Le plus de toi

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C'est apaisant ce silence, ton souffle dans mon cou et tes mains qui montent et qui montent sans arrêt. Rien ni personne ne peut nous arrêter, nous sommes invisibles, invincibles. Nous dominerons le monde les portes fermées, les bouches ouvertes. Et chaque fois qu'on se croisera, tu me verras plonger dans tes yeux. Je supplierai tes vagues de me ronger les chevilles, de m'agripper les poignets et de m'emmener loin, loin encore. Loin où nous pourrons recommencer, du début du silence jusqu'à la fin de la tempête.

C'est apaisant ta grandeur, ton corps de plage qu'il m'est impossible de quitter. Le rythme de ton souffle qui court, le clignement de tes paupières, lentes et heureuses, comme une valse que tu supplies de recommencer toujours.  Les gouttes de pluie recouvrent les vitres de ta voiture, puis de ta maison, puis de nos corps. Tu ris de ton grand rire à chaque fois qu'on nous demande si l'orage au dessus de ton lit finira par se calmer. Tu réponds de ta voix généreuse que l'orage ne fait que grandir. Que toujours tu iras chercher cette mélodie rare dans le fond de ma gorge.

C'est apaisant ce sentiment qui me vient quand je suis avec toi. Contre toi. Après l'orage, je gronde encore. Je n'arrive pas oublier les coups de foudre, les feux de forêts. C'est humide encore, et inquiétant, dans nos yeux et dans nos mains. Nous sommes incapables d'arrêter et c'est sûrement notre plus sombre nuage, ne pas savoir dire non. Mais c'est ce que j'aime le plus de toi.

faux-fuyantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant