Chapitre 8

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Octoboy commença à distribuer les cartes : cinq par personne. Pas de doute pour Evil, Octoboy avait décidé de faire une petite variation du Mao. Rue attendait de voir ce que les autres faisaient et essayait de comprendre ce qu'avait dit leur adversaire : « J'espère que vous n'avez pas froid », mais c'est sans succès. Octoboy expliqua enfin son petit jeu :
«On va jouer à ma version alcoolisée du Mao.
- Le Mao ? demande Rue.
- Tu connais pas ? Parfait, ça n'aurait pas été amusant sinon ...
- Octo ne te venge pas sur elle ! Elle t'a rien fait ! Arrête, c'est ridicule, en moins de cinq tours elle va finir..., commença Evil.
- La ferme ! Ne m'appelle pas comme ça !... Aaaah... Comme toujours, tu me traites comme un enfant, et pourtant je n'ai que trois ans de moins que toi !... Vois-tu Evil, je ne suis pas si méchant que ça... je vais expliquer les règles..., dit-il en se mettant à sourire et en se tournant vers Rue, écoute bien je ne répèterais pas. »
Expliquer les règles du Mao ? Non, ce n'était pas cohérent. Si près de l'amusement, de sa vengeance, il n'allait tout de même pas tout gâcher. Evil savait qu'Octo pouvait être beaucoup plus joueur avec quelques coups dans le nez, pourtant chaque phrase venait lui arracher le cœur et enfoncer le couteau dans la plaie, et cela l'empêchait d'agir avec rationalité. Octoboy énonça avec un sourire sadique :
« C'est simple : à chaque erreur, tu bois un shot. Le gagnant d'une manche dit ''Mao'' quand il pose sa dernière carte. Il a deux verres à distribuer, comme il le souhaite, à ses adversaires ET il choisi un perdant qui doit enlever un de ses vêtements mh mmh...»
Une brève expression de surprise passa sur le visage de Rue, mais elle était déterminée à ramener Evil et Octo au QG de la New Evilsquad, et ce n'était pas quelques problèmes concernant sa pudeur qui allait l'arrêter. Alors elle répondit :
« Ok et ? ça c'est si je perds ou si je gagne... mais on fait comment pour gagner ?
- haha très bonne question ma fois ! Le gagnant est le dernier encore en état de jouer... Comment tu fais pour jouer me demadera-tu ?, rétorqua-t-il l'air de plus en plus sadique. Généralement à la première partie, les actions c'est au pif, j'espère que tu tiens bien l'alcool !
- hein ? Quoi ? Comment ça ?, le questionna Rue paniquée.
- Octo je t'en supplie, je suis le seul fautif de tout ça ! Ne te venge pas sur elle !, le supplia Evil.
- Evil, Evil, Evil... je t'ai dit que j'étais gentil, ne t'inquiète pas. C'est pour ça que je t'accorde le droit de lui donner une règle du jeu avant de commencer, choisis-la bien.»
En effet, le Mao était un jeu qu'Octoboy aimait bien. Le principe de ce jeu est le suivant : au moins un joueur connaît les règles et les autres joueurs, par l'observation de celui-ci lorsqu'il joue son tour, doivent les deviner. A chaque fois qu'un joueur pose une carte ou fait une autre action, le ou les joueurs connaissant les règles lui demandent s'il se trompe, de retirer sa carte, de piocher et de boire. S'il a respecté les règles (au hasard ou pas) c'est au tour du joueur suivant. Le joueur a cinq secondes pour accomplir toutes les règles de son tour. Un verre compte pour une erreur.
Evil devait trouver un moyen d'empêcher Rue de boire trente verres et de finir sans vêtements. Mais le Mao était fait de trente-six mille règles débiles à retenir, et il ne pouvait lui en donner qu'une seule. Dans sa tête, il se commandait de se calmer et de réfléchir à comment gagner. Déjà, pour gagner il fallait qu'Octoboy soit complètement torché, et même s'il tenait très bien vu le nombre de verre sur la table vide, il avait déjà entamé cet objectif. En moins de dix verres il serait sûrement complètement ailleurs. C'était la bonne nouvelle. La mauvaise ? Rue et lui ne tiendraient certainement pas dix verres...
Pour lui, ça allait : il connaissait les règles du Mao, le défie constituait juste à gagner plus vite qu'Octoboy. Mais pour Rue, elle allait forcément commettre une flopée d'erreurs. La moindre carte qu'elle poserait se transformerait en une chance sur deux de boire un verre... à moins qu'elle n'en pose pas...
« Rue, il est possible de passer son tour en piochant une carte », l'informa-t-il.
Octoboy lança un regard à Evil, lui signifiant qu'il avait bien joué, et posa le Deck de carte au milieu. Il prit la première carte du dessus de la pile et la posa. C'était un six de pique. Il regarda ses cinq cartes, posa un six de trèfle et fit un drôle de mouvement avec ses cartes. Ok. Rue analysait : sur un six on pose un six, ça ce n'était pas trop dur. Vint le tour d'Evil qui posa un huit de trèfle, puis sépara bien ses quatre cartes en deux, et en regardant Rue, les entrechoqua un coup vers le haut, un coup vers le bas, bien lentement pour quelle analyse le mouvement. Ok elle avait compris déjà les bases: sur un six on peut poser un six et sur du trèfle on peut visiblement poser du trèfle, et pour une raison inconnue, il faisait ce drôle de mouvement. Mais au vu de l'insistance d'Evil il devait faire parti des règles. Rue joua son tour comme lui a dit Evilsquid : elle se contenta de piocher une carte au milieu. Octoboy ne lui dit rien et posa un valet de trèfle en disant « jacket ». Quoi ?! Maintenant en plus de faire des signes bizarres, il fallait dire des trucs étranges... Rue se reconcentre il fallait retenir, sinon Evil allait jouer seul contre Octo. Ok, elle note dans un coin de sa tête : il a posé un valet, il a dit « jacket ». Comme pour confirmer la règle, Evil pose un valet de carreau et dit aussi « jacket ». Rue continue de piocher, Evil lui a confirmé ce qu'elle pensait : on peut poser une carte de même valeur peu importe la couleur. Octoboy joua un deux de carreau, plus que deux cartes en main pour lui. Evil regarda ses cartes, tira la tête, et piocha. Il sourit et posa le cinq de carreau qu'il venait de piocher. Rue retint alors que si c'est du carreau, on pose du carreau, du trèfle on pose du trèfle, etc. Elle piocha à nouveau. Octo sourit en regardant Evil dans les yeux, posa un neuf de carreau puis frotta sa dernière carte contre la table. Evil posa un neuf de pique. Rue piocha. Octoboy s'avança vers la table, retourna sa carte : c'était l'As de pique. La chance légendaire d'Octoboy avait encore frappé. Il s'exclame tout sourire :
« Mao ! »
Il prit le verre de Rue et le poussa à côté d'Evil. Il posa sa tête sur sa main, en porte-à-faux, et le regarda avec un petit sourire en coin, joueur. Evil regarda les deux shots : ils étaient oranges, et à l'odeur il reconnut du rhum. Il but le premier cul sec, d'un petit mouvement de tête en arrière. La foule cria de joie. Pareil pour le deuxième : la foule cria encore plus fort. Evil commença à retirer sa veste. Octo l'arrêta :
« Non, non, ça c'est pour elle !, l'arrêta Octo en pointant Rue du doigt.
- Octo ! Arrête !... s'il te plaît. Y'a que moi qui mérite ce traitement ! », S'énerva Evil.
Les mots d'Evil semblèrent avoir touché Octoboy, mais pas assez pour changer complètement son idée :
« Raaah... très bien... Mais la prochaine fois c'est elle !, reprit-il avec un sourire. Il faut bien qu'elle s'amuse aussi quand même !»
Evil enleva sa veste, mais il avait encore un t-shirt. De toutes manières, avec les deux verres, il commençait à avoir chaud. Octoboy redistribua les cartes, on vint de nouveau remplir les verres, cette fois avec de la vodka. La partie recommença et n'était pas loin d'être similaire. Rue analysa encore quelques règles étranges. Elle remarqua d'autres trucs comme « squid save the queen » quand on pose une dame ou « knack» quand on pose du cœur. Evil et Octoboy piochèrent plus qu'à la dernière partie. Cependant, Evil finit par poser sa dernière carte :
« Mao »
Evilsquid ne dit rien d'autre, mais regarda Octo avec un peu de fierté. Octoboy comprit tout seul : il enleva sa veste, prit son verre et celui de Rue et les but. Le premier verre de rhum passa bien. Il en ressortit tout sourire bien qu'avec un peu de difficulté. Quand au verre de Rue, il prit plus de temps pour l'attraper et encore plus pour le boire. Evil l'observa attentivement, espérant que ce soit le verre de trop. Octoboy arriva tout de même à le finir, et le reposa sur la table. La foule cria une nouvelle fois de joie. Il était essoufflé. Cela ne semblait pas facile, mais il reposa ses mains sur la table et au bout de quelques secondes reprit une expression joueuse. Il mélangea de nouveau le paquet et distribua cinq cartes. On vint remplir les verres vides de Rue et d'Octo avec un liquide vert. Cela rendit Octo encore plus heureux visiblement. Avec la couleur et la réaction d'Octo, Evil devina qu'il s'agissait d'absinthe. L'absinthe est un alcool fort à 80 degrés, pas moyen de laisser Rue boire ça, il devait gagner.
Evil regarda ses cartes : merde, il avait un sept, la carte bâtarde. S'il la posait Rue devait répondre « merci beaucoup » et si elle n'avait pas compris, elle allait boire. Il fallait trouver un moyen de la poser. Octoboy commença, les tours passent et Octoboy finit par poser un dix avec un grand sourire. Evil le savait : le dix change le sens du jeu. Mais Rue ne le savait pas et si elle ne jouait pas elle allait boire. Evil paniqua. Il hurla :
« RUE ! JOUE! »
- Tricheur ! », cria Octoboy.
La foule s'agita, énervée, et siffla.
Octoboy leva la main et les calma.
Evil trouvait impressionnante l'influence d'Octoboy sur les foules : cet homme était un leader né. Pourtant Evilsquid avait une forte influence sur ses compères : quand il fallait un leader, on le désignait toujours. Mais Octoboy, lui, rayonnait. Les foules l'admiraient et le respectaient. Un Octarien à Chromapolis, ce n'était ce qui était de plus toléré, mais Octoboy dégageait une aura particulière qui apaisait et donnait confiance aux autres. Si Evil était un parfait leader de la rébellion et de la révolte agissant dans l'ombre, Octoboy, lui, agissait dans la lumière, guidant les foules. Evil était l'ombre et Octoboy la lumière, se complétant parfaitement dans leur caractère. Octoboy aurait fait un très grand leader de l'armée octarienne s'il n'avait pas fuit ses responsabilités... Octoboy parla calmement :
« Il va payer sa triche en buvant un verre Et en retirant un vêtement. »
La foule cria : elle semblait satisfaite.
Evil s'en sortait bien. Il enleva son t-shirt. Rue ne put pas s'empêcher de remarquer qu'Evil n'avait rien à envier à la musculature d'Arkeyl. Avec Octoboy, les trois auraient aisément pu être de grands mannequins.
Evil but le shot de vodka. Cela avait l'air moins facile que le shot de rhum, mais pas tant que ça. On lui servit dans son verre alors vide de l'absinthe, comme les deux autres joueurs. Tout le monde avait le même type d'alcool dans son verre et la partie reprit. Rue piocha. Evil profita du changement de sens pour poser son sept. Il dit alors : « passe une très bonne journée » et piocha comme le stipulait la règle. Octoboy eut soudainement l'air très heureux. Il suivit la règle en disant : « merci beaucoup » et vint reposer un sept par-dessus en disant : « passe une très TRES bonne journée ». Il piocha en se tournant vers Rue. Oh non... Rue était fichue, elle allait forcément se tromper. Evil pensa à tricher encore, mais ça ne passerai pas cette fois. Il avait les mains liées. C'était insupportable. Rue essaya de reproduire leur comportement : elle piocha et dit : « merci beaucoup ». Évidemment, Octoboy rit et lui dit :
« Aller, tu bois. »
En son fort intérieur, Evil était pleine ébullition : encore une fois, il était impuissant face à la situation. Il ne pouvait pas aider Rue. Et pour tant, il voulait de tout son cœur boire à sa place. Rue respira un grand coup. Elle regarda Octo droit dans les yeux et but son verre comme les autres, le reposa durement contre la table, toussa un peu, mais se releva en lançant un sourire de défis à Octoboy :
« Y'a pas que toi qui sait boire ici !»
Octoboy eut un sourire en coin, il aimait bien le fait que Rue jouait le jeu et qu'elle n'était pas timide. Peut-être qu'au fond ça lui avait manqué de s'amuser avec Evil et des gens qui ne traînaient pas dans la drogue ou d'autre activités suspectes. On remplit les verres vide avec du whisky. Le jeu reprit normalement, et Octoboy gagna cette fois-ci. Evil but son verre, mais avant de pouvoir attraper celui de Rue, celle-ci le vide d'une traite et enlève sa veste. Evil ne comprenait pas, alors elle s'adressa à lui :
« Tu n'es pas tout seul Evil, tu peux te reposer sur les autres tu sais ! Arrête de voir ton entourage comme un fardeau! Toi aussi tu es persuadé que tu dois me protéger au final, tu fais la même erreur que lui ! Je peux être utile et aider ! Alors maintenant on va gagner et ensemble ! »
Evil fut un peu sous le choc : la maturité de Rue le surprit, mais elle avait raison. Il l'avait amenée car justement elle était capable d'aider et de s'en sortir par elle-même, mais au final il ne faisait que la protéger tout le temps sans lui laisser le temps de prouver sa valeur. Il se moquait gentiment d'Arkeyl, mais il avait les mêmes travers que lui : il n'arrivait pas à se reposer sur les autres. Alors cette fois c'était fini, il fallait qu'il fasse confiance aux autres, à commencer par Rue. Evil lui répondit :
« Ok, ensemble ! »
Octoboy aurait dû choisir à leur place qui devait boire et se déshabiller, mais en écoutant leur dialogue, il préféra laisser leur esprit d'équipe se souder. Au fond, cette complicité lui faisait chaud au cœur et lui remémorait de bons souvenirs avec Evil et le reste de l'Evilsquad. Enfin, le jeu reprit et cette fois Rue allait jouer pour de vrai.
On remplit de nouveau les verres, on redistribua les cartes, et étonnamment, Rue s'en sortit presque bien : elle ne fait que 2 erreurs dans la partie. Cependant, même à deux contre un, c'est Octoboy qui posa sa dernière carte en premier. Il posa un neuf de cœur et s'avança sur la table pour narguer Evil :
« Mao ! Hehe Evil, encore per-du !»
Evil sourit, se leva et s'avança vers la table. C'était certainement l'alcool qui le rendait aussi entreprenant, mais il vint se placer en face d'Octoboy. Leurs visages étaient presque collés, à peines séparés par un intervalle de dix centimètres. Evil regarda Octo droit dans les yeux avec un grand sourire. Octo le regarda en fronçant les sourcils, il ne comprenait pas pourquoi son adversaire agissait comme cela. Evil lui dit fièrement:
« Tu pioches et tu bois !
-hein ? Quoi ? T'as trop bu ou... »
Evil prit sa dernière carte, le neuf de cœur et lui demanda espiègle :
« Et le qnack, t'as pas oublié de le dire ?
- Tsss », pesta Octoboy.
Octoboy revint s'assoir sur sa chaise, déçu de lui et énervé. Il exécuta ce que lui avait indiqué Evilsquid et la partie reprit. Cette fois ce fut Rue qui posa sa dernière carte et dit « mao ». Octoboy but les deux verres, la foule hurla, mais Rue vit que cela commençait à devenir difficile pour lui de boire encore et encore. En effet, il avait la tête penchée vers le bas et respirait fort. De la sueur coulait sur son visage. Mais ça ne l'arrêtait pas. Il enleva son t-shirt sous les yeux d'Evil qui semblait heureux de voir Octoboy s'humilier autant que lui. Les voilà les deux, torse nu, à moitié conscients de ce qu'ils faisaient. Sur leur visage on pouvait y lire la douleur, la difficulté de tenir le coup. Ils commençaient tous deux à cligner des yeux et à serrer les dents pour supporter la boisson enflammée qui commençait sérieusement à agir sur eux et se regardaient avec un sourire joueur voulant dire : « Alors c'est toi qui va perdre ? Parce que ça ne sera pas moi ». Aucun des deux ne voulait céder, et plus l'alcool coulait, plus ils se transformaient en vrais gamins, commençant à se crier dessus sans aucune raison valable. La partie continua, Rue faisant quelques erreurs, sans grand étonnement. Evil et Octo qui avaient du mal à se concentrer commencèrent à en faire aussi. Octo gagna tout de même la partie suivante. Il désigna Rue du doigt :
« Parce que c'est pas juste, t'es la dernière en t-shirt haha... ha... »
La résistance d'Octoboy s'amenuisait de plus en plus. Rue s'exécuta. Evil savait que ce n'était pas bien, mais la curiosité prit le dessus : il ne put s'empêcher de regarder ce qui devait certainement être réservé aux yeux d'Arkeyl. Evil fut surpris : effectivement la jeune fille possédait un corps assez bien sculpté, qui devait rendre jalouses beaucoup de jeunes filles, mais ce n'était pas cela qui l'étonnait le plus :
« Rue, pourquoi tu portes un haut de maillot de bain ? »
Alcool ou pas, il savait faire la différence entre un soutien-gorge et un maillot de bain. Rue lui répondit, l'air surpris et un peu prise au dépourvu :
« Euh... c'est... que ce matin j'avais prévu autre chose que de me bourrer la gueule avec d'anciens potes de mon copain, vois-tu ! Tu vas pas me dire que t'es déçu que je sois pas en soutif quand même ! »
Octoboy s'aperçut de la gêne de Rue, et son côté joueur ne pu pas s'empêcher de lui lancer :
« Haha dit ma jolie, tu n'aurais pas quelque chose à cacher par hasard ? Un maillot toujours sur toi, tu ferrais pas de la...
- Mais pas du tout ! Je vois pas de quoi tu parles !, le coupa Rue.
- Haha je vois... intéressant ! C'est l'une des rares choses de cette ville sur laquelle je n'ai pas encore laissé ma marque ! Haha ! Tu es très mauvaise menteuse ! Mais ne t'inquiète pas je garde ton petit secret Seasquid !, dit-il avec un clin d'œil.
Evil n'avait pas du tout compris mais la partie reprenait, et les erreurs avec. Evil buvait, Rue aussi un peu, ainsi qu'Octo. Evil vint signaler une erreur à Octo. Octo étendit sa main afin d'atteindre son verre, le but, ou plutôt en renversa la moitié sur lui et commença à s'avancer en posant les deux mains sur la table. Il n'arrivait même pas à tenir sur ses deux bras. Il commença à tomber, se reprit en étalant sur la table la pile de cartes, et au passage baragouina quelque chose à moitié en larmes. Le public était absorbé par ce qui était en train de se passer, et comprit qu'Octoboy n'était plus en état de jouer, il avait atteint sa limite. Alors dans le calme, l'excitation retomba, et bientôt il n'y avait plus personne autour de la table pour observer le spectacle. Il ne restait qu'Evil, Octo, Rue, et un serveur qui nettoyait leurs conneries. L'endroit était en fait beaucoup moins rempli qu'avant. Il devait bientôt être cinq heures du matin, et la plupart des fêtards étaient retournés chez eux.
Evil et Octo s'avancèrent sur la table. Octo monta même sur la table pour se rapprocher plus près d'Evil qui en fait de même. Evil posa ses mains sur les épaules d'Octoboy, essaya de parler et fondit en larmes. Le surplus d'alcool lui donnait envie d'exprimer ce qu'il avait sur le cœur, mais cela le rendait dans le même temps incompréhensible :
« Octo... Octo... si... si tu savais comme je m'en veux ! Je m'en veux tellement ! Je... je... je ... j'ai été nul ! Nul... tu m'en veux ! Je le sais... et tu peux... C'est ma faute ! Tout est de ma faute ! J'aurais dû me contrôler et pas te laisser tomber comme ça ! Je suis le pire des amis de la terre... le pire des am... aaah ! Je suis à chier ! Va y continue de te venger, je le mérite... je suis un être immonde... »
Plus les paroles se déversaient de sa bouche, plus les larmes coulaient à flot sur son visage. Octoboy posa ses mains sur le torse d'Evil :
« Evil... Ev'... je... »
Il commença aussi à pleurer mais continua :
«Ev', j'ai été stupide ! Con ! J'aurais dû t'écouter ! T'avais raison, c'était une mauvaise idée de partir comme ça... sans aucun plan... regarde-moi, à vivre caché dans les bas-fonds ! Je suis ridicule !... Pourquoi je te fais subir tout ça ? Je suis juste méchant en fait ! Ça sert à rien, c'est pas ça qui va te ramener ! Ça va pas remonter le temps... Je suis désolé ! Désolé ! Désolé... ne m'abandonne pas... me laisse pas tout seul... je te pardonne tout ! Je veux que tu reviennes ! Tu m'as tellement manqué Ev'... »
« Toi aussi tu m'as manqué Octo... Je suis tellement désolé ! »
Et voilà les deux Inklings pleurant et se faisant un énorme câlin, à moitié nus et à genoux sur la table. Rue, un peu plus consciente que les deux autres, ne pu s'empêcher de prendre un air désespéré devant la scène qui se déroulait sous ses yeux, et une pensa: « Genre c'est ça la légende de l'Octosquid ? Deux chouineurs alcoolos ? » Le serveur continuait à faire des allers-retours sans se poser de questions. Rue l'arrêta :
« Vous n'auriez pas un verre s'il vous plaît ?»
- vous voulez quoi ?, répondit le serveur.
- Un verre de type ''je veux oublier qu'on vient de détruire le mythe de mon enfance''... vous avez ?
- Ca peut se faire »
Le serveur lui rapporta un verre qu'elle but sans se poser de questions. Trente minutes plus tard, les voilà tous autant alcoolisés. Ils tiennent tous dans leurs mains un verre, criant et chantant, sans réussir à marcher droit. Quelques fois, Evil et Octo allaient s'assoir sur les canapés en prenant leurs formes de calamar et de poulpe respectives, et se font d'étranges câlins baveux à l'encre. Le barman les réprimanda fortement :
« Putain ! Faites pas ça sur les canapés ! Vous aller tout me pourrir là !»
Mécontents Evil et Octo sortirent de l'établissement avec Rue. Ils étaient inséparables, même s'ils chancelaient, chacun un bras posé sur les épaules de l'autre. Ils étaient simplement et bêtement heureux. Cependant, Rue n'avait pas assez de résistance pour se prendre une telle cuite. Elle avait mal au ventre. Puis elle tomba par terre et vomit. Octoboy et Evilsquid essayèrent de l'aider, mais elle commençait à voir flou, puis noir... puis rien.

( la légende de l'octosquid bourrée

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( la légende de l'octosquid bourrée ... )

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