Chapitre I : "Un simple mot tendre vaut tout l'or du monde."

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- Attrape-moi si tu le peux Arthur !

La petite brunette riait aux éclats tout en slalomant entre les cuisiniers. Un petit garçon la suivait de près, ses cheveux blonds ébouriffés par la course poursuite. Les domestiques s'inclinaient sur son passage, se demandant s'il était réellement nécessaire de marquer leur respect face au jeune prince qui, de toute évidence, se souciait plus de se faire battre par une fillette à un jeu enfantin qu'à rappeler son rang.

Morgane disparut soudainement derrière une immense porte à peine entrouverte. Son ami s'y engouffra à son tour. Il s'arrêta net en découvrant l'immense salle qui se dressait sous leurs yeux. Le plafond était à au moins deux toises de leur petite tête et la salle devait mesurer un mille de longueur. C'était en tout cas la réflexion que se faisait les deux enfants. La pièce était éclairée d'immenses fenêtres qui donnait une vue incroyable sur la citadelle et même la ville basse. Au fond était accrochée une grande tapisserie rouge avec les armoiries des Pendragon dessus et, juste devant, deux majestueux trônes en bois avec du rembourrage en satin grenat posés sur une estrade elle aussi boisée. Un long tapis accordé à la tapisserie était déroulé de la porte jusqu'aux marches menant aux deux enfants ébahis.

Arthur tendit sa main à la brunette et commença courtoisement.

- Dame Morgane, si vous voulez bien.

Celle-ci pouffa et prit sa main avant d'avancer jusqu'à atteindre les marches de la plate-forme. Ils s'assirent chacun sur un trône puis le blondinet commença d'une voix forte, se prenant au nouveau jeu.

- Moi, Arthur Pendragon, roi de Camelot, je déclare toutes lois interdisant l'usage de la magie abolies.

- Arthur je t'en prie, n'annonce pas cela si haut. Si Uther t'entendait tu serais bon pour le fer !

- Morgane, arrête de t'inquiéter. Je suis sûr que cette pièce ne sert qu'en cas de grande festivité. Nous ne risquons pas...

- Arthur ! Morgane, le coupa une voix autoritaire. Descendez de là ! Que diable faites vous ici ?

Les deux enfants sursautèrent. Devant la porte, se tenait un homme grand vêtu d'une grande cape rougeoyante et coiffé d'une couronne d'or. Le petit garçon prit la main de sa camarade et ils arrivèrent près d'Uther, penauds.

- Vous n'avez pas le droit d'aller dans cette partie du château ! Combien de fois devrai-je vous le dire ? Et ne devriez-vous pas être en train de vous instruire à cette heure ? Chacun dans sa chambre. Et plus vite que cela.

Ils furent sur le point de partir lorsque le roi rappela la petite, cette fois-ci avec une voix douce.

- Morgane, demain nous irons sur la tombe de votre père. Mathilde viendra vous aider pour vous apprêter. Allez. Montez dans vos chambres, tous les deux.

Les deux complices filèrent sans un mot. Sur le chemin, Arthur demanda.

- Dis Morgane, comment il est mort ton père ?

- Il s'appelait Gorlois. Uther m'a raconté que c'était un homme très valeureux qui a sacrifié sa vie pour le bien de Camelot.

- Moi aussi, plus tard, je donnerais ma vie pour Camelot.

- J'en suis sûre et certaine.

- Tu te souviens de notre mère ?

- Non. J'étais encore un bébé lorsqu'elle est morte, comme toi.

Ils arrivèrent bientôt devant la porte de la fillette. Celle-ci déposa un baiser sur la joue de son demi-frère et disparut dans ses appartements. A son tour, il retourna dans sa chambre et se plongea dans un énième parchemin que son professeur lui avait demandé de lire.

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