« ma muse »

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( mettre la musique quand ce signe : 🌙🌙🌙 apparaîtra ; bonne lecture )

Un rire résonna dans le salon, celui de Xiko.

_ Je n'y crois pas ! Absolument pas ! C'est impossible de fuir je vous rappelle !

Puis un soupire d'agacement, celui de NamJoon qui l'observait faire, un sourcil constamment haussé.

_ Tu... Tu comptes dire ça combien de fois ? Et puis, qu'est ce qu'on y perd à le suivre ? Dit-il en croisant ses jambes, tenant son café d'une main.

_ Uhm... La vie ? Je te signale que si on tente de s'échapper et qu'on se loupe, la peine de mort nous attend.

Ces mots eurent l'effet d'un courant d'air gelé dans la pièce, en faisant frissonner plus d'un.

_ Ça suffit. Xiko, soit tu suis, soit tu restes là seule ! Conclut Jimin qui semblait sur les nerfs, se levant d'un des fauteuils vermeils en faisant tomber au passage le vase emplit de fleurs placé sur le petit tabouret juste à côté de lui.

_ Eh ! Parle moi autrement !

Il grogna avant de quitter la pièce, se dirigeant vers la cuisine sûrement parti se prendre un verre d'eau pour se calmer.

_ Il n'a pas tort, commença Seok-Jin en complétant un énième mot croisé, je fais confiance à Monsieur mais si toi non tu peux rester ici. Uhm, le nom romain de Hades ?

_ Mais si on la laisse là elle risque de tout raconter je vous signale, se moqua Yoongi avant de répondre nonchalamment à ma question du plus vieux, Pluton. T'as vraiment aucune culture.

_ Je ne m'y connais pas en mythologie romaine je te signale, dit-il avant de se moquer d'une voix ironique de celui qui venait de l'aider, monsieur le génie.

Xiko soupira à son tour, venant poser ses mains sur son visage.

_ J'en ai marre, cette réunion n'a aucun sens. Je vous laisse vous amusez entre vous, bande d'abruties. 

Après ses mots pleins de douceur, elle quitta la salle à vivre où semblait s'étouffer une odeur de brûler. Yoongi avait décidé de brûler le livret de mots croisés de SeokJin qui le posa calmement sur la table basse avant de râler, rappelant au noiraud de ne pas faire ça et que c'était dangereux.

Pendant ce temps, Xiko essayait de comprendre la situation.

Vincent va les faire sortir de là, l'homme qui travaille pour le créateur de la Psycho House, l'homme qui pourrait les taser, tuer, si son coeur lui en dit... Aucune logique à ses yeux, soit un plan bon à jeter. Même si cela la faisait un peu rêver, elle préférait ne pas tenter et rester en vie. Et bien oui, la demoiselle avait une envie de rester en vie incroyable, malgré son sort tout tracé, un futur proche qui ne s'annoncer que calvaire. Elle ne voulait pas donner raison à ceux qui voulaient la voir morte, elle voulait avoir le dernier maux.

Sans vouloir romancer sa vie, elle se pensait comme Perséphone. Séduite par Hadès, bloquée dans les enfers. Ici comprenez : séduite par le terrorisme, bloquée dans la Psycho House. Moins romantique, moins romantique. Ses soupires se répétant, elle marchait sans but le long de ses couloirs qui eux-mêmes se répétaient sans fin. D'ailleurs, elle avait remarqué que à chaque fois qu'elle commençait à y marcher, elle n'avait pas du but particulier. Enfin, à chaque fois, plutôt en générale. Un mal de tête énorme, elle essayait de se trouver quelque chose à faire. Là était le grand enjeu de vivre ici : l'ennui. La solitude aussi, mais déjà légèrement moins. Non, l'ennui était mortel ici. Surtout pour quelqu'un qui ne s'entend pas avec ces hommes étranges, parce que si elle devait vous le rappeler, elle a faillit mourir deux fois ici. Et c'est déjà pas mal pour un seul endroit dans une courte période. Alors autant dire, qu'elle n'a pas vraiment envie de vivre sa vie avec ceux-là.

🌙🌙🌙

C'était déjà le crépuscule, elle s'était trouvée un petit coin où somnoler puisqu'elle ne voulait pas rejoindre sa chambre tout de suite, une grande bibliothèque aux étagères vides. La culture ici n'était pas immense, ils n'étaient pas là pour devenir plus intelligent qu'ils ne le sont déjà après tout. Malgré ça, une odeur de vieux livres s'y était installé, comme encrée dans ces lieux. Elle se demandait alors quelle genre de littérature avait pu s'y trouver avant l'arrivée des premiers locataires fous. Sûrement de grands classiques, pas seulement coréens, de tous endroits sur Terre. Xiko se mit alors à rêvasser, qui pouvait vivre ici avant eux ?

De grandes personnes.

Couchée sur une de ses tables en bois vernis, elle essayait d'imaginer.

« Cela devait être de grandes personnes. Pas seulement de vieux coréens... Non... Je pense plutôt à des Européens. Le style baroque de cette villa me fait que trop penser aux Européens et leurs extravagances. Peut-être Louis XV... Enfin, XVI pardon... Peut-être avait-il séjourné ici un jour ? Je ne pense pas mais, je l'imagine ici, lui et sa cour.. Où peut-être une duchesse de je ne sais où... Et puis si ça se trouve, ce n'était que des coréens rêvant un peu comme moi maintenant... J'aime bien le style baroque. »

Se tenant sur son flan droit, elle grattait le bois. Repensant malheureusement mais bien entendu à la discussion qu'elle avait eu tout à l'heure avec les autres. Partir d'ici, comme ci elle n'était qu'une touriste.. Comme ci elle n'était que Louis XVI en séjour... Ou une duchesse d'un coin perdu de l'Europe. Après tout, elle aurait voulu être aussi importante. Mais non, la voilà perdue ici. Mourir seule.

La table mouillée de quelques gouttes salés, Xiko se redressa. Elle essuya ses yeux, passa une main dans ses cheveux qui se décolorait doucement et poussait aussi. Puis, elle frotta nerveusement sa cuisse. Elle avait perdu du poids aussi, tient... Elle regardait ses mains trembler et se dit : « il me faut du papier et un stylo ».

Elle posa ses pieds alourdis par terre, sur cette moquette verte et mal entretenue, puis quitta la bibliothèque. Elle partit à la recherche de papier pour écrire. Écrire quoi ? Elle même ne savait pas vraiment au final. Elle voulait juste écrire. Rejeter son mal être sur du papier peut-être, ou alors crier à la corruption de ce monde, ou même écrire les paroles d'une chanson qui n'aurait aucun sens. Aléatoire est cette petite après tout.

— Ah, Elliot. Tu tombes bien.

Le noiraud se tenait là, dans un couloir, essayant de sortir une souris de son piège, sûrement pour la brûler ensuite.

— E-en quoi puis-je t'aider ? Demanda-t-il en desserrant le mécanisme, attrapant l'animal mort par la queue.

— Tu sais où je pourrais trouver du papier et un stylo ?

Il se tourna vers elle, haussant un sourcil, interrogateur.

— Pourquoi faire, tu sais, on ne peut pas envoyer de lettre.

— Je sais bien, je sais bien... J'en veux juste.

— Très bien, commença-t-il toujours pas convaincu, euhm... Tu peux en trouver dans la chambre de SeokJin, il a un peu tout là-bas. Il doit y être d'ailleurs, il y est tout le temps.

— Ah ! Merci !

Elle partit aussitôt, courant jusqu'à la chambre du concerné. Se souvenant à peu prêt du chemin, elle mot plus de temps que prévu, se trompant plusieurs fois de chemin. Une fois devant, elle ne prit même pas le temps de frapper, elle ouvrit brutalement la porte.

— SeokJin !

Malgré son entrée fracassante, celui-ci qui était sur son canapé à faire ses éternels mots-croisés ne bougea pas d'un poil. Il se contenta de pousser un : « Que veux-tu ? » plutôt forcé accompagné d'un soupir exaspéré.

— Papier, stylo, et vite !

Il leva sa main vers la fameuse porte de la dernière fois, là où se trouvait la machine à thé. Sans plus tarder, elle passa cette porte. Une sorte d'entrepôt miniature semblait s'y trouver. Plusieurs étagères en ferraille trônaient ici, avec diverses choses déçus. Xiko n'y porta que très attention, et se mit à chercher les feuilles et un stylo. Après quelques minutes de recherches, elle en trouva et quitta la pièce aussitôt. Elle remercia le garçon puis répartit dans la bibliothèque.

Elle savait maintenant par quoi allait commencer son écrit :

« Chère Orpheuse »

blood sweat and tears Où les histoires vivent. Découvrez maintenant