspiration et sautai dans un cri mélangé à un rire d'excitation.



blood sweat and tears Où les histoires vivent. Découvrez maintenant