On croit qu'on peut s'cacher derrière un masque pour que rien ne nous atteigne et ne voir la pourriture que de loin. S'en échapper, se refermer de tout. On tente de s'oublier en laissant place à l'autre. Celui qui n'a pas mal. Alors on devient froid, morne et glacé d'émotion. Les autres ne voient en nous qu'une statue de marbre. Un rien, du vide.
On s'acharne à se dire que c'est bien mieux comme ça, on essaye de stagner un peu plus sur nous même, même qu'on y croit parfois. Et le sourire s'efface.
Au feu nos états d'âme. Au feu de nos pudeurs parce qu'ici les autres... Les autres ne pourraient pas comprendre. Pourtant, on rit un peu parfois. Il faut faire bonne figure. Automates déréglés. Tous les même. Made in China. Tous les mêmes et si seuls pourtant. Au milieu de milliards de connards.
L'oxygène nous étouffe.
Alors on repense à l'enfance. Putain, qu'on a changé. On repense au ballon dans lequel on shootait et de la balançoire pour s'envoler au ciel. Les jupons de Maman, ses tartes aux pommes foirées. On repense au passé pour feindre l'avenir.
C'est vrai. Tout ça fait peur tant le monde dans lequel on vit peut être inquiétant. On cherche tous à le fuir, chacun à notre façon. Rires jaunes et insouciance, alcool ou anxiolytiques. De poudre blanche en seringues stériles. Tant de cames derrière lesquelles nos consciences se voilent. On prétend l'évasion... Celle qui n'existe pas. Et puis on meurt.
A ta santé l'humain. A ta santé...
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Chanson pour Naïa
ŞiirAu cabaret du bonheur, c'est Naïa le portier. Un portier aux robes à fleurs printanières, un portier au carmin sur les lèvres et aux mots de velours. Un portier qui laisse entrer chacun. Même en baskets, même défoncé, même voleur, dictateur. Elle a...