J'insiste

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Figée dans la rue, tranchée dans le milieu, mes cils s'envolent, mes dents te mordent. J'ai la langue qui pique, j'ai mon sang qui bouillonne, tes cheveux entre mes doigts, tes doigts en moi. Je me demande, mais je ne sais pas quoi m'offrir, peut-être l'absence de ta chemise, peut-être l'abondance de nos désirs.

Qu'est-ce qui est impossible quand on en a tellement envie? Et qu'est-ce qui est possible une fois l'envie finie? Qu'est-ce qui me retient à la table, qui me fait figer sur ta rue? J'ai vu tes ongles s'agripper au bureau, t'arracher la peau. Il y a une force entre toi et moi qui nous est impossible d'exercer, alors on la subit, on la souffre.

Après le discours terminé, la porte verrouillée, le podium a porté d'autres perdants. Et j'ai marché de l'autre côté de toi, de l'autre direction, en arrière, pour finalement te ravoir pour moi, en avant. J'ai la langue collée sur ton sang glacé et tu nous déhanches les poings, les yeux fermés. Ça bascule, ça glisse, ça enterre, ça jette par terre; les grains de sable entre les couvertures, tes vagues contre mes rochers.

Debout sur une chaise, assise dans les airs. Je dors sur le plancher, je cours sur l'oreiller. Tu inspires profondément et je me demande comment. Comment c'est possible d'arrêter d'insister? Et pourquoi c'est si dur de commencer à espérer?

faux-fuyantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant