Chapitre 4

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A peine ais-je tournée la poignée que le petit clic me prévenant de l'ouverture de la porte se fait entendre. Ce bruit n'est aucunement rassurant bien au contraire, il augmente mon stress. C'est donc avec hésitation que j'ouvre doucement la porte avant d'entrée. La maison est d'un calme absolu, bien trop calme pour que ce soit crédible. Peut-être que mon père n'est pas là, mais il fait toujours en sorte d'être rentré avant dix-huit heure pour s'assurer de ma ponctualité. Il doit sûrement se trouver quelque part en train de me réserver quelque chose d'affreux.

Doucement pour ne pas faire de bruit tout en restant sur mes gardes, je me baisse pour retirer mes chaussures et c'est à ce moment-là que je me prends un seau d'eau glacé derrière moi. Je me disais bien que ce serait étrange que mon père m'épargne. Je me relève puis me tourne vers lui mais avant même que j'ai le temps de distinguer sa silhouette, son poing vint s'abattre contre ma joue. Immédiatement, des picotements se font ressentir sur celle-ci alors je viens y déposer ma main pendant que mon père prend la parole.

- Alors comme ça tu as joué la pute toute la soirée ? j'espère que c'était un bon coup. Il a joui ?

Et merde, il devait sûrement nous avoir vu dans sa voiture par la fenêtre. J'étais donc foutue.

- Non papa tu te trompes, nous faisions un exposé d'histoire.

- Et quel était le sujet ? comment les hommes préhistoriques se reproduisaient-ils ? et pour cela je parie donc que vous avez du tout filmer pour avoir une bonne note. Tu pourrais quand même montrer à ton vieux père petite pute.

Ces derniers mots me furent terriblement mal. J'ai beau y être habitué, entendre mon père m'insulter comme tel est toujours assez douloureux pour moi.

- Papa je suis vraiment désolée nous avons vraiment fait un exposé je te promets de ne plus jamais le revoir.

- Sale menteuse tu ne vaux pas mieux que ta mère. Viens là.

Il m'attrape par les cheveux puis me traîne jusqu'à une porte en bois. Je me mets à hurler de douleur mais mes cris n'arrêtent pas mon père pour autant. Je ne sais pas ce qu'il se cache derrière cette porte mais je pense que je vais bientôt le découvrir. Mon père me fait mal mais ça lui est égal. Pourtant il le sait, mais jamais mes cris n'ont réussi à le dissuader de sa violence.

Mon père ouvre la porte jusqu'à laquelle il m'a traîné puis me balance dedans. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'y trouve des escaliers donc je les dévale tous à plat ventre. Arrivée en bas, mes côtes me font extrêmement mal mais je me relève rapidement. Le sol sur lequel j'ai atterri est froid et en le regardant de plus près, je m'aperçois que ce n'est autre que de la terre séchée. Mais où suis-je ? Mon regard vient observer le reste de cette pièce sombre et humide et je m'aperçois que l'endroit dans lequel je me trouve est une cave. Je regarde ensuite mon père en haut des escaliers avec un sourire machiavélique sur les lèvres. Doucement, il commence à fermer la porte pour me laisser seule dans cet endroit alors je tente de l'en dissuader.

- Non papa s'il te plaît ne me laisse pas seule ici je t'en suppl...

Trop tard, il a refermé la porte sans me laisser terminer ma phrase. Je l'entends tourner la clé dans la serrure afin de fermer à clé et comprends donc que je suis définitivement bloqué ici, sans issue. Mes vêtements sont détrempés à cause du seau d'eau et l'air frais et humide de la cave ne va pas m'aider à sécher, je vais sûrement finir par tomber malade.

Je me retrouve dans le noir le plus complet mais tente tout de même de distinguer des objets ou tout autre chose pouvant se trouver autour de moi. En me retournant, je distingue un petit trait de lumière sortir du plafond alors je me lève et me dirige vers celui-ci. Dans le même coin se trouve également un petit meuble avec plusieurs étagères. J'essaie tant bien que mal de distinguer au toucher les objets se trouvant sur celle-ci puis fini par y trouver une vieille lampe à pétrole. Espérant qu'elle fonctionne toujours, je tourne le petit bouton sur le côté et par chance, la pièce c'est peu à peu éclairée.

Je continue ma fouille puis trouve également une lampe troche ainsi qu'un plaid. Ce dernier me sera fortement utile pour tenter de me réchauffer un minimum. Je prends chacune de mes trouvailles puis fini par aller m'installer dans un coin de la cave où il ne se trouve pas énormément de toiles d'araignées. Je viens déposer sur moi le plaid pour tenter de me réchauffer un maximum puis les deux lampes à ma droite.

Je pense que cela doit faire maintenant deux bonnes heures que je me trouve assise dans cette cave alors que je n'ai en réalité aucune notion du temps. Des petits bruits provenant du fond de la cave viennent attirer mon attention. J'attrape donc la lampe torche puis la dirige vers ce bruit. La lumière vient se poser sur deux rats, arrêtés au milieu de la cave et me regardant de petits yeux rouges. On dirait bien que je les dérange, comme si j'étais entrée dans leur intimité. Est-ce vraiment ma faute si je suis ici ? Non, alors regardez-moi autrement merci.

Cette endroit va me faire devenir folle, je me mets à parler avec des rats. Attendez, des rats ?

- Aaaah. Papa je t'en supplie ne me laisse pas ici ! prononçais-je dans un sanglot.

Mes larmes ne cessent decouler. Quelle horreur me voilà enfermée avec des rats. Je ramène mes genouxcontre mon torse pour me protéger du mieux que je peux en étant toujoursemmitouflée dans ma couverture. Petit à petit, je n'ai plus qu'à attendre uneseule chose, que le sommeil vienne me prendre.

Amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant