L'unique (Terminé)

Chapitre 33 : Loup-garou

Je fis alors les cent pas dans le salon cherchant encore et encore quelque chose que j'ai pu louper. J'avais beau retourner la situation dans tous les sens, je ne trouvai aucune solution. Ce n'était pas la première fois que je cherche depuis une semaine, mais là ? J'avais l'impression de toucher à quelque chose. Si je ne pouvais avoir mes réponses qui pourraient me les donner ?

Où allons-nous pour avoir des réponses ? Les livres ! La bibliothèque !

Apercevant enfin une réponse, j'agrippai sans ménagement la manche de Masson et l'entrainant derrière moi en direction de notre grande bibliothèque. Oh, ce n'était pas une simple bibliothèque comme bien d'autres, celle-ci était ce qu'aucune autre n'était : elle était magique.

Pourquoi magique ? Parce qu'elle vous donne le bon livre quand vous en avez vraiment besoin, sinon la plupart des livres ne sont pas intéressants ou alors, vierges. Enfin, selon Sera, bien sûr. D'après lui, quand on y pense assez longtemps, et que nous le voulons plus que tout, nous trouvons le livre que nous cherchons. Sera était un amoureux des livres, il nous a juré qu'ici, elle vous donnait ce qu'on cherchait réellement. Sachant ce dernier, un ferveur de la lecture, j'étais obligée de lui donner du crédit.

Masson s'avançait dans la grande pièce observant tous les livres autour de nous, mais je vis à son air qu'il n'était pas convaincu. Croisant les bras contre son torse, il remit soudainement toute sa vie en question, défiant d'un mauvais œil les livres face à lui :

— Je suis sûr que c'est une blague de la part de Sera, râlait dans sa barbe Masson. Bonjour, madame, monsieur, nous cherchons un livre qui expliquerait la perte de voix, chez un vampire.

Pinçant mes lèvres de nervosité, je tournai sur moi-même en essayant de déterminer si oui ou non, ça fonctionnait. Un lourd silence régnait dans la pièce me faisant lâcher un petit rire que j'essayai d'étouffer dans ma gorge.

— Mademoiselle s'amuse bien ? me souriait légèrement Masson voyant ma tête face à lui. Peut-être qu'en le pensant assez, ça fonctionnera ? Ça ne coute rien d'essayer.

Je pense que si je le veux vraiment, par la pensée ça pourrait fonctionner. Reprenant une grande respiration, je fermai un instant mes yeux plongeant au plus profond de moi, cherchant une réponse, cherchant exactement ce que je désirai. Je me mise à penser très fort au moment où je riais avec les autres, où je chantais à tue-tête, où raconter mes mauvaises aventures, je veux m'exprimer de nouveau. Tous mes souvenirs me reviennent en tête, je me revois avec tous les membres, partager des moments avec eux, je veux retrouver ma voix.

— Aïe !

Masson à l'instant, venait de recevoir un livre sur la tête, je fis un signe de tête de remerciement à cette fameuse personne qui m'avait aidé, et ramassa l'ouvrage tombé au sol. Ce que raconte Sera est vraiment vrai alors ? On trouve vraiment ce qu'on veut quand on cherche bien.

Sans perdre une seconde, je feuilletai méticuleusement le livre, parcourant chaque page avec une attention particulière. Les formules magiques et les incantations se dévoilaient sous mes yeux, mais aucune ne semblait aborder le problème qui me préoccupait vraiment, celui de ma voix disparue. Un sentiment de déception grandissait en moi à mesure que je réalisais que cette ressource tant espérée ne contenait pas la solution que je recherchais avec tant d'espoir. Mais, en tournant les dernières pages, un petit texte attira mon attention :

« Certaines personnes nous marquent plus que d'autres. Certaines ont ce pouvoir en nous de sonder notre esprit, de nous changer de la meilleure des manières et de faire de nous, notre meilleur. Certaines personnes sont destinées à nous aimer, puis un jour, à s'en aller. Derrière elles se cachent des mots douloureux, des moments gravés dans notre mémoire, mais également, des promesses tenues et des gestes si tendres qu'après les années, votre peau en restera marquée. Certaines personnes partent de nos vies, mais nous ne devons pas partir avec elles. »